Portrait

Médecine : la major des ECN 2017 à l’assaut des maladies infectieuses

Anne-Lise Beaumont, major des ECN 2017
Anne-Lise Beaumont, major des ECN 2017 © Fournie par le témoin
Par Aurore Abdoul-Maninroudine, publié le 30 juin 2017
1 min

ELLE VA FAIRE LA UNE. Passionnée, originale et bourreau de travail. La major des ECN (épreuves classantes nationales) 2017, Anne-Lise Beaumont, ne semble rien faire comme les autres mais réussit tout ce qu'elle fait. L'étudiante en médecine de l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris) souhaite se spécialiser dans les maladies infectieuses.

"Quand j'ai appris les résultats, j'ai bien sûr été très heureuse, mais assez surprise, surtout après le déroulement chaotique des épreuves." L'annulation de deux ECN (épreuves classantes nationales), l'examen qui détermine la carrière des futurs médecins, "a amplifié le ressenti particulièrement difficile de ce moment", explique Anne-Lise Beaumont, 23 ans, la major 2017. La future interne vient de la faculté de médecine de l'UPMC (université-Pierre-et-Marie-Curie).

Le classement de la jeune femme, arrivée en tête des 8.900 étudiants de 6e année de médecine en France, semblerait pourtant presque logique, tant elle est une habituée des premières places.

Toujours en tête

En 2010, lycéenne à Tours (37), Anne-Lise Beaumont obtient son bac scientifique avec mention très bien, les félicitations du jury et un an d'avance. L'année suivante, c'est du premier coup qu'elle réussit le difficile concours de la PACES (première année commune aux études de santé) à la faculté de médecine tourangelle. Elle y arrive deuxième, une prouesse quand on sait que le taux de réussite des primants à ce concours est en moyenne de 12 %...

Lire aussi : PACES : le classement 2017 des facs de médecine

S'ensuit alors une deuxième année de médecine "classique", avant qu'Anne-Lise ne décide de pimenter son quotidien. En parallèle de sa troisième année de médecine, pourtant déjà bien chargée, elle valide un master 1 de sciences, avant de passer un concours de l'École de l'Inserm Liliane Bettencourt, qui propose un double cursus médecine-sciences.

Une décision originale et rare parmi les étudiants de médecine, qui évitent généralement toute coupure dans leurs études déjà très longues. "La crainte d'arriver moins bien préparé aux ECN peut aussi jouer", admet Anne-Lise.

Une année de césure, comme “une bouffée d’air frais”

Elle réussit ce concours et arrive (évidemment) première. La future médecin vit alors cette année de césure comme "une bouffée d'air frais, dans des études qui fonctionnent énormément sur le par-cœur et le bachotage".

"J'ai toujours su que je voulais finir mes études de médecine, mais j'ai vu ce programme comme une super opportunité, qui me donnerait l'occasion de m'ouvrir à autre chose", développe Anne-Lise, qui s'installe à Paris pour son M2.

Comprenant un stage long en laboratoire, cette formation lui permet notamment d'assouvir son goût pour la recherche. La jeune femme en profite d'ailleurs pour partir à Londres travailler sur les neurosciences. Elle y effectue un travail de recherche expérimental sur "l'interaction douleur-sensation tactile". "J'étudiais une théorie selon laquelle la sensation tactile, le toucher, permet d'inhiber la douleur", explique-t-elle, pédagogue.

Passionnée par la médecine !

Quand on lui demande le secret de sa réussite, Anne-Lise répond sans hésitation qu'il n'y en a pas : "Je suis très méthodique et j'ai beaucoup travaillé. Comme pour tout le monde, cette année de préparation aux ECN a été difficile, pas très épanouissante, décrit-elle, avec franchise. En sixième année, il n'y a pas de nouvelles matières, c'est une année de pures révisions. À la fin, on en a vraiment marre."

Parmi les facteurs l'ayant aidée à "tenir", elle énumère néanmoins le fait de travailler en groupe, le soutien de ses amis et de ses parents, ainsi que la course à pied, qui "permet de bien se défouler". Avant d'ajouter, discrètement, comme une évidence : " Et puis, je suis passionnée par la médecine !"

La major de la #PromoFiasco a également suivi une prépa privée en cinquième année, une décision prise par de nombreux étudiants soucieux de mettre toutes les chances de leur côté. "Nous avions des cours deux fois par semaine de 19 h à 23 h et cela m'a aidée à bien cerner ce qui était attendu par les enseignants", fait savoir Anne-Lise, qui ne regrette pas ce choix. Elle décide néanmoins de ne pas se réinscrire en sixième année et de suivre le cycle de préparation organisé par la faculté, gratuit.

Son “idéal” : la recherche sur les maladies infectieuses

Pouvant désormais choisir n'importe quelle spécialité parmi les plus demandées, comme l'ophtalmologie, la dermatologie ou encore l'imagerie médicale, la future interne se distingue encore une fois en déclarant vouloir étudier les maladies infectieuses.

Du VIH à Ebola ou Zika, ces maladies sont "très diverses et permettent de travailler sur le corps humain de manière transversale", argumente l'étudiante. Surtout, "à terme, et dans l'idéal", cela lui permettra de faire de la recherche.

Interrogée, par ailleurs, sur les conditions de travail des étudiants en médecine ou le sexisme, Anne-Lise Beaumont reste mesurée. Si elle a déjà été confrontée à des dysfonctionnements dans ces deux domaines, elle observe une prise de conscience : "Certaines choses sont en train de changer, estime-t-elle. Le repos de garde, par exemple, est plutôt respecté." Quant au sexisme, elle espère que la féminisation des services entraînera sa disparition progressive. Nul doute que la jeune femme saura mener une carrière à la hauteur de ses rêves, où elle pourra donner libre cours à sa passion.

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