L'université de Rennes 1 est la première à proposer, depuis la rentrée 2021, un PASS avec une mineure en sciences infirmières. Une option qui complète l'approche médicale et offre des passerelles intéressantes pour rebondir dans le soin. Encore récente, la mineure séduit d'ailleurs de plus en plus d'étudiants en santé.
Tous les mercredis du second semestre, les prétendants aux filières MMPOK (médecine, maïeutique, pharmacie, odontologie, kiné) laissent de côté les cours d'anatomie ou de connaissance du médicament pour aborder les soins infirmiers, via des capsules vidéo et des séances de remédiation en visioconférence.
Au programme : des mises en situation, du raisonnement clinique, des modules dédiés à l'approche relationnelle du patient, des cours sur les soins d'hygiène et de confort, des tutos sur les techniques comme les injections...
"On a croisé les contenus des programmes de première année de PASS et d'IFSI et on a retiré les doublons, pour ne garder que ce qui est incontournable pour une éventuelle deuxième année en IFSI", explique Véronique Croizer, référente du cursus à l'IFSI de Vannes. En revanche, aucun stage n'est prévu : en cas de poursuite en deuxième année de soins infirmiers, un accompagnement spécifique est prévu pour les ex-PASS.
La mineure sciences infirmières, plus "proche" de la médecine
"C'est concret et ça contraste avec tout ce qu'on apprend en PASS", constate Antoine, qui a choisi cette option parce que "c'est celle qui se rapproche le plus" de la médecine, la filière qu'il convoite. "C'est davantage complémentaire que d'autres mineures comme maths ou droit", estime aussi Hugo. Le jeune homme apprécie également "la dimension psychologique" du soin enseignée dans l'option, ce qui "permet d'avoir un complément au médical" : "C'est très important pour la suite : être médecin sans relationnel, c'est compliqué. On n'est pas des mécaniciens".
Matthieu, lui, avait envie de "découvrir le métier" d'infirmier. Objectif rempli : "Ça m'a montré que ce n'était pas ce que je voulais faire, c'est très manuel et je suis un peu maladroit", analyse-t-il, sans regrets. "Au moins, j'ai vu", dit le candidat qui souhaite entrer en pharmacie.
L'option sert aussi à "mieux savoir ce que fait l'infirmier, quel est son rôle par rapport au médecin", estime Léna. "On travaillera ensemble : ça permet de se mettre à leur place", ajoute Antoine qui, lui, ne s'imagine "pas faire autre chose" que docteur.
Une mineure en sciences infirmières très prisée des étudiants en PASS
Un avis partagé par Eric Bellissan, doyen de la faculté de médecine de Rennes 1 : "C'est très important que des étudiants en santé connaissent le métier d'infirmier et d'aide-soignant, et pas de façon superficielle." Avec cette mineure, "l'idée est de permettre à des étudiants de PASS de suivre une option en lien étroit avec leur futur métier", explique le professeur, qui ambitionne aussi de créer des passerelles.
"Des étudiants de première année de médecine qui passent en formation infirmière, on en a toujours eu. Sauf qu'avant, ils étaient obligés de recommencer à zéro. On a rendu le système plus intelligent, pour permettre une entrée directement en L2", souligne Véronique Lorre, la directrice de l'IFSI de Vannes.
À peine lancé, le PASS sciences infirmières rencontre un grand succès : 100 étudiants l'ont choisi dès cette année. Pour la rentrée 2022, 200 places sont proposées sur Parcoursup par la faculté de Rennes 1. "C'est l'option la plus demandée, elle fait un malheur", constate Eric Bellissant.
Si l'université rennaise est la première à se lancer, d'autres comme celles de Lille ou de Brest ont monté des options similaires, dans le cadre d'une expérimentation lancée par le ministère de l'Enseignement supérieur sur l'universitarisation des formations paramédicales. Et ce n'est peut-être qu'un début…