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De la filière djihadiste aux études d’infirmier : la FNESI réagit

Par Virginie Bertereau, publié le 13 janvier 2015
3 min

Le 7 janvier 2015, Farid Benyettou était en stage à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière quand certains blessés dans l'attentat Charlie Hebdo sont arrivés pour y être soignés. Un étudiant en IFSI (institut de formation en soins infirmiers) “normal”. Sauf que… celui-ci avait été condamné à six ans de prison en 2008 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste avec Chérif Kouachi. Libéré en 2011, il était resté un temps surveillé par la police. Une précision : aucun blessé de Charlie Hebdo n'a été à son contact.

Les exigences éthiques du sanitaire et social

La directrice de l'institut a découvert le passé de son étudiant en mars 2012, "peu après son inscription, en regardant un reportage télévisé" d'Envoyé Spécial, a-t-elle déclaré lundi 12 janvier à la presse. Mais jusqu'ici, les études de Farid Benyettou s'étaient déroulées sans problème…

La FNESI (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) a réagi lundi à la nouvelle : “L'ensemble de la communauté infirmière se questionne aujourd'hui sur les critères d'accessibilité aux formations sanitaires et sociales, principalement concernant les modalités judiciaires d'accès aux formations, compte tenu de leurs exigences éthiques.” Dans un communiqué, la fédération rappelle qu'il existe "des jurys de sélection et de diplôme d'État chargés de contrôler l'accès à la formation et l'acquisition du diplôme d'état infirmier". Les élèves infirmiers doivent également fournir un certificat attestant qu'ils ne présentent pas de "contre-indication physique et psychologique à l'exercice de la profession" réalisé par un médecin agréé. Mais aucun IFSI ne vérifie le casier judiciaire des candidats.

Ouvrir le débat

Malgré tout, la FNESI rappelle que "la sélection en formation ne peut se baser sur des critères idéologiques, ethniques, culturels ou religieux. De plus l'opportunité de se réinsérer dans la société, après une période d'incarcération, notamment par l'accès à l'enseignement et à une formation est une marque de progressisme social". Elle appelle aujourd'hui au débat avec les pouvoirs publics, les opérateurs de la formation, les diverses organisations représentatives des professionnels. Farid Benyettou devrait être diplômé en mars 2015.

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