Décryptage

Coronavirus : un interne sur deux présente des symptômes d'anxiété

47,1% des internes ont répondu à une enquête en ligne pendant le pic épidémique du Covid-19.
47,1% des internes ont répondu à une enquête en ligne pendant le pic épidémique du Covid-19. © Mikhaylovskiy / Adobe Stock
Par Mersiha Nezic, publié le 25 mai 2020
3 min

Un interne sur deux présente des signes d'anxiété, un sur trois fait état de stress post-traumatique, selon une récente enquête de l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI) publiée le 22 mai 2020. L’arrivée d’un virus inconnu, le manque d’encadrement, de tests de dépistage et de matériel de protection a accru leur stress.

Depuis des semaines, ils sont en première ligne de la lutte contre le coronavirus, dans les hôpitaux partout en France. Un choc sanitaire difficile à encaisser pour les 30.000 internes en médecine, des étudiants en formation entre la 7e et la 11e année d’études.

Leur syndicat, l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI), estime que leur état de santé mentale est "extrêmement préoccupant". Et pour cause. 47,1% des internes qui ont répondu à une enquête en ligne entre le 20 mars et le 11 mai derniers, déclarent présenter des symptômes d’anxiété, soit quasiment un sur deux. 29,8% présentent des signes de stress post-traumatique et 18,4% des symptômes dépressifs.

"L’épidémie a été très anxiogène" pour les internes

L'ISNI évoque "cauchemars, reviviscences, impressions de ne pas arriver à faire face, ne pas pouvoir en parler, irritabilité, colère, anxiété, tristesse… ". Selon le syndicat junior, "l’épidémie a été très anxiogène. L’arrivée d’un virus inconnu, la réalisation de nouvelles prise en charge de patients dans un état grave, la surcharge de travail, le manque d’encadrement, de tests de dépistage et de matériel de protection a accru le stress de ces jeunes professionnels".
Le syndicat, qui a comparé ces résultats à l’étude sur la santé mentale des jeunes menée en 2017, pointe "une augmentation de la fréquence des symptômes". Le nombre d'internes ayant déclaré des symptômes d'anxiété a augmenté depuis de 15 points, et celui des signes de dépression de 10 points.

Leur syndicat dénonce depuis des années une rémunération faible, la surcharge de travail, le manque de formation et l’isolement des internes face aux responsabilités. Ils comptent sur le "Ségur de la santé", qui s'est ouvert à Paris ce 25 mai et dont l'objectif est de redonner un souffle au système de santé, pour changer la donne.

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