Oraux PASS-LAS 2025 : comment se préparer au tremplin ultime vers les études de santé ?

En PASS et en LAS , une partie des étudiants passe des oraux après les écrits, pour décrocher une place en santé. Si vous êtes dans ce cas, c'est que votre classement n'est pas assez excellent pour un accès direct à la 2e année, mais que vos résultats sont suffisamment bons pour être admissible. Vous avez toutes vos chances !

Les universités sont autonomes pour l'organisation de ces oraux. Toutefois, depuis l'été 2024, un cadre national harmonise les modalités d'un établissement à l'autre. On vous explique tout.

Les oraux ont lieu en juin ou début juillet. Selon votre université, vous passerez de deux à quatre épreuves, de 10 minutes maximum, durant lesquelles vous présentez un court exposé, suivi de questions. Un temps de préparation est parfois prévu.

Les sujets peuvent être liés à la santé mais peuvent tout aussi bien n'avoir aucun lien. Les épreuves les plus courantes sont :

•  l'analyse de textes (ou de tableaux, schémas ou cartes). "Le thème de la fin de vie pourrait tomber, en lien avec l'actualité", précise Kathleen Balaguer, vice-présidente chargée des tutorats à l'Anemf .

• l'analyse d'une situation : il s'agit d'un court scenario présentant souvent des avis divergents : le candidat doit faire la synthèse, en envisageant toutes les solutions possibles. Il doit montrer comment il réagirait en situation réelle. Son sujet à elle ? "Votre voisin a un chien. Depuis quelque temps, vous remarquez qu'il le laisse enfermé dans la voiture. Que faites-vous ?"

Certaines universités proposent d'autres formats. De plus, des comédiens peuvent être mobilisés pour les mises en situation. En revanche, l'entretien ne peut plus porter sur votre projet professionnel – un exercice que mettaient en place de nombreux établissements auparavant.

Les sujets sont très variés. Mais que devez-vous montrer pendant ces épreuves ? Selon le décret de 2024, les oraux évaluent "des compétences transversales, telles que l'aptitude à l'analyse et à la synthèse, à l'expression orale, à la communication" ou encore "au repérage et à l'exploitation de ressources documentaires, ainsi que des compétences numériques et de traitement de l'information et des données".

"Le décret a enlevé tout ce qui était lié au bachotage, se réjouit Julien Besch-Carrière, vice-président de l'Anemf. Les candidats doivent montrer comment ils construisent une réflexion, mais aussi comment ils entrent en communication avec le jury."

Pour réussir ces oraux, il faut bien connaître les épreuves de votre université. Car même s'il n'y a rien à apprendre, vous pouvez vous préparer. Idéalement, lancez-vous dès la fin des écrits.

Votre université doit proposer des supports d'entraînement. Le tutorat peut compléter, en organisant des oraux blancs, par exemple. "Savoir construire un plan cohérent et dérouler une restitution bien structurée à l'oral : ce n'est pas inné, cela s'apprend", rassure Kathleen.

"On peut s'entraîner en faisant des arbres de possibilités, mettant en valeur les avantages et les inconvénients de chaque solution. S'entraîner en groupe permet également d'élargir sa façon de penser", explique également Pauline, co-responsable du tutorat de la faculté de Lyon Est. Vous mettre dans la peau d'un jury peut vous aider à comprendre les attentes.

"L'un des points essentiels est de s'entraîner à la prise de parole en public. Il faut se tester sur des sujets très différents pour ne pas être déstabilisé, le jour J. Entraînez-vous régulièrement", conseille Kathleen. De quoi aussi apprendre à gérer son temps.

Thomas, co-responsable du tutorat à la faculté de médecine de Lyon Est, préconise de se filmer. "Cela permet de repérer les tics, comme jouer avec ses bijoux... "

La gestion du stress est l'une de vos autres priorités. La pression est importante, donc pensez à vous armer d'outils et de méthodes de relaxation : respiration, sophrologie.

Autre conseil : présentez-vous aux oraux en ayant suivi l'actualité de l'année. Vous pouvez vous appuyer sur des récapitulatifs postés par certains tutorats sur les réseaux sociaux. Enfin, vos cours de SSH peuvent donner des repères sur les notions d'éthique, d'empathie, etc…

"Mais préparez-vous sans excès. On n'est plus dans le rythme PASS/LAS, on ne vous demande pas de tout savoir", rappelle Pauline.

Les épreuves ont lieu en présentiel. Kathleen se souvient : "Les étudiants sont convoqués par demi-journée : l'amphi était rempli. En attendant les épreuves, on pouvait lire des livres, faire des jeux de société. Certains avaient apporté du tricot !" Le but : arriver confiant à l'oral, pour garder une attitude naturelle.

Ensuite, vous ferez face à un jury composé de deux personnes. Devant votre sujet, il faudra rester concentré durant la préparation ou garder votre sang-froid s'il s'agit d'analyser directement les documents.

"L'écueil est d'arriver avec un schéma en tête. Pour ces oraux, il faut savoir s'adapter", précise Julien Besch-Carrière. Pour l'épreuve de mise en situation, Thomas explique : "Il n'y a pas une seule bonne réponse. Il faut trouver plusieurs solutions, montrer qu'on comprend les enjeux sous-jacents, et être empathique."

De même, vous devez rester mesuré, sans être dans le jugement. "Les sujets mobilisent des valeurs morales. Mais il ne faut pas avoir d'avis trop tranché : il ne faut pas faire intervenir ses convictions politiques, par exemple", ajoute Kathleen.

Vos notes d'oral seront ajoutées à celles des épreuves écrites. Selon les universités, les oraux comptent désormais pour 25 à 35% de la note globale. Cela donne lieu à un nouveau classement, commun aux filières MMOP .

Les cartes sont donc rebattues. Pour certains, c'est le soulagement. Comme Kathleen qui, en remontant de 70 places, a décroché son accès en médecine.