Les examens de fin d'année approchent mais pour certains étudiants en PASS, le stress ne se fait (presque) pas ressentir. Et pourtant à la rentrée dernière, ils ont fait le pari de suivre toute leur année d'études de santé à distance à Saint-Brieuc. Un choix qui n'a rien à voir avec la crise sanitaire. L'Etudiant est allé à leur rencontre.
Une possibilité offerte depuis la rentrée 2020, avec pour objectif d'"augmenter les recrutements en provenance de ces territoires", dans l'espoir que ces étudiants reviennent y travailler après leur cursus, explique le doyen de la faculté de médecine, Eric Bellissant. Le but est aussi de faciliter l'accès aux études de santé, en permettant aux jeunes de rester dans leurs familles, ce qui diminue fortement le coût de cette première année.
Le PASS à distance : un bon équipement et une bonne ambiance
Loin d'être un handicap, Lilou-Mary comme les autres ne voient dans cette formule à distance "que du positif, aucun point négatif". Dans l'antenne briochine, les 40 étudiants - réduits à une vingtaine en fin d'année - bénéficient d'une grande salle de classe dédiée, bien équipée : les enseignements y sont retransmis en direct sur grand écran et chacun dispose de son propre espace de travail. "C'est très confortable et on entend mieux les cours : on a un super son et il n'y a pas de bruits parasites, contrairement aux amphis", apprécie Noa.
Même pour suivre leur mineure de PASS (une discipline supplémentaire obligatoire, comme la biologie, le droit, la psycho...) qui n'est pourtant pas la même selon les étudiants, les enseignements peuvent être suivis à distance. Ceux qui préfèrent peuvent aussi se rendre à l'université de Rennes ou sur le campus de Saint-Brieuc. Les cours sont balisés les mercredis du second semestre, ce qui laisse à chacun la possibilité de s'organiser comme il l'entend.
Autre avantage incontestable du PASS délocalisé : "L'ambiance est assez bienveillante, il y a moins d'esprit de compétition et plus d'entraide. On a un groupe WhatsApp, on se partage les cours, si quelqu'un n'a pas capté quelque chose on lui explique...", décrit le jeune homme, qui ne pensait pas "se faire autant de copains en PASS".
Une "bonne ambiance de classe" qu'apprécie aussi Emile, qui trouve "moins angoissant d'être avec des copains et de pouvoir discuter à la pause", plutôt que "d'être des centaines en amphi". Mais ce n'est pas la raison première qui l'a poussé à choisir Saint-Brieuc, et ce, alors même que beaucoup de ses amis du lycée sont partis faire leurs études supérieures à Rennes (35). "Je ne voulais pas imposer une contrainte financière à ma famille, entre la location d'un appartement, la nourriture...", explique l'aspirant dentiste.
Après un an de prépa dans la capitale bretonne, Lilou-Mary apprécie elle aussi de pouvoir loger chez ses parents, qui habitent à 15 minutes de Saint-Brieuc. "Être toute seule en appartement, c'était moyen, je n'avais personne à qui parler. Là, quand on descend pour manger, il y a les frères et sœurs", dit la jeune femme. D'autant plus que selon elle, tout comme les étudiants rennais, les Briochins bénéficient eux aussi de séances de tutorat et participent aux examens blancs. "Il y a tout ce dont on a besoin, on n'est pas laissés à l'abandon", estime la jeune femme.
À distance ou en présentiel, un taux de réussite similaire à la deuxième année d'études de santé
De bonnes conditions qui font qu'à l'heure des épreuves classantes, les étudiants briochins se sentent "aussi bien préparés" que leurs homologues rennais, comme le dit Emile. D'ailleurs, les taux de réussite des années précédentes le confirment : ils sont "à peu près les mêmes", informe le doyen Eric Bellissant, qui souligne tout de même qu'avec les petits effectifs des deux premières années du PASS délocalisé, il est difficile de tirer des enseignements. "Mais il n'y a pas de différence qui saute aux yeux."
Cette année, lors des examens blancs, Lilou-Mary a aussi observé que le niveau était assez élevé. "Beaucoup d'entre nous étaient hyper bien classés : au moins six étaient dans les 100 premiers et pas mal dans les 200."
Il faudra garder cette constance jusqu'à fin avril : pendant trois jours, les étudiants du PASS à distance devront se rendre sur le campus rennais pour y passer leurs examens de second semestre. Mais dans cette dernière ligne droite, Noa, comme ses camarades du PASS à distance et comme tous les aspirants aux filières MMOPK, reste "concentré : il ne faut pas perdre le fil maintenant".