Décryptage

Études de santé à l'étranger : que deviennent les diplômés de retour en France ?

Après des études à l'étranger il existe des compensations pour exercer ensuite en France.
Après des études à l'étranger il existe des compensations pour exercer ensuite en France. © sebboy12 / Adobe Stock
Par Céline Cammarata, publié le 27 septembre 2021
5 min

Ils ont fait le pari de s'exiler à l'étranger le temps de leurs études de santé pour ne pas renoncer au métier de leur rêve. Des diplômés qui, une fois de retour en France pour travailler, parviennent à s'insérer sans grandes difficultés.

Chaque année de nombreux étudiants font le choix de poursuivre leurs études de santé à l'étranger avec le souhait de revenir en France une fois le diplôme en poche, mais sous quelles conditions ? Pour Marianne, diplômée de médecine dentaire au Portugal en 2020, tout a été très simple : "Je suis fille d'un dentiste, à mon retour, je me suis associée avec mon père. Mais c'est la même chose pour certains amis de ma promotion qui ont choisi de s’installer dans des déserts médicaux. Ce sont les rois du pétrole ! Ils arrivent et leur agenda est plein pour deux mois."

La jeune femme a passé sa thèse en novembre dernier et commencé à travailler dès le début de l'année, à la mi-février. Une petite pause qui s'explique par des raisons administratives. "Le temps que le Portugal nous envoie tous les documents que l’on doit faire traduire puis apostiller. Mais après cela dépend des régions. À Strasbourg, l’ordre ne ralentit pas les dossiers des étudiants diplômés à l’étranger, ce qui peut être le cas ailleurs", explique la jeune dentiste qui ne regrette pas une seconde d'avoir poursuivi ses études à l'étranger. "C’est la meilleure expérience de ma vie. Si on est motivé, il ne faut pas hésiter."

Faire son internat en France ou à l'étranger

Même enthousiasme du côté d’Alice, diplômée de l’université de médecine et pharmacie Iuliu Hatieganu de Cluj Napoca en Roumanie. Elle a choisi de rentrer en région parisienne, non pas pour exercer, mais pour effectuer ses années d’internat. "En fin de sixième année de médecine, j'ai présenté les ECN (épreuves classantes nationales) comme tous les étudiants en médecine de France. Evidemment, avec les autres candidats qui viennent de mon université, nous sommes moins bien placés car nous sommes moins bien préparés que les étudiants français mais nous avons tous obtenu une place", précise la jeune interne.

D'autres étudiants ont quant à eux choisi de poursuivre coûte que coûte leur internat en Roumanie. Un pari gagnant pour certains qui ont pu obtenir des spécialités comme la chirurgie cardiaque, considérée comme intouchable en France.

Quoi qu'il en soit, une fois leur diplôme en poche, les étudiants peuvent exercer partout. "Mes stages se déroulent bien et le fait d'avoir suivi ma formation en Roumanie ne pose aucun problème", assure Alice.

Des mesures de compensation pour exercer en France

Car en effet, depuis le processus de Bologne en 1999, les diplômes de l'enseignement supérieur délivrés par l'un des pays de l'Union européenne sont valables dans tous les autres. Toutefois, comme le niveau d'études n'est pas toujours complètement équivalent entre les pays, les étudiants doivent se soumettre à des mesures compensatoires.

C'est le cas des futurs médecins qui n'ont pas obtenu leur internat en France : ils doivent attester de leurs compétences. Mais aussi pour les futurs kinésithérapeutes qui peuvent repasser un examen ou effectuer un stage supplémentaire. "Le plus souvent, il manque les pratiques pédiatriques, cardiovasculaires, neurologiques ou urologiques. Cela se traite au cas par cas comme l’exigent les directives européennes", éclairent Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes et Jean-François Dumas, secrétaire général.

L'ordre des masseurs-kinésithérapeutes vérifie aussi la capacité à exercer dans le pays d'accueil avant d'inscrire les diplômés à l'ordre français. "Chaque année, sur les 2.000 nouveaux professionnels qui demandent leur inscription au tableau de l’ordre avec des diplômes issus d’autres pays européens, environ 900 sont des ressortissants français" , poursuivent les responsables du Conseil de l'ordre. Car s'ils peuvent bien exercer dans leur pays d'accueil, ils peuvent aussi exercer en France.

L’important reste donc de s’assurer que l’université ou l’école que vous souhaitez intégrer pourra bien délivrer une autorisation d’exercer dans son pays une fois diplômé.

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