Phoenix CMS Accéder au BO
Actu

PASS/LAS : vers une nouvelle réforme des études de santé en 2026 ?

A la rentrée 2026, une nouvelle voie d'accès aux études de santé pourrait être mise en place dans les universités .
A la rentrée 2026, une nouvelle voie d'accès aux études de santé pourrait être mise en place dans les universités . © New Africa / Adobe Stock
Par Agnès Millet, publié le 27 mars 2025
4 min

Le système PASS/LAS pourrait être réformé pour la rentrée 2026, indiquent Yannick Neuder et Philippe Baptiste, les deux ministres de tutelle, le 26 mars. Le ministre en charge de l'ESR défend un "modèle unique d'organisation de l'accès aux études de santé", tout en réaffirmant le principe de "parcours diversifiés".

Y aura-t-il une nouvelle voie d'accès aux études de santé dans deux ans ? Ce qui est certain, c'est que le système PASS et LAS, mis en place en 2020, fait l'unanimité contre lui et semble être promis à une réforme. C'est l'objectif présenté par Yannick Neuder, ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins et Philippe Baptiste, ministre chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR), entendus par la commission des affaires sociales du Sénat le 26 mars 2025.

Lors de cette audition faisant suite au rapport de la Cour de comptes de décembre 2024, Philippe Baptiste a reconnu : "Nous devons améliorer le système pour simplifier et améliorer la lisibilité. Nous devons le rendre plus équitable sur tout le territoire et au sein des universités. Et nous devons faire en sorte qu'il favorise la réussite des étudiants en études de santé, mais aussi de ceux qui poursuivent dans d'autre parcours universitaires."

Le retour à une voie unique sur la table

Le scenario du retour à une voie unique est dans toutes les têtes, puisqu'il est défendu par la Cour des comptes et plébiscité par l'ensemble des associations représentant les étudiants des filières MMOPK .

Si Philippe Baptiste partage "leur volonté de simplifier et d'harmoniser le système au niveau national", il prévient aussi qu'il est "tout à fait exclu de revenir au système antérieur". Plutôt qu'une voie unique, le ministre préfère travailler sur "un modèle unique d'organisation de l'accès aux études de santé en gardant le principe de parcours diversifiés".

Tout en réduisant les choix. Faisant allusion au fait qu'il existe "une centaine de parcours possibles" de PASS et LAS en Ile-de-France, il avance qu'il "faudra probablement limiter le nombre de doubles-parcours possibles à quelques disciplines qui font vraiment sens avec les études de santé".

Objectif : rentrée 2026

"Les modalités précises" de ce nouveau système ne sont pas encore fixées. Ainsi, la question d'un accès direct post-bac à la pharmacie, demandé par les doyens de pharmacie, n'a par exemple pas été éclaircie. En revanche, les deux ministres défendent la possibilité de laisser au moins deux chances d'entrer dans les cursus médicaux.

Les décisions s'appuieront sur le rapport de la Cour des comptes, les travaux de la commission des affaires sociales, un "travail d'identification des meilleures pratiques", et une concertation qui "va s'ouvrir très rapidement".

Le gouvernement souhaite aller vite, pour "faire aboutir une réforme si possible à la rentrée 2026", précise Philippe Baptiste. Cependant, puisque de nombreux autres sujets sont sur le table - la question des déserts médicaux, celle des PADHUE et la mise en place de la 4e année d'internat de médecine générale – Yannick Neuder appelle à la prudence : "Il faut avancer vite, mais pas avec précipitation".

Augmenter le nombre d'étudiants

Reste aussi à régler la question de l'augmentation du nombre de professionnels médicaux à former. Yannick Neuder veut aller plus loin que la suppression du numerus clausus, en 2020.

"Tout montre qu'il faut aller au-delà", affirme-t-il, en précisant que "cela dépend du territoire, des besoins et du capacitaire". Alors député, il a d'ailleurs déposé une loi en ce sens, votée par l'Assemblée nationale en décembre 2023 et qui doit être examinée par le Sénat en mai.

De quoi apporter des solutions aux territoires sous-dotés et répondre au désir de formation des étudiants français. Car, d'autre part, le ministre de la Santé note que le système PASS/LAS "a accéléré les départs à l'étranger", créant "un enjeu de souveraineté de formation". Avec "54% des dentistes inscrits à l'Ordre [qui] ont fait leurs études à l'étranger, on voit bien qu'on a perdu notre souveraineté".

Pour renforcer son propos, il rappelle des situations ubuesques : des étudiants français suivant leurs études de médecine en Belgique ou en Roumanie, pour venir ensuite faire leur Erasmus en France. Des dysfonctionnements renforcés par le "dumping" de certains pays comme "la Suisse, l'Allemagne et le Maroc", qui proposent aux diplômés des aides allant jusqu'à 200.000 euros pour les inciter à s'installer dans leur territoire.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !