Exclus du secteur privé pour leurs stages, les étudiants infirmiers manifestent
Les étudiants infirmiers ont manifesté, mardi 4 mars 2014, dans plusieurs villes de France. En conflit avec le gouvernement, des cliniques et hôpitaux privés ont décidé de fermer leurs portes aux stagiaires. Si le ministère de la Santé a fait en sorte de reclasser tous les "sans-stage", leurs conditions de travail s'en trouvent néanmoins altérées selon les étudiants, .
"Pris en otages", "au centre d'un bras de fer", "pions d'un jeu qui ne les concerne pas", "monnaie d'échange"... Les expressions imagées ne manquent pas pour décrire la situation actuelle des étudiants en soins infirmiers. Les élèves, qui manifestaient mardi 4 mars 2014 dans plusieurs villes de France, se retrouvent coincés dans le conflit qui oppose la FHP (Fédération de l'hospitalisation privée) au gouvernement. La fédération juge les cliniques et hôpitaux privés lésés (notamment à cause de la baisse de leurs tarifs en 2014) par rapport à l'hôpital public. Elle les a donc appelé "à regret" à ne plus accueillir de stagiaires à partir du 1er mars 2014.
100 % d'étudiants reclassés
Le coup est dur pour les étudiants des IFSI (instituts de formation en soins infirmiers). Chaque année, le secteur privé forme environ 35.000 d'entre eux (30 % de l'effectif global). Et les stages sont obligatoires pour valider leur diplôme. Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a contre-attaqué en mobilisant les hôpitaux publics, les instituts de lutte contre le cancer, des établissements privés à but non lucratif et certaines cliniques. Les infirmiers libéraux peuvent aussi accueillir des élèves. "Aujourd'hui, 100 % des étudiants ont un stage", assure le ministère.
Les élèves des IFSI restent sur leurs gardes
De son côté, la FNESI (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) fait montre de moins d'enthousiasme. "Si on a huit élèves par terrain de stage, un tuteur pour trois étudiants, ce n'est pas confortable. D'autre part, on peut se retrouver stagiaire dans des structures qui ne correspondent pas forcément à notre parcours de stage, ni à notre projet professionnel", nuance Guénolé Carlier, étudiant à Rennes et administrateur de la FNESI.
Mardi 4 mars 2014, ils étaient donc plusieurs milliers dans la rue pour protester contre la décision de la FHP. Mais pas seulement... "C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Cela fait longtemps que nous réclamons un vrai statut étudiant, des stages de qualité rémunérés", indique Guénolé Carlier. La FNESI se réserve ainsi le droit d'appeler à une mobilisation nationale le 13 mars.