Décryptage

Dans le paramédical, des métiers gratifiants mais peu reconnus

Il faut rapidement s'adapter dans le secteur du paramédical.
Il faut rapidement s'adapter dans le secteur du paramédical. © DGLimages/iStock
Par Mario Lawson, publié le 28 novembre 2022
4 min

Les professionnels du paramédical l'affirment, leurs métiers, qui ont pourtant du sens, sont mal connus et reconnus. Une situation visible dès la formation : que ce soit pour devenir aide-soignant, infirmier ou auxiliaire de puériculture, les étudiants y apprennent rigueur et bienveillance tout en devant défendre leur vocation.

Pour Mohamed, 20 ans, intégrer la formation d'aide-soignant en apprentissage de la Croix-Rouge a été "un défi" face aux remarques de son entourage et de certains patients. Lui en est sûr, il a trouvé sa vocation. "Quand j’aurai mon diplôme, je vais leur montrer que c'est un métier pour tout le monde !"

Les métiers paramédicaux, "l'un des plus beaux métiers du monde"

Voire, "l'un des plus beaux métiers du monde", comme le clame Line Hutin, aide-soignante et formatrice francilienne. "Le public réduit ce métier aux soins d’hygiène des personnes âgées. Or, c’est gratifiant de s’occuper de quelqu’un, d’être son réconfort du quotidien."

Utiles aux autres, ces métiers du soin n'en restent pas moins éprouvants… Et ce, dès la formation. Rosa Lopes, responsable pédagogique à l’institut de formation Croix-Rouge française à Mantes-la-Jolie (78), n'hésite pas à comparer l'exigence dans les études paramédicales à celles des PASS ou des L.AS permettant d'accéder aux études de santé.

"Il y a un niveau universitaire attendu dès la première année d’études et une adaptation rapide à des méthodes de travail différentes du lycée", assure-t-elle.

Des compétences multiples dans le paramédical

Un avis partagé par Florence Girard, présidente de l’association nationale des directeurs d’écoles paramédicales. Selon elle, les étudiants doivent d'emblée "s’investir", puisqu’une partie du programme repose sur du brassage de connaissances. "Il faut retenir au-delà du partiel, utiliser son savoir théorique et clinique face à un patient."

Comme le secteur du paramédical a beaucoup évolué, il requiert aujourd'hui des compétences multiples (soins de courte durée, soins de suite et de réadaptation) sur le terrain pour comprendre de nouvelles pathologies. Deux mots d’ordre entrent en jeu : adaptabilité et autonomie. "Les études paramédicales, c’est le monde de l’apprentissage, ce qui demande un travail personnel conséquent", insiste Rosa Lopes.

Un savoir-être centré sur l’humain

Car pour Florence Girard, être infirmier, aide-soignant ou encore, auxiliaire de puériculture ne se réduit pas aux actes réalisés sur les patients. "On peut être confronté à de la souffrance, de la violence, voire des fins de vie. Ce sont des métiers qui demandent de la rigueur."

Dans le secteur du paramédical, "la dignité, l'écoute, le respect, l'équité" ont toute leur place, affirme Rosa Lopes. L'enseignante y travaille d'ailleurs avec ses étudiants, grâce au raisonnement clinique. "On analyse les situations qui s’aggravent ou se stabilisent pour compléter le diagnostic médical. L’erreur existe, elle est travaillée en équipe pour parvenir à la prévenir et la gérer."

Tendre vers une meilleure valorisation du paramédical

Malgré cette exigence, ces métiers ne sont pas reconnus à leur juste valeur. "Un CDI à 1.700 euros brut pour un infirmier débutant ne suffit plus", déplore Rosa Lopes. Florence Girard estime quant à elle qu’un critère permettrait de statuer sur la rémunération : "La responsabilité, quand on a la vie de quelqu’un entre les mains." Un engagement qui devrait valoir tout l'or du monde.

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