Phoenix CMS Accéder au BO
Actu

IFSI : la réforme de la formation infirmier reportée à la rentrée 2026

La formation initiale de soins infirmiers accueille chaque année près de 40.000 nouveaux étudiants.
La formation initiale de soins infirmiers accueille chaque année près de 40.000 nouveaux étudiants. © Adobe/Pixel-Shot
Par Agnès Millet, publié le 14 mars 2025
1 min

Prévue pour la rentrée 2025, la réingénierie de la formation en soins infirmiers est finalement décalée à la rentrée 2026. Un report bienvenu pour préparer sereinement le nouveau référentiel, qui doit remplacer la maquette actuelle datant de 2009.

Accueillant chaque année près de 40.000 nouveaux étudiants, la formation initiale de soins infirmiers devrait être prochainement revue. Mais l'échéance se décale : en projet depuis 2023, cette nouvelle maquette prévue pour la rentrée 2025 sera finalement déployée à la rentrée 2026, se réjouit le Cefiec , après les annonces du ministère de la Santé, le 21 février.

Ce report doit permettre de définir les nouveaux contours de la formation – l'actuel diplôme d'État d'infirmier étant défini par un arrêté de 2009 et d'avoir le temps suffisant pour préparer sa mise en place dans les établissements de formation.

Des changements à préciser

Les nouveaux contenus sont encore à réfléchir. "Des travaux menés par les acteurs de la formation sont en cours", explique Ilona Denis, présidente de la Fnesi . Ceux-ci seront suivis par les étudiants représentés par la Fnesi, les formateurs représentés par le Cefiec, les directeurs d'établissements de formation paramédicale représentés par l'Andep , les universités ainsi que les représentants des terrains de stage.

Une chose est sûre, la nouvelle maquette devra s'appuyer sur la directive européenne encadrant les études d'infirmier, qui impose 4.600 heures d'enseignements théoriques et cliniques, soit 200 heures de théorie et 200 heures de pratique de plus qu'aujourd'hui. "Mais le temps de travail personnel n'est actuellement pas décompté et il faudra réfléchir à sa prise en compte", précise Ilona Denis.

C'est ce que notait l'Igas , dans son rapport d'octobre 2022 : "La question de l’intégration de ces 400 heures se pose avec d’autant plus d’acuité que la formation infirmière est déjà parmi les plus lourdes du premier cycle de l'enseignement supérieur, avec un total de 5.100 heures de charge de travail pour l’étudiant si l’on intègre les 900 heures de travail personnel."

Par ailleurs, cette nouvelle maquette devrait intégrer de nouveaux outils et savoirs, en lien avec l'évolution de la profession d'infirmier, notamment les compétences numériques, des enseignements devenus obligatoires depuis la rentrée 2024.

Suivre l'évolution du métier d'infirmier

En revanche, de nombreux points cruciaux sont encore en suspens puisque le futur référentiel de formation s'appuiera sur celui de la profession d'infirmier… lui-même en chantier, pour prendre en compte les évolutions du métier. Il fait l'objet d'un projet de loi, adopté, le 10 mars en séance publique à l'Assemblée nationale.

Ce projet de loi acte des compétences et des pratiques non reconnues aujourd'hui et renforcerait le rôle de l'infirmier par la création de la consultation infirmière, un droit de prescription encadré et la facilitation de l'évolution des infirmiers spécialisés (infirmiers de bloc, anesthésistes et de puériculture) vers la pratique avancée.

"La profession est en train de connaître une réelle évolution. Ce projet de loi permettrait une plus juste reconnaissance des infirmiers. Et la formation devra s'adapter à cela", indique la présidente de la Fnesi.

Le Fnesi demande l'universitarisation

Pour la Fnesi, cette réingénierie est également l'occasion d'ancrer définitivement la formation d'infirmier dans le monde universitaire, alors ce que processus d'universitarisation est lancé depuis 2009.

"Le rapprochement avec l'université permettrait aux étudiants en soins infirmiers de bénéficier des mêmes droits que les autres étudiants", rappelle Ilona Denis, qui liste les difficultés d'accès aux Crous, au logement, aux associations… "Autant de droits dont les étudiants infirmiers sont loin de toujours bénéficier."

Les arrêtés établissant le nouveau référentiel de formation infirmière doivent être publiés "à l'horizon de l'été 2025", indique le Cefiec. "Cela laissera un an pour préparer les nouveaux enseignements et évitera d'être dans la tension connue en 2009, qui n'avait laissé qu'un mois avant la rentrée pour intégrer les changements", explique la présidente de la Fnesi.

Des acteurs proposent un allongement à quatre ans

Mi-octobre 2024, le CNPI proposait d'allonger la formation d'un an pour intégrer les nouveaux volumes de cours. Opposés à cette recommandation, le Cefiec et la Fnesi défendent le maintien à trois ans. Un allongement de la durée d'études serait un "non-sens", en contradiction avec le mouvement d'universitarisation, indique Ilona Denis.

La présidente de la Fnesi pointe également le risque de manque d'infirmiers à court terme, ainsi que le coût financier pour l'État, à plus long terme.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !