Reportage

La pré-rentrée du tutorat : un avant-goût de la PACES

À la fac de médecine de Dijon, tous les tuteurs  se sont réunis pour une première réunion d'information générale devant les étudiants de PACES.
À la fac de médecine de Dijon, tous les tuteurs se sont réunis pour une première réunion d'information générale devant les étudiants de PACES. © Camille Jourdan
Par Camille Jourdan, publié le 31 août 2017
6 min

Du 29 août au 1er septembre, l’université de Bourgogne, à Dijon, propose aux étudiants en PACES (première année commune aux études de santé), primants et doublants, de suivre une pré-rentrée. Une façon de mieux se préparer à la rentrée, prévue le 4 septembre, et à l’année entière.

Mardi 29 août 2017, à 7 h 45, plusieurs dizaines d’étudiants de PACES (première année commune aux études de santé) attendent devant l’amphithéâtre Aristote de la faculté de médecine de Dijon. Les tuteurs aussi sont déjà là, prêts à accueillir leurs "élèves" pour cette pré-rentrée. Pour la quatrième année consécutive, l’association du TED (tutorat des étudiants de santé de Dijon) propose une semaine "pour se mettre dans le bain" avant la rentrée.

Au programme : une visite du campus, quelques conseils pour les démarches administratives, mais aussi et surtout des cours donnés par les tuteurs. "L’idée est d’augmenter au maximum l’équité entre tous les étudiants de PACES, explique le président du TED, Clément Nickels. Car tout le monde n’a pas les moyens de se payer une prépa privée."

À 8 h, les quelque 500 étudiants s’installent dans l’amphithéâtre, après avoir récupéré des livrets. Ce seront leurs supports de cours en biochimie, biocellulaire, biophysique, maths. À cette quinzaine d’heures de cours en amphi le matin, s’ajouteront des enseignements dirigés et des cours de méthodologie les après-midis. Le tout préparé et mené par les tuteurs, qui ont déjà validé leur PACES l’an dernier, voire avant. "Cela nous donne un aperçu du rythme des journées", relève Honorine, qui participe à cette pré-rentrée.

"Rendre la pareille"

Pour le premier cours, c’est Milycène, étudiante en deuxième année, qui est aux manettes. Toute nouvelle tutrice, elle est un peu stressée. "Mais on s’est entraîné", rassure-t-elle. Avec d’autres tuteurs, dont un chef de matière qui a déjà au moins une année de tutorat derrière lui, ils ont préparé un cours de biochimie sur la structure de l’atome.

Comme la soixantaine d’autres étudiants dijonnais qui se prêtent au jeu du tutorat, Milycène a passé un entretien : "On devient tuteur sur la base du volontariat, précise Clément Nickels. Nous faisons passer des entretiens où nous posons des questions de cours sur la matière que l’étudiant veut ‘enseigner’. Nous demandons également un relevé de notes de cette matière et une lettre de motivation", souligne-t-il.

Milycène voulait aider les étudiants en PACES "car le tutorat m’a beaucoup aidée", reconnaît-elle. C’est la principale motivation des tuteurs : rendre la pareille. "Sans le tutorat, je n’aurais jamais eu mon année, confie Léo. Je suivais tous leurs cours. C’était donc légitime que je devienne moi-même tuteur."

"On préfère leur faire peur maintenant"

Devant environ 250 élèves, Milycène donne des notions déjà avancées sur l’atome. "Mais cela ne remplace pas le cours du prof, signale Clara, chef de matière, avant de donner la parole à sa collègue. Ce n’est qu’une introduction aux premiers cours que vous reverrez plus en détails avec le professeur." Ainsi, les étudiants ne débarqueront pas, à la rentrée, sans aucune préparation. "On préfère leur faire peur maintenant plutôt qu’ils ne prennent peur lundi", sourit Léo.

Pendant une heure et demie, les étudiants, attentifs, prennent des notes. "J’espère que je suis claire, s’inquiète Milycène. Si vous avez des questions, n’hésitez pas." Quelques exercices pratiques permettent même aux étudiants de s’entraîner.

Des étudiants comme professeurs : c'est rassurant

Après ce tout premier cours en amphi, les nouveaux étudiants sont plutôt rassurés : "C’était trop bien", lâche Dounia, même si elle reconnaît que c’était "très dense". "Cela nous permet de nous rendre compte de ce qui nous attend", justifie Lisa. Et avoir des étudiants comme professeurs, c’est plus rassurant : "On se dit qu’ils sont passés par là, explique Lisa. Ils connaissent des astuces, ils savent ce qui est le plus dur…"

À côté, Alexy ajoute : "Quand on ne fait pas de prépa, cette pré-rentrée est vraiment utile". "Les tarifs sont très élevés en prépa privée, confirme Elyess. Et si on était arrivé directement à la fac à la rentrée, on aurait peut-être souffert d’un déficit par rapport à ceux qui ont pu s’y inscrire."

Découvrir le campus

Pour beaucoup, la pré-rentrée est aussi un moyen de découvrir un campus et une ville qu’ils ne connaissent pas, et de rencontrer ceux qui s’assiéront sur les mêmes bancs qu’eux pendant plusieurs mois. Ce n’est, certes, pas la priorité des doublants, qui eux, viennent surtout pour "reprendre le rythme des cours". Rémi, qui avait déjà suivi cette pré-rentrée l’an dernier, en garde un bon souvenir : "Pour une pré-rentrée gratuite, c’est vraiment bien." Après ces quatre jours un peu particuliers, primants et doublants entameront pour de bon cette année intense mieux armés.

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