Décryptage

Classement des lycées 2023 : l'accompagnement des élèves, vrai gage de qualité pour un établissement

Les dispositifs d’accompagnement mis en place par certains lycées leur permettent de garder leurs élèves.
Les dispositifs d’accompagnement mis en place par certains lycées leur permettent de garder leurs élèves. © Adobe Stock/Valerii Honcharuk
Par Marine Ilario, publié le 29 mars 2023
7 min

Le classement des lycées généraux et technologiques de l’Etudiant met en avant les établissements capables de garder leurs élèves de la seconde à la terminale. Mais pour arriver dans le top du classement, ce seul indicateur ne suffit pas. Garder ses élèves, c'est bien, les emmener vers la réussite, c'est encore mieux.

Le classement 2023 des lycées généraux et technologiques de l’Etudiant hiérarchise 2.301 établissements. Parmi les critères retenus pour déterminer les "meilleurs", l’Etudiant retient notamment l'indice de stabilité, qui indique la capacité d’un établissement à garder les mêmes élèves de la seconde à la terminale. Plus la note est élevée, plus le lycée conserve ses élèves entre la seconde et la terminale.

"Emmener les élèves le plus loin possible"

Sur 2.301 lycées, seuls 900 ont un indice de stabilité positif. Cela signifie que dans ces établissements, la probabilité pour un élève d'obtenir son bac dans le même lycée, à partir de la classe de seconde, est élevée.
Dans le top 5 du classement, trois établissements affichent la note maximale de 20/20. C’est le cas du lycée Notre Dame à Peltre (57) ou encore du lycée Germaine Tillion au Bourget (93) qui se positionnent respectivement à la deuxième et à la quatrième place de notre classement.
Jean-Baptiste Laurent, proviseur du lycée Notre Dame de Peltre l’affirme : "Le souci de l’établissement est d’accueillir tous les élèves et de les emmener le plus loin possible". Même son de cloche au lycée Germaine Tillion où un projet est mené pour accompagner les élèves en "créant du lien et un climat de confiance pour ne laisser personne sur le bord du chemin", explique son proviseur Mohamed Nahar.

Un accompagnement poussé pour garder les élèves

Au lycée Notre Dame de Peltre, qui ne propose que les filières STMG et ST2S en première, ces bons résultats s’expliquent notamment parce que "les élèves de seconde savent, pour la plupart, l’orientation qu’ils veulent donner à leur cursus", reconnaît Jean-Baptiste Laurent. Pour autant, le lycée propose également "des aides pédagogiques comme la mise en place de soutien le soir avec les enseignants".
Car pour conserver leurs élèves pendant les trois années de lycée, les établissements développent des dispositifs d’accompagnement importants. "Nous proposons aussi des tutorats méthodologiques ou encore des échanges avec des professeurs pour redonner la motivation aux élèves", indique Mohamed Nahar.
Dans cet établissement où les élèves s’autocensurent beaucoup, "nous avons fait le pari de la voie générale, complète Linda Lazazga, proviseure adjointe. En première, nous accompagnons pendant un trimestre une trentaine d’élèves en difficulté pour les aider à s’intégrer au mieux dans cette voie".

Un meilleur accompagnement dans les lycées de petite taille

Les mesures d’accompagnement et de progrès sont souvent plus simples à mettre en œuvre dans les établissements de petite taille. En moyenne, les établissements qui obtiennent, dans notre classement, la note de 20/20 pour leur taux de réussite présentent 145 lycéens à l’examen. Alors que sur l’ensemble des lycées, la moyenne est de 218 candidats.
Jean-Baptiste Laurent le reconnaît. Son lycée a présenté 20 candidats au bac en 2022. "Nous sommes une petite structure avec un côté familial qui permet une vraie proximité entre les élèves et les enseignants."
Au lycée Germaine Tillion qui accueille 750 élèves (dont 238 se sont présentés à l’examen en 2022), l’ensemble des personnels du lycée sont impliqués pour une bonne mise en œuvre des dispositifs d’accompagnement. Le proviseur admet qu’il peut être plus difficile de mettre en place les mêmes dispositifs dans un lycée qui accueille plusieurs milliers d’élèves.
L’accompagnement des lycéens permet donc de les faire réussir et de les préparer à l’enseignement supérieur. Parfois au sein du même lycée : en France, 17% des bacheliers 2022 sont inscrits en BTS dans leur lycée d'origine et 8% en CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles).

L’indice de stabilité, un indicateur parmi d’autres

Si l’indice de stabilité est un marqueur fort de l’engagement d’un lycée pour ses élèves, il n’est pas le seul critère permettant d’identifier un "bon" lycée.
Le classement de l’Etudiant prend d’ailleurs en compte quatre autres critères : le taux de réussite au bac, le taux de mention au bac, la valeur ajoutée du taux de réussite (la capacité à faire progresser les élèves) et la valeur ajoutée du taux de mention (la capacité à faire briller les élèves).
C’est le lycée Louise Weiss à Sainte-Marie-aux-Mines (68) qui arrive en tête du classement général suivi du lycée Notre Dame de Peltre et du lycée Toulouse Lautrec à Vaucresson (92).
L’indice de stabilité dans les lycées privés

Plusieurs raisons peuvent expliquer qu’un lycée ne garde pas tous ses élèves de la seconde à la terminale : décrochage scolaire, réorientation, mais aussi sélectivité de certains établissements en cours de scolarité.
Sur ce dernier point, on pourrait penser que les lycées privés pratiquent davantage cette sélection pour ne garder que les meilleurs élèves. D’ailleurs, parmi les 20 lycées qui ont le moins bon indice de stabilité, on retrouve 19 lycées privés.

Pour autant, parmi les 1.392 lycées qui ont un indice de stabilité négatif, 35% sont privés, et 65% publics. Une répartition proche de celle que l’on retrouve sur l’ensemble des lycées participant au classement (avec 33% d’établissements privés et 66% de lycées publics). Contrairement aux idées reçues, ces établissements ne sont donc pas spécialement surreprésentés parmi ceux qui ne conservent pas leurs élèves de la seconde à la terminale.

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