Covid-19 : quel impact sur les étudiants en médecine ?
En première ligne, au plus fort de la lutte contre le Covid-19, moins d’un étudiant en médecine sur dix a pourtant eu la possibilité d’être dépisté. Parmi ceux qui l'ont été, plus d’un sur cinq était Covid-positif. C'est ce qui ressort d'une enquête que publie l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), ce lundi 29 juin.
Plus de la moitié des étudiants en médecine, mobilisés sur le front du Covid-19, ont subi une fréquence de remplacement de masques insuffisante. Moins de quatre étudiants sur dix effectuant des vacations (infirmiers, aides-soignants...) ont reçu dès le début un contrat de travail. Moins de quatre sur dix réalisant des actions volontaires ont perçu une rétribution.
C’est ce qui ressort d’une enquête portant sur les conditions de formation et de stage des étudiants en médecine de la deuxième à la sixième année durant la crise sanitaire. Menée par l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), l’étude, conduite via des partages sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram) entre le 8 mai et le 1er juin 2020, exploite 9.732 réponses d’étudiants, soit environ 23% de la population cible de l’enquête.
Etre "utile" avant tout
"En s’engageant à la fois comme vacataires paramédicaux, en assurant la régulation médicale, en réalisant des tâches administratives ou simplement en s’acquittant d’une charge de travail supplémentaire durant leurs stages hospitaliers, les étudiants en médecine ont largement contribué à l’effort sanitaire, note l’ANEMF. Leur travail a été réalisé, très souvent sans connaître les modalités de rétribution financière, avec une réelle volonté de soutenir leurs pairs et de se rendre utile en temps de crise. Les étudiants en médecine ont prouvé leur capacité et leur volonté de s’engager, malgré des études prenantes et exigeantes".
Un étudiant sur cinq testés atteint du coronavirus
Plus de stress à l’approche des examens que les autres années
"Ces tendances sont aussi amplifiées par l’impossibilité des étudiants d'accéder à des lieux de travail qui leur permettent une bonne appropriation des cours. Les témoignages des étudiants montrent le rôle essentiel des bibliothèques universitaires, dont la fermeture a aussi contraint beaucoup d’étudiants à des ressources numériques pas forcément adaptées à leurs méthodes d’apprentissage", analyse l'association étudiante.
Les étudiants engagés en manque de reconnaissance des facultés
En raison de la crise sanitaire, les modalités des partiels de fin de semestre ont dû être adaptées. La majorité des facultés organisant des examens à distance. "Les témoignages individuels révèlent parfois une angoisse, une incapacité à contrôler la fin d’année et l’impression que les modalités de contrôle de connaissances ne sont pas adaptées à leur situation. De plus, un grand nombre d’étudiants pointe du doigt un flou entretenu par les facultés et une absence de considération des facultés à l’égard de l’engagement fourni par les étudiants durant la crise sanitaire", déplore l'ANEMF.