Internat de médecine : 16% de places en moins dispos pour les futurs internes

INFOGRAPHIES. Après avoir réussi les examens pour accéder au 3e cycle, les étudiants de médecine seront amenés à choisir, selon leur rang, leur spécialité et leur lieu d'affectation. Cette année, ce sont 7.974 places qui sont ouvertes aux futurs internes. Un chiffre en baisse de près de 16% par rapport à l'an dernier (9.484 places ouvertes).
Les futurs internes en médecine seront cette année moins nombreux. En effet, un arrêté publié le 7 juillet pour la rentrée universitaire 2024-2025 fixe à 7.974 le nombre de postes d'internes ouverts sur toute la France, soit une baisse de 1.510 places. L'an dernier, 9.484 postes d'internes étaient ouverts.
Cet arrêté fixe le nombre d’étudiants de 3e cycle susceptibles d’être affectés par spécialité et par CHU pour l’année universitaire à venir. En bref, les futurs médecins peuvent voir combien il y a de place dans chaque spécialité au sein de leur CHU.
Dans le détail, quasiment toutes les spécialités voient le nombre d'internes attendus diminuer. Même chose pour les CHU qui perdent tous un certain nombre de postes d'internes, toutes spécialités confondues.
Une baisse générale du nombre de postes d'internes en médecine
C’est dans les spécialités où les effectifs sont les plus importants que la baisse de places est la plus visible. C’est notamment le cas en médecine générale, où l’on passe de 3.858 places ouvertes en 2023-2024 à 3.221 en 2024-2025. En tout, ce sont 635 places qui disparaissent, soit -16%.
Les baisses sont également importantes en anesthésie et réanimation (-79 places) et en médecine d’urgence (-79 places).
Spécialités |
Places 2024-2025 |
Places en 2023-2024 |
Variation du nombre de places |
Taux d'évolution |
---|---|---|---|---|
Allergologie |
29 |
35 |
-6 |
-17% |
Anatomie et cytologie pathologiques |
60 |
70 |
-10 |
-14% |
Anesthésie-réanimation |
431 |
510 |
-79 |
-15% |
Biologie médicale |
87 |
107 |
-20 |
-19% |
Chirurgie maxillo-faciale |
22 |
27 |
-5 |
-19% |
Chirurgie orale |
12 |
16 |
-4 |
-25% |
Chirurgie orthopédique et traumatologique |
108 |
130 |
-22 |
-17% |
Chirurgie pédiatrique |
33 |
33 |
0 |
0% |
Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique |
14 |
28 |
-14 |
-50% |
Chirurgie thoracique et cardiovasculaire |
21 |
25 |
-4 |
-16% |
Chirurgie vasculaire |
23 |
28 |
-5 |
-18% |
Chirurgie viscérale et digestive |
75 |
90 |
-15 |
-17% |
Dermatologie et vénérologie |
94 |
113 |
-19 |
-17% |
Endocronologie-diabétologie-nutrition |
86 |
103 |
-17 |
-17% |
Génétique médicale |
21 |
25 |
-4 |
-16% |
Gériatrie |
163 |
196 |
-33 |
-17% |
Gynécologie médicale |
74 |
91 |
-17 |
-19% |
Gynécologie obstétrique |
203 |
237 |
-34 |
-14% |
Hématologie |
45 |
54 |
-9 |
-17% |
Hépato-gastro-entérologie |
123 |
147 |
-24 |
-16% |
Maladies infectieuses et tropicales |
50 |
60 |
-10 |
-17% |
Médecine cardiovasculaire |
170 |
204 |
-34 |
-17% |
Médecine d'urgence |
416 |
495 |
-79 |
-16% |
Médecine et santé au travail |
93 |
116 |
-23 |
-20% |
Médecine générale |
3221 |
3856 |
-635 |
-16% |
Médecine intensive-réanimation |
90 |
105 |
-15 |
-14% |
Médecine interne et immunologie clinique |
114 |
137 |
-23 |
-17% |
Médecine légale et expertises médicales |
23 |
28 |
-5 |
-18% |
Médecine nucléaire |
31 |
35 |
-4 |
-11% |
Médecine physique et de réadaptation |
90 |
108 |
-18 |
-17% |
Médecine vasculaire |
40 |
49 |
-9 |
-18% |
Néphrologie |
75 |
91 |
-16 |
-18% |
Neurochirurgie |
26 |
28 |
-2 |
-7% |
Neurologie |
119 |
143 |
-24 |
-17% |
Oncologie |
110 |
132 |
-22 |
-17% |
Ophtalmologie |
126 |
155 |
-29 |
-19% |
Oto-rhino-laryngologie – chirurgie cervico-faciale |
74 |
90 |
-16 |
-18% |
Pédiatrie |
351 |
377 |
-26 |
-7% |
Pneumologie |
115 |
138 |
-23 |
-17% |
Psychiatrie |
489 |
553 |
-64 |
-12% |
Radiologie et imagerie médicale |
225 |
273 |
-48 |
-18% |
Rhumatologie |
78 |
94 |
-16 |
-17% |
Santé publique |
70 |
87 |
-17 |
-20% |
Urologie |
54 |
65 |
-11 |
-17% |
Total |
7974 |
9484 |
-1510 |
-16% |
Une baisse de 50% du nombre de place en chirurgie plastique, reconstructrice, esthétique
Le pourcentage de places supprimées permet d'avoir une lecture plus fine de ces chiffres. Et cela change l’évolution, notamment pour les spécialités de chirurgie et de santé publique.
Par exemple, si la spécialité chirurgie plastique, reconstructrice, esthétique ne perd que 14 places à la rentrée prochaine, cela représente une baisse de la moitié des places par rapport à l'an dernier. Même constat pour la chirurgie orale qui, en passant de 16 à 12 places au niveau national perd un quart de ses effectifs de 2023.
Les spécialités santé publique et médecine et santé au travail voient leurs effectifs diminuer de 20%. Enfin, la spécialité gynécologie médicale, passant de 91 à 74 étudiants, perd près de 19% de ces effectifs.
Seule la spécialité chirurgie pédiatrique conserve le même nombre d'internes pour la prochaine rentrée avec 33 places ouvertes.
Entre 14% et 20% d’effectifs en moins dans les CHU pour le 3e cycle
À l'échelle territoriale, la totalité des CHU perdent des postes d'internes. Là encore, ce sont les plus grosses structures qui perdent le plus de places, toutes spécialités confondues : - 92 internes à Lille, -74 à Lyon.
L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) passe de 1.556 étudiants l'an dernier à 1.341 internes pour 2024-2025, soit 215 places de moins. Idem pour les contrats d’engagement (CESP) qui diminue de 12, passant de 58 à 46. Mais, à l’échelle du CHU, cela ne représente que 14% des places supprimées.
Hors contrat d'engagement
Le pourcentage est bien plus important dans d’autres CHU. C’est le cas à Besançon où, avec 37 postes en moins dans les spécialités de 3e cycle, le centre perd 16,5% de ces effectifs. À Saint-Etienne et à Nice, on constate une diminution similaire, autour de 16,4%.
En revanche, le nombre de contrats d'engagement de service public augmente de 33 places. Plusieurs CHU voient leur nombre de CESP augmenter comme à Nancy (+9), Nîmes (+8) ou encore Lille (+7). À l'inverse d’autres hôpitaux les voient baisser à l’image de la Martinique (-3).
Treize classements pour départager les candidats
Mais ces chiffres, décidés par les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, ne sont pas définitifs. Après avoir passé les épreuves dématérialisées nationales (EDN), qui remplacent désormais les ECN, et les examens cliniques objectifs structurés (ECOS), les étudiants pourront choisir leurs spécialités en septembre prochain.
Nouveauté cette année, ce ne sera plus un seul classement qui départagera les candidats, mais 13 classements distincts regroupant les 44 spécialités médicales et chirurgicales.
Et toutes les spécialités ne sont pas logées à la même enseigne. L’année précédente, la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ainsi que l’ophtalmologie avaient fait le plein très rapidement. À l’inverse, la santé publique, la médecine au travail ou encore la gériatrie n’avaient pas rempli tous leurs postes en 2023, ce qui explique pourquoi leurs effectifs diminuent respectivement de 20%, 19% et 17% cette année.
Outre les spécialités, le lieu d’affectation a aussi son importance pour les étudiants en médecine. C’est dans cette ville, et surtout dans cet hôpital qu’ils seront rattachés pour leurs prochaines années d’études. Ces dernières années, c’est l’AP-HP, suivi des Hospices civils de Lyon et Bordeaux qui ont été choisis dans les premiers.