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Médecine : 40,7 % des étudiants sont en difficulté financière, selon une enquête

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Presque un étudiant en médecine sur quatre a déjà pensé à arrêter ses études à cause de difficultés financières. © Adobe Stock/ ronstik
Par Mersiha Nezic, publié le 14 novembre 2019
5 min

Un étudiant en médecine sur quatre a déjà pensé à arrêter ses études à cause d'une situation financières délicate. 43,1% de ces étudiants déclarent ne pas pouvoir couvrir tous leurs besoins mensuels. Telles sont les conclusions d'une enquête que vient de dévoiler l’ANEMF, l'Association nationale des étudiants en médecine de France.

Des études chronophages, des stages peu rémunérés, une situation financière tendue… 46,5% des étudiants en médecine ne recommandent pas leurs propres études

. Et 23,6% d’entre eux, soit presque 1 étudiant sur 4, ont déjà pensé à les arrêter à cause de difficultés financières. C’est ce qui ressort de l’enquête Précarité (voir ci-dessous) que vient de publier l’ANEMF, l'Association nationale des étudiants en médecine de France. 8.000 futurs médecins inscrits actuellement en premier et deuxième cycle (de la première à la sixième année) y ont répondu.

40,7% d’entre eux se déclarent en difficultés financières. 43,1% de ces étudiants ne peuvent couvrir tous leurs besoins mensuels. Selon l’ANEMF, les répercussions de cette situation financière sur leurs études (rattrapages, redoublement, difficulté pour assister aux cours...), sont dénoncées par 48,5% des sondés.

Les frais de déplacements précarisent les étudiants

Lors de l’année universitaire 2018-2019, la mise en place du service sanitaire a précarisé davantage certains étudiants. Ceux-ci ont mené, partout en France, des actions de prévention de la santé, pour répondre à la volonté du gouvernement de réduire les disparités face à l'accès à l’information. Problème : 54,6% des étudiants ont dû avancer des frais, déplore l’ANEMF.

En effet, "l’indemnité de 130 € prévue pour financer les déplacements des étudiants sur les territoires n’avait pas été versée au moment de l’enquête pour 74,6% des étudiants pouvant y prétendre, alors que les dépenses avaient été effectuées plusieurs semaines auparavant pour beaucoup d’entre eux. De plus, celle-ci ne couvrait pas l’ensemble des dépenses avancées par certains étudiants, les mettant en difficulté financière : 7,4% ont déboursé un montant supérieur à celui de l’indemnité. Ce sont 9.147€ supplémentaires qui ont été déboursés par 114 étudiants en plus de l’indemnité (soit en moyenne 80 € de plus par étudiant)". L’ANEMF demande la révision des modalités d’indemnisation pour que le service sanitaire soit à coût zéro.

Des stages trop peu rémunérés

L’organisation étudiante rappelle que les aides financières, qu’elles proviennent de l’État ou de la famille, restent indispensables. 59,5% des étudiants sont totalement dépendants financièrement de leurs parents. Seulement 7,4% d’entre eux se déclarent totalement indépendants.

Plus de la moitié (52%) des étudiants en médecine se retrouvent à découvert au moins une fois pendant l’année, et c'est le cas chaque mois pour un étudiant sur dix (10,9%). "Parmi les étudiants hospitaliers uniquement, c’est + 5,5% et + 4% de découverts par rapport aux étudiants du premier cycle, souligne l'ANEMF. L’arrivée de la rémunération liée aux stages n’est donc pas suffisante pour améliorer la situation financière des étudiants".

Lors du deuxième cycle ou de l’externat, les étudiants hospitaliers effectuent des stages qui peuvent se dérouler à mi-temps ou à plein temps par période. Ils sont rétribués à hauteur de 129.60€ bruts mensuels en DFASM1 (première année du second cycle), puis de 251.40€ bruts mensuels en DFASM2 et de 280€ mensuels en DFASM3. Une rémunération largement insuffisante pour l’ANEMF qui demande une revalorisation.

L’organisation déplore que beaucoup d’étudiants ne connaissent pas les aides auxquelles ils peuvent prétendre. Ainsi, seuls 22,6% d'entre eux sont informés des aides spécifiques du CROUS, et seuls 11% savent à quoi elles servent.

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