Rentrée à l'IFSI : "Il faut vous positionner comme un futur professionnel"
Pour les étudiants en soins infirmiers, c'est également la rentrée, le lundi 2 septembre. À l'Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de l'hôpital Beaujon, les nouveaux intégrés prennent leurs marques. En quelques heures, ils mesurent le défi qui les attend : devenir des futurs professionnels de santé, en quelques semaines.
Une population un peu inhabituelle se presse devant un bâtiment, derrière les urgences de l'hôpital Beaujon, à Clichy (92). Ni patients, ni médecins, ce sont les étudiants de première année de l'IFSI .
Ce lundi 2 septembre, à 9 heures, près de 120 futurs infirmiers et infirmières sont intégrés, dont la grande majorité étaient lycéens, il y a encore quelques mois. Pour près d'un quart d'entre eux, cependant, ces études se font dans le cadre d'une reconversion professionnelle.
Devenir un futur professionnel de la santé
Dans l'amphi, c'est à Gwendal Le Bars, directeur de l'institut, que revient le premier mot d'accueil. "Vous n'êtes plus dans un environnement lycée, mais dans un institut de formation qui vous professionnalise à un métier. […] Il y aura des étapes clés, avec des moments un peu plus difficiles. L'équipe pédagogique est là pour vous aider. Car vous n'allez pas faire un métier comme les autres".
Une entrée en matière impressionnante, mais nécessaire. "La rentrée est très dense, cela va assez vite. Le premier jour, il faut les rassurer et les responsabiliser. Ils étaient dans un monde lycéen : leur seule responsabilité était de réussir leurs études. Là, ils auront d’autres responsabilités : ils seront encadrés, mais ce sont eux qui devront agir, sur des patients parfois fragiles ou dépendants", détaille Gwendal Le Bars.
"Ils vivent donc deux transitions : l'entrée dans la voie universitaire et l'entrée dans la voie professionnelle. L'IFSI les accompagne dans leurs études et sur le terrain. On les prépare pour qu'ils ne prennent pas de risques", rappelle le directeur de l'institut.
Découvrir les études, le programme, l'hôpital et l'IFSI
La matinée est dense :
présentation de l'organisation de l'année,
explication des études de soins infirmiers,
panorama des métiers présents à l'hôpital,
éléments sur ce qu'est l'AP-HP .
Un livret d'accueil de l'établissement, le règlement intérieur et un petit livre, le Berger Levrault, reprenant tous les textes réglementaires liés au diplôme et au métier d'infirmier ont été distribués.
Le directeur adjoint, Christophe Gensac, prévient les élèves : "Nous allons vous donner pas mal d'informations aujourd'hui, donc prenez des notes". Dans l'amphi, à majorité féminin, les étudiantes s'exécutent, concentrées.
Quelques éléments d'informations sont donnés au sujet des indemnités de stage et des bourses… Sans oublier de rappeler qu'il faut bien s'inscrire à l'université, puisque la formation est adossée à l'université Paris Cité et confère le grade de licence.
Autres points importants, propres à ce cursus : les formalités d'assurance civile, les deux visites médicales et les rappels de vaccin. L'achat d'une tenue professionnelle est également indispensable.
Un rythme de travail "soutenu"
L'explication de l'emploi du temps est toujours un moment important. "Quelque chose qui change par rapport au lycée, c'est que vous n'aurez pas un emploi du temps à l'année. Chaque semaine, l'emploi du temps peut changer", explique le directeur adjoint aux étudiants.
Comme d'autres, Chloé est un peu perdue. "Je ne comprends pas bien la façon dont fonctionne l'emploi du temps et les cours en distanciel." Elle, qui aurait aimé devenir médecin, a finalement choisi les soins infirmiers. "Les études sont assez courtes, cela dure trois ans."
"Il va falloir bosser", car le rythme sera "soutenu", prévient également Christophe Gensac. Lors de la pause, quatre étudiantes qui se connaissaient déjà partagent leurs impressions. Emeline et Clara sont enthousiastes tandis qu'Amandine constate : "On était stressées en venant. Mais ils nous ont bien accueillis : ils nous ont bien expliqué comment allait être cette année et cette promotion." "Il y a quand même un peu de peur car il y a énormément de travail", enchaine Eve-Alissia, une autre élève.
C'est la même conclusion pour Nouhailla. "Ça fait peur, il faut beaucoup bosser." Elle se sent tout de même motivée. "J'ai envie de réussir pour devenir infirmière : j'ai envie de prendre soin des gens et de les aider."
Peu à peu, les explications deviennent plus concrètes, et chacun s'enhardit à poser des questions sur les cours donnés par l'université, les horaires, les dispenses éventuelles de certains enseignements, les lieux de stages – qui représentent près de la moitié de la formation.
Dans l'amphi, une jeune femme, qui habite dans le sud de l'Ile-de-France, souffle à ses voisines. "Vous savez comment trouver un logement près de l'IFSI ? Ce sera trop difficile de faire un trajet de deux heures chaque jour."
Bientôt le premier stage pour les futurs infirmiers
Lucie trouve cette journée "rassurante : on sera bien accompagnés". Elle a tout de même quelques inquiétudes. "Ma hantise, ce sont les validations. Je n'ai jamais aimé les évaluations !"
La jeune femme a trouvé un premier repère : elle et Sarah viennent de se rencontrer et partagent de nombreux points communs. "On voulait vraiment faire cette formation. On est trop contentes ! Et on veut toutes les deux devenir infirmières anesthésistes !"
De nombreux d'élèves ont également déjà en tête la suite de leurs études : infirmière puéricultrice, infirmière de bloc opératoire… Le choix est vaste.
Mais si la spécialisation n'est pas pour tout de suite, il faudra tout de même apprendre très rapidement les réflexes du métier. Le premier stage, tout à la fois attendu et redouté, démarre bientôt.
"Vous allez partir en stage dans quelques semaines. Il faut vous positionner comme un futur professionnel. Les cinq premières semaines de cours vous donneront les premiers codes", explique le directeur adjoint.
Ce mardi 3 septembre, la visite des locaux est au programme. Les élèves sont répartis en groupe d'une quinzaine d'élèves. Le suivi individualisé commence aujourd'hui.