Phoenix CMS Accéder au BO
Reportage

En Bretagne, des lycéens s'initient aux études de santé

Plus de 80 lycéens des Côtes-d'Armor assistent aux sessions du Parcours de découverte des études en santé pour se préparer à l'année de PASS ou LAS.
Plus de 80 lycéens des Côtes-d'Armor assistent aux sessions du Parcours de découverte des études en santé pour se préparer à l'année de PASS ou LAS. © Élodie Auffray
Par Élodie Auffray, publié le 03 décembre 2024
1 min

La faculté de médecine de Rennes a créé un parcours de découverte des études en santé, à destination des élèves de terminale. Une façon d'éviter les désillusions et de se préparer à une première année de PASS ou de LAS exigeante.

Ce mercredi après-midi, l'amphithéâtre du lycée Renan, à Saint-Brieuc, est quasi plein. Alors que leurs camarades font relâche, 83 lycéens venus de toutes les Côtes-d'Armor jouent les prolongations. Comme chaque semaine, de mi-novembre à mi-mars, ils viennent assister aux sessions du parcours de découverte des études en santé (PDES).

"Certains étudiants se retrouvent en difficulté en PASS , parce qu'ils ne se rendaient pas compte du volume de cours et du niveau d'exigence. L'idée, c'est de leur donner toutes les clés, pour les aider dans leurs choix sur Parcoursup", explique, avant le début du cours, Pierre Fillâtre, coordinateur de l'antenne PASS de Saint-Brieuc, délocalisation de la faculté de médecine de Rennes. "Cela leur permet aussi de se mettre dedans très vite, en première année. Il faut être efficace d'emblée", ajoute le médecin réanimateur.

Le parcours a d'abord vu le jour en 2021 à Rennes, à l'initiative d'un proviseur et de Marc-Antoine Belaud-Rotureau, président du jury PASS-LAS à la faculté de Rennes. "Le but est de leur dire de venir s'ils ont une chance, mais de ne pas venir s'ils n'ont pas le profil", souligne celui-ci. Il expose toujours ce chiffre, lors de la séance inaugurale : "Plus de 90% des étudiants reçus en deuxième année avaient eu une mention Bien ou Très bien au bac."

Des programmes qui se développent partout en France

Lancé dans les lycées publics de Rennes à la rentrée 2021, le programme, gratuit, s'est étendu l'année suivante à quasi tous ceux d'Ille-et-Vilaine, avant de s'implanter aussi dans les Côtes-d'Armor en 2023. Les établissements privés des deux départements ont également rejoint le dispositif. Au total, 423 élèves sont inscrits cette année.

La faculté rennaise n'est pas la seule à mettre en place ce genre de parcours. "Une dizaine de tutorats [associations d'étudiants en médecine] le font. C'est en plein essor depuis cinq ans", indique Kathleen Balaguer, vice-présidente de l'ANEMF . C'est le cas, notamment, à Saint-Étienne, Amiens ou encore Toulouse.

Travailler son projet et les contenus

En Bretagne, le PDES se divise en deux volets. L'un concerne le projet : témoignages d'étudiants ayant réussi ou raté leur première année, forum avec des étudiants de filières médicales mais aussi paramédicales, pour montrer les autres voies possibles...

Le second volet est axé sur la méthode et les contenus, avec 12 après-midis de cours : maths, physique, chimie, mais aussi anatomie ou biologie cellulaire. Conçus avec le tutorat de Rennes, ils sont assurés par des professeurs de lycée.

"On introduit des notions et on fait découvrir de nouvelles disciplines. C'est un niveau intermédiaire entre la terminale et le PASS", résume Cyrille Gestin, enseignant de biochimie à Renan et autre cheville ouvrière du parcours costarmoricain. Les lycéens assistent aussi à un vrai cours d'histologie.

Des séances de QCM sont également prévues. "C'est le principal mode d'évaluation en PASS. On les familiarise avec ça, pour qu'ils ne soient pas déroutés", indique-t-il.

"Il faut s'entraîner dès cette année"

Au menu ce jour-là, dans l'amphi : de la physique, plus précisément de l'électrocinétique. "Il y a une analogie entre le fonctionnement de l'électricité et celui de la circulation du sang dans le corps", explique Arnaud Diner, le professeur, en préambule.

L'enseignant passe en revue les grandes lois qui permettent de calculer une résistance équivalente ou l'intensité d'un courant, avant de montrer quelques exemples de calculs à résoudre, lors des examens de PASS.

"C'est tout à fait accessible. Ce qui est compliqué, c'est que les trois lois sont mélangées à d'autres notions. Il faut aller très vite. Donc, il faut s'entraîner dès cette année, et bien organiser sa méthode de résolution", recommande-t-il, avant de passer à la pratique, donnant cinq QCM tombés ces dernières années.

"Un rythme beaucoup plus rapide"

"C'est assez compliqué, la physique, vu qu'on n'est pas en filière générale !", souffle Romane à la fin du cours, installée au fond de l'amphi avec trois amies. Toutes sont en filière ST2S .

Armance, elle, envisage de faire médecine. "Mais vu qu'on n'a pas assez de bases en maths et en physique, je ne sais pas si ça va être possible de rattraper le retard", s'interroge la jeune fille, qui songe aussi à l'ergothérapie.

Quelques rangs plus bas, Titouan, en bac général, avec spécialités physique-SVT, est moins désarçonné. "La difficulté, c'est surtout de réussir à suivre pendant 3 heures, avec un rythme beaucoup plus rapide qu'au lycée. Il faut s'habituer", note le jeune homme, qui y voit "un bon entraînement".

 "Cela permet d'anticiper la difficulté et la rigueur que demande une première année de médecine, de ne pas s'engager si ça ne nous plaît pas." Pour l'heure, le parcours "confirme" son envie.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !