Décryptage

Internat : Les "docteurs juniors" vont travailler en autonomie supervisée

Ce statut concerne les étudiants en fin de troisième cycle des études de médecine et de pharmacie inscrits en biologie médicale.
Ce statut concerne les étudiants en fin de troisième cycle des études de médecine et de pharmacie inscrits en biologie médicale. © fizkes / Adobe Stock
Par Mersiha Nezic, publié le 27 janvier 2020
4 min

Les étudiants en fin de troisième cycle des études de médecine et de pharmacie inscrits en biologie médicale doivent apprendre progressivement à exercer en toute autonomie. Comment vont travailler ces internes qui bénéficient désormais du statut de "docteur junior"? Le référentiel de mise en situation vient d'être publié.

Comment les "docteurs juniors" vont-ils aller progressivement vers la prise en charge de patients et la réalisation d'actes médicaux en autonomie ? Pour le savoir, il faut se pencher sur le référentiel de mise en situation dévoilé dans deux arrêtés publiés au Journal officiel. Ce statut de "docteur junior", créé en juillet 2018, concerne les étudiants en fin de troisième cycle des études de médecine et de pharmacie inscrits en biologie médicale, c’est-à-dire les internes qui sont "en phase de consolidation". Celle-ci succède à une première "phase socle" puis à une deuxième "phase d'approfondissement".

Le "docteur junior" est supervisé par un praticien senior

Le régime de l’autonomie supervisée doit amener progressivement l'interne à exercer en toute autonomie dans sa spécialité

. "Le 'docteur junior' va tout d’abord faire un bilan avec son coordinateur de spécialité et son responsable de lieu du stage sur ce qu’il peut accomplir en autonomie, c’est-à-dire en supervision indirecte. L'étudiant pourra à tout moment, lorsqu'il est seul face au patient pour faire un acte précis, avoir recours au praticien qui le supervise. Pour certains actes, le 'docteur junior' sera encore supervisé, en cas de besoin", décrypte Sébastien Villard, vice-président chargé des études médicales à l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF).

La progression du "docteur junior" dans son parcours de formation sera appréciée par le praticien senior qui le supervisera. Des bilans d’étapes réguliers seront organisés. Que devrait progressivement gérer en autonomie ces futurs praticiens ? Tout d’abord, les activités de consultations, la prise en charge de patients dans les hôpitaux ou dans les urgences, l’organisation du parcours de soins. Le "docteur junior" devrait aussi apprendre à réaliser des actes opératoires.

"Un référentiel trop généraliste" pour l'InterSyndicale Nationale des Internes

La mesure concernera, dès le 1er novembre 2020, les internes entrés en phase socle à la rentrée universitaire 2017 et inscrits dans des diplômes d’études spécialisées (DES) d’une durée de quatre ans. Toutes les spécialités sont concernées à part la médecine générale dont les internes effectuent deux et non trois phases en troisième cycle. La grille de rémunération n’a pas encore été dévoilée.

La mesure suscite des critiques de l'InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI)

qui a dénoncé, dans les colonnes du Quotidien du médecin, "un référentiel trop généraliste". "Nous revendiquons des tâches mieux définies par les 'docteurs juniors' dans chaque spécialité car si certaines maquettes de DES sont très bien faites d'autres sont moins précises", explique Nawale Hadouiri, vice-présidente du syndicat en charge des dossiers sur l'enseignement supérieur.

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