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Premier job : les jeunes diplômés jugent les "savoir-être" indispensables pour réussir

Pour les jeunes diplômés, les savoir-être sont plus importants que les compétences techniques
Pour les jeunes diplômés, les savoir-être sont plus importants que les compétences techniques © plainpicture/Cavan Images
Par Cécile Peltier, publié le 21 novembre 2016
1 min

Selon une enquête de l'EDHEC, une majorité des diplômés des grandes écoles estime, après quelques années d'expérience, que les "soft skills" leur ont été vraiment indispensables pour réussir dans leur premier emploi. Et cela contrairement aux compétences métier plus classiques.

La "capacité à apprendre et à se développer" ou "l'habileté relationnelle" plus importantes que la comptabilité ou le marketing pour réussir son premier emploi ? À en croire les quelque 1.480 jeunes professionnels français et étrangers, interviewés par l'EDHEC NewGen Talent Centre pour une enquête sur le premier emploi, la réponse est "oui".

"À la question, quelles compétences vous ont été les plus utiles pour réussir dans votre premier poste, 80 % des jeunes diplômés interviewés n'ont cité spontanément que des compétences comportementales, au détriment des compétences techniques", commente Manuelle Malot, directrice du centre de recherche de l'école de management. Une surprise ? "Pour les managers, pas vraiment, pour les ingénieurs, un peu plus", ajoute la spécialiste de l'emploi des jeunes. 


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Les internationaux, plus branchés créativité

"L'innovation/créativité" (6/10) et Le "leadership/capacité d'entraînement" (6.4/10), souvent mis en avant par les écoles, recueillent paradoxalement la moins bonne note sur la dizaine de "soft skills" citée. Cette affirmation est particulièrement vrai en ce qui concerne les Français, qui donnent moins d'importance à la créativité que leurs camarades étrangers, qui lui attribuent la note de 7,5/10. Critère qui rejoint, pour ces derniers, "l'esprit d'analyse et l'esprit critique" dans leur trio de tête.

Selon leur profil, ingénieur ou manager, la hiérarchie des compétences favorites varie : "le sens du résultat" arrive en tête chez les managers, et en seconde position seulement chez les ingénieurs qui lui préfèrent "la capacité à apprendre".

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Dans l'audit, priorité aux résultats...

De manière plus prévisible, les compétences mises en avant sont différentes selon les secteurs. L'engagement – toujours lui – arrive en tête des préoccupations des employés de l'audit, de la finance ou des télécoms, quand leurs collègues des médias ou de l'automobile plébiscitent la "capacité à apprendre", et ceux de la distribution, la construction, l'énergie ou l'administration, "l'habileté relationnelle".

Le même constat vaut selon la fonction occupée dans l'entreprise par les jeunes professionnels. "Chaque métier a sa culture", analyse Manuelle Malot. Par exemple, les juristes, les comptables ou les financiers mettent l'accent sur le "sens du résultat", tandis que les employés des technologies de l'information, du marketing ou de la communication font primer "la capacité à apprendre"

Les langues et le digital indispensables pour bien commencer

Moins prioritaires que les compétences comportementales, les compétences opérationnelles ne sont pas pour autant oubliées par les jeunes diplômés. 

Interrogés spécifiquement sur ce volet, près de sept jeunes diplômés sur dix – en particulier les managers – jugent la maîtrise des langues (69 %) et des outils numériques (68 %) indispensables pour bien démarrer sa carrière, contre à peine un sur quatre (36 %) pour les compétences techniques, qui s'acquièreraient souvent une fois en entreprise.

Aucune des quarante entreprises auxquelles l'EDHEC a présenté son enquête n'a été surprise par ces résultats, assure Manuelle Malot : "Elles ont expliqué que quand elles rompent une période d'esssai, ce n'est jamais pour un défaut de compétence techniques, mais pour des questions de comportement".

Des résultats à méditer pour les étudiants qui auraient tendance, à l'approche de leurs premiers stages, à se mettre la pression en mode "je ne sais rien faire" : "Ils pensent souvent qu'on attend beaucoup plus d'eux sur des compétences techniques que ce n'est le cas en réalité et ont du mal à penser qu'on va les embaucher parce qu'ils sont motivés ou savent travailler en équipe", rapporte Manuelle Malot. Et puis, si vous ne savez pas faire, dites-vous que savoir demander conseil est aussi un signe d'aisance relationnelle. 

Qui sont les répondants de cette enquête ?

Ces données sont issues d'une enquête plus large sur le premier emploi, menée entre octobre 2014 et mars 2015 par l'EDHEC NewGen Talent auprès de 1.480 jeunes diplômés français et internationaux, essentiellement issus de grandes écoles (Centrale Paris, Arts et Métiers, AgroParisTech, Sciences po...) ayant entre six mois et six ans d'expérience. 

47 % des répondants sont des ingénieurs issus d'une formation scientifique et 53 % des managers formés en business à l'université, dans une grande école de management ou venant d'une formation en sciences politiques. 30 % ont occupé leur premier poste en dehors de la France.

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