Internat de médecine : les villes et spécialités les plus prisées

Selon une enquête qui vient d’être publiée, les internes en médecine jugent leur formation théorique insuffisante. L’étude, réalisée par l'ISNI (Intersyndicat national des internes), révèle toutefois que la qualité de la formation dépend des universités et des spécialités. Quelles sont celles qui recueillent le plus d’avis positifs de la part des étudiants ?
En troisième cycle des études de médecine, la formation pratique empiète-t-elle sur la formation théorique ? Normalement, les internes passent neuf demi-journées par semaine sur leur lieu de stage et deux demi-journées à l'université. Mais une enquête de l'ISNI (Intersyndicat national des internes), publiée en mars 2014, révèle que seulement 50 % d'entre eux ont réellement la possibilité de prendre ces demi-journées de formation théorique. Plusieurs raisons à cela : un tiers des internes ne sont pas autorisés à s'absenter de l'hôpital, 19 % n'ont pas les moyens financiers ou encore 20 % estiment le cours peu ou pas intéressant...
Du reste, près de la moitié des répondants suivent une formation complémentaire (notamment un diplôme universitaire ou interuniversitaire) parce qu'ils jugent leur formation insuffisante. Dans près de 60% des cas, les internes ne sont jamais évalués sur le plan théorique au cours de leur internat.
Lille, Angers et Nantes, villes les mieux notées
Grâce aux réponses des étudiants sur 12 critères (taux d'inexistence d'enseignements théoriques, nombre de demi-journées de formation, qualité pédagogique des enseignants, niveau scientifique, etc.), l'ISNI a conçu un classement des villes et des spécialités.
Dans le top 5 des villes les mieux notées : Lille, Angers , Nantes, Paris et Toulouse. Côté spécialités, ce sont la médecine du travail, l'anesthésie-réanimation, l'anatomo-pathologie, la médecine nucléaire et la psychiatrie qui recueillent le plus d'avis positifs.
"Cette enquête – une première – a le mérite d'exister et de faire parler. Elle révèle qu'il faut laisser plus de temps libre aux internes. Mais la méthodologie d'une étude doit être correcte. Seulement un interne sur huit a répondu au questionnaire de l'ISNI, probablement les plus contents et les plus mécontents. C'est insuffisant pour tirer des conclusions", analyse Dominique Perrotin, le président de la Conférence des doyens des facultés de médecine.
Où les internes jugent-ils avoir la meilleure formation théorique…
… côté villes ?
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Rang | Villes |
1 | Lille |
2 | Angers |
3 | Nantes |
4 | Paris |
5 | Toulouse |
6 | Nancy |
7 | Amiens |
8 | Rouen |
9 | Saint-Etienne |
10 | Brest |
11 | Tours |
12 | Montpellier |
13 | Besançon |
13 | Poitiers |
15 | Rennes |
16 | Grenoble |
17 | Clermont-Ferrand |
18 | Bordeaux |
19 | Dijon |
20 | Océan indien |
21 | Lyon |
22 | Reims |
23 | strasbourg |
24 | Limoges |
25 | Nice |
26 | Caen |
27 | Antilles-Guyane |
28 | Marseille |
… côté spécialités ?
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Rang | Spécialités |
1 | Médecine du travail |
2 | Anesthésie-réanimation |
3 | Anatomo-pathologie |
4 | Médecine nucléaire |
5 | Psychiatrie |
6 | Biologie médicale |
7 | Médecine physique et réadaptation |
8 | Radiologie |
9 | Ophtalmologie |
10 | Génétique |
11 | Hématologie |
12 | ORL |
13 | Médecine générale |
13 | Oncologie |
15 | Pédiatrie |
16 | Santé publique et médecine sociale |
17 | Gynécologie médicale |
17 | Endocrinologie |
19 | Médecine interne |
20 | Néphrologie |
21 | Pneumologie |
22 | Rhumatologie |
23 | Chirurgie orale |
24 | Gynécologie obstétrique |
25 | Neurologie |
25 | Cardiologie |
27 | Chirurgie |
28 | Hépato-gastro-entérologie |
29 | Neurochirurgie |
Source : ISNI, mars 2014
Le troisième cycle en passe d'être réformé
L'enquête de l'ISNI tombe à point nommé : les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche devraient bientôt statuer sur la réforme du troisième cycle des études médicales.
"Le troisième cycle devrait devenir plus progressif, avec trois périodes : un socle d'une année, une période de formation et une période de 'mise en responsabilité' d'un an (pour les spécialités médicales) ou de deux ans (pour les spécialités chirurgicales) pour les internes seniors. Indirectement, cela répond à l'enquête de l'ISNI", indique Dominique Perrotin.
La formation, bien cadrée, aboutirait à un DES (diplôme d'études spécialisées) nécessaire et suffisant. Il y aurait une évaluation à chaque fin de cycle, tant de la pratique que de la théorie, indissociables.
Lire L'enquête nationale sur l'état de l'enseignement théorique des internes de l'ISNI (Intersyndicat national des internes). Réalisée par envoi de questionnaire du 3 juillet au 31 octobre 2013 à l'ensemble des internes en médecine de France, elle a reçu 5.600 réponses, dont 3.270 complètes.
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