Décryptage

ECN 2023 : la "nouvelle formule" précisée pour les étudiants en sixième année de médecine

Les futurs internes passent les ECN sur tablette numérique.
Les futurs internes passent les ECN sur tablette numérique. © megaflopp / Adobe Stock
Par Séverine Mermilliod, publié le 08 novembre 2022
6 min

En juin 2023 se tiendront les dernières ECN pour les quelque 9.000 externes en sixième année de médecine. L’Etudiant vous détaille le déroulement de ces épreuves de transition, ensuite remplacées par les EDN et les ECOS dès la rentrée prochaine.

Ils sont de ceux qui auraient dû directement bénéficier de la réforme du deuxième cycle des études de santé (R2C) et éviter ainsi le passage des ECN (épreuves classantes nationales), mais la crise sanitaire passée par là, le sort en a décidé autrement. Les actuels étudiants en sixième année de médecine seront bel et bien la dernière génération à connaître ces épreuves classantes nationales avant leur suppression définitive à la rentrée 2023, au profit des EDN (épreuves dématérialisées nationales).

Or, depuis l’arrêté du 30 septembre 2021 portant modification de ces épreuves, on avait peu de détails sur leur organisation. Benoît Veber, vice-président de la Conférence des doyens des facultés de médecine et qui pilote le comité de suivi de la R2C, détaille le déroulé de ces épreuves qui auront une saveur particulière. "Ce sont des ECN, qu’on va qualifier de 'nouvelle formule'. Le programme est celui de la R2C, simplifié de 20% de son contenu à peu près", rappelle-t-il.

Des épreuves avec de nouveaux types de questions

La docimologie sera donc la même que celle prévue pour les EDN, avec différents types de modalités de questions. D’abord, "le mini dossier progressif, qui comporte en moyenne six questions à partir d’une vignette clinique. Sur tablette numérique, l’étudiant répond à la première question et après validation voit apparaître la suivante (il ne peut pas revenir en arrière)", détaille Benoît Veber.

Ensuite, il y aura :

  • des QROC (questions réponses ouvertes courtes), "soit des questions auxquelles on répond par une réponse très courte, un mot, un diagnostic par exemple, un examen complémentaire ;

  • des QRU (questions à réponses uniques) ;

  • des QCM avec une seule bonne réponse, à réponses multiples, ou avec un nombre de réponses prévues", liste le professeur.

Ils auront aussi droit à des "QCM à contexte riche", lorsqu’une vignette clinique est adossée à une question, et des "QCM zone", avec un schéma sur lequel il faut noter la zone à ausculter ou qui pose problème.

Autre nouveauté, les "KFP" pour "key feature problems", des "petits dossiers progressifs ciblés sur des points majeurs du programme qui comportent deux ou trois questions", présente Benoît Veber.

Enfin, l'étudiant devra aussi faire une lecture critique d’articles d’information médicale, à raison d'1h30 par article. Par rapport aux dernières éditions des ECN, les dossiers progressifs seront aussi plus courts, avec six questions contre 12 auparavant. "On préfère faire deux dossiers plus réalistes", justifie le président du comité de suivi de la R2C.

À mi-chemin entre les ECN et les EDN

Pour rappel, la réforme va remplacer les ECN par les EDN, épreuves dématérialisées nationales, à la rentrée 2023-2024. Les EDN se dérouleront toujours lors de la sixième année de médecine mais arriveront bien plus tôt, dès octobre. Elles comporteront des questions de rang A (communes à tous les médecins) et de rang B, plus précises et spécialisées, permettant de classer les étudiants dans 13 classements par groupe de spécialité.

Actuellement, il n'y a qu'un seul classement qui permet aux externes de choisir leur internat. Les 13 classements finaux reposeront aussi sur des ECOS (examens cliniques objectifs structurés) passés au printemps et valant 30%, et des points seront aussi attribués en fonction du parcours de l’élève, pour 10%.

Et contrairement aux EDN, les ECN de transition de juin 2023 ne comporteront pas de "tests de concordance de script (TCS)", c’est-à-dire des simulations de situations en contexte d’incertitude, qui n’apparaîtront qu’à partir d’octobre 2024. "Même les redoublants ne l’auront pas", explique ainsi Benoît Veber. "Il y a eu une disparité dans l’accès des facultés à la plateforme d’entraînement aux TCS l’an dernier, donc on a reporté d’un an." Il n’y aura pas non plus de questions de rang A et de rang B.

Pour résumé : les ECN de juin 2023 seront largement inspirées des futurs EDN 2024, sans ECOS et sans prendre en compte le parcours de l'étudiant. Et à la fin, un seul classement permettra d'accéder à l'internat.

Les dernières ECN prévues en juin 2023

Comme tous les ans, une session test aux ECN sera organisée par le Centre national de gestion du 13 au 17 mars 2023. La semaine du 19 au 23 juin 2023 sera quant à elle consacrée aux ECN. Il y aura quatre demi-journées d’épreuves à partir du lundi après-midi.

Les étudiants doivent ouvrir leur compte sur l’application CELINE entre le 23 février et le 7 mars pour la session test et entre le 23 mai et le 12 juin pour les examens finaux, et récupérer leur convocation.

Quid des étudiants redoublants en 2024

Les EDN vont entrer en vigueur la semaine du 16 octobre 2023, suivis des ECOS en mai 2024, et le recueil des points de parcours le 15 juillet 2024. Mais les étudiants redoublant leur sixième année 2022-2023 passeront exceptionnellement les derniers ECN "nouvelle formule" au printemps 2024, comme cette année. Résultat, en septembre 2024, des étudiants seront classés à la fois avec l’ancien et le nouveau système.

"Je ne vous cache pas qu’on a peut-être une petite difficulté, reconnaît Benoït Veber. On ne sait pas encore comment faire : y aura-t-il deux classements séparés ? Car l’interclassement de ces deux groupes d’étudiants n’est pas évident, ce n’est pas tranché." La décision devrait être prise par le Centre national de gestion "dans les mois qui viennent". Elle semblerait s’orienter vers un double classement, avec un choix de postes pour le groupe ECN (qui comportera donc les redoublants, soit un nombre restreint d’étudiants) et un autre choix de poste pour le groupe EDN. "Il faut qu’on s’organise pour qu’en pourcentage, l’accessibilité aux spécialités soit identique dans un groupe et dans l’autre", précise le professeur.

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