PASS/L.AS : la réforme du premier cycle des études de santé nécessite des aménagements
La réforme des études de santé a besoin d'être "aménagée", estime Didier Samuel, président de la Conférence des doyens de médecine, qui a reconnu la nécessité "d'adapter des programmes trop lourds", notamment en premier cycle. Un tutorat pourrait être mis en place pour les étudiants, en particulier ceux venant de L.AS qui semblent moins bien réussir.
Malgré plusieurs levées de bouclier, il ne s'agit pas de revenir sur la réforme des études de santé. Mais le professeur Didier Samuel, président de la Conférence des doyens de médecine, s'est dit conscient, lundi 16 mai, du "besoin d'aménager les réformes, de clarifier les parcours" et ce quel que soit le cycle.
Accompagner les étudiants venant de L.AS, une nécessité
Depuis la réforme instaurée à la rentrée 2020, le PASS (parcours spécifique accès santé) et la L.AS (licence avec option "accès santé") sont les deux nouvelles voies d'accès aux études de santé (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kiné). L'objectif était d'amener des profils moins scientifiques, davantage pluridisciplinaires, avec l'arrivée d'étudiants de L.AS notamment.
Mais après une première année chaotique, et malgré un "climat plus apaisé" en 2021, Didier Samuel reconnaît "la nécessité d'adapter les programmes qui sont apparus trop lourds". Un point qui avait été soulevé dès 2020 et qui faisait déjà débat. "On a ajouté une mineure santé (en L.AS) à des programmes existants qui n'ont pas été allégés, ce qui représente une charge de travail considérable. Certaines licences ont été créées spécifiquement mais pas toutes", rappelle-t-il.
Deux fois moins de réussite en L.AS qu'en PASS
Pour aider ces étudiants, Didier Samuel se dit favorable à "des accompagnements, modifications de programme et tutorats en deuxième et troisième années de médecine" pour les étudiants qui ont un parcours scientifique de départ plus faible, afin d'éviter "qu'ils échouent ou se découragent". Car si la mission est de "diversifier les profils", "la médecine reste une discipline scientifique", souligne le doyen.
Suivi et tutorat en deuxième et troisième années de médecine... mais quand ?
Un comité dédié à la réforme du premier cycle des études de santé (R1C), piloté par le doyen de la faculté de santé d'Angers, Nicolas Lerolle, se réunit déjà chaque mois. "Il y aura des recommandations", promet Didier Samuel qui attend aussi une réunion au niveau national, avec le nouveau gouvernement et ses conseillers "pour reprendre le travail qui a un peu été mis en pause depuis trois semaines".