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Décryptage

Santé : 3 métiers de la prise en charge de l'obésité

Plusieurs métiers de la santé existent pour la prise en charge de l'obésité.
Plusieurs métiers de la santé existent pour la prise en charge de l'obésité. © Alena / Adobe Stock
Par Dominique Salomon, publié le 19 décembre 2024
4 min

L'obésité est une maladie chronique qui nécessite une prise en charge pluridisciplinaire. Des centres spécialisés réunissent une palette de métiers du soin pour aider les patients, accessibles après des études de médecine ou non. Zoom sur ces professionnels aux compétences pointues.

L'obésité est une épidémie en pleine expansion dans le monde et la France n'est pas épargnée. Environ 17% des Français présentent un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30. Au-dessus de 35, l'obésité est considérée comme sévère.

À l'origine de cette maladie chronique, des causes multifactorielles parmi lesquelles des prédispositions génétiques, une alimentation trop industrielle et une sédentarité, mais aussi un manque de sommeil et une irrégularité des repas.

Dans tous les cas, "l'obésité n'est pas une maladie motivationnelle", insiste Pauline Vincent, médecin nutritionniste dans l'unité médico-chirurgicale obésité sévère du CHU de Lille. En clair, "ce n'est pas simplement parce que les patients ne font pas de sport et ne mangent pas bien qu'ils sont obèses".

Complexe, cette maladie nécessite l'association de plusieurs professionnels spécialisés pour une prise en charge efficace. Ainsi, les patients accueillis dans les centres spécialisés bénéficient entre autres d'une consultation avec un infirmier pour faire le point sur leur mode de vie et d'un entretien avec un psychologue afin d'évaluer leur image corporelle.

D'autres métiers de la santé pour la prise en charge de l'obésité existent aussi, tour d'horizon.

L'enseignant en activités physiques adaptées

Dans les centres spécialisés, l'enseignant en activités physiques adaptées (APA) évalue notamment l'endurance à la marche, la souplesse et la motivation à une reprise d'activité physique.

Dans le centre lillois, c'est Elodie Guilbert qui exerce ce poste d'enseignante en APA. Diplômée en 2014 de la faculté des sciences du sport et de l'éducation physique de Ronchin (Nord) après un an de tronc commun et un an de spécialisation, elle a "toujours aimé le sport" et voulait "l'associer au médical".

À 18 ans, "j'étais moi-même patiente pour une opération chirurgicale et c'est là que j'ai rencontré des enseignants APA qui m'ont fait connaitre le métier", confie-t-elle. Aujourd'hui, son rôle est aussi de permettre à ses patients de redécouvrir le plaisir de bouger avec des disciplines comme la marche nordique ou le pilates.

Le médecin nutritionniste

Le patient rencontre également un médecin nutritionniste comme Pauline Vincent. Si elle a obtenu sa validation des acquis de l'expérience en 2020, elle avait choisi sa voie bien avant. Originaire des Hauts-de-France, elle avait une conscience aiguë de l'ampleur de cette épidémie dans sa région. Puis "c'est mon stage dans le service médico-chirurgicale d'obésité sévère qui a été la révélation".

"Mon travail ne consiste pas à évoquer le côté restrictif de l'alimentation. Bien au contraire, on les éclaire sur le contenu de leur assiette, sans pour autant le modifier, insiste-t-elle. Ils savent déjà ce qui est préconisé et ont tenté tous les régimes." Or aucun régime restrictif ne fonctionne car il y a toujours un effet rebond et une reprise de poids.

"On travaille sur les sensations alimentaires pour réapprendre à écouter sa faim, et sur le comportement pour manger en pleine conscience". Un travail qui "permet d'améliorer les patients au niveau fonctionnel", se réjouit-elle.

Le chirurgien bariatrique

Parmi les praticiens des centres spécialisés, les patients rencontrent aussi le chirurgien bariatrique. Dans certaines situations, une intervention est recommandée. Il peut s'agir d'une opération consistant à limiter la capacité d'ingérer des aliments en posant un anneau gastrique ou en enlevant une partie de l'estomac.

Claire Blanchard est responsable chirurgie bariatrique à l'Institut des maladies de l'appareil digestif du CHU de Nantes. Diplômée en 2013, elle a choisi la chirurgie pour son côté "plus manuel". C'est aussi un "métier exigeant qui prend plus de temps que d'autres spécialités médicales car on ne peut être bon que quand on opère souvent".

Ce métier permet d'être à la fois le chef d'orchestre au bloc opératoire et de bénéficier du partage d'expérience avec d'autres professionnels car "on ne peut être bon que quand on travaille en équipe"

En effet, les patients concernés à ces interventions doivent être suivis au moins six mois avant d'être opérés. Et après la chirurgie, tout comme pour les patients n'en ayant pas bénéficié, l'accompagnement demeure "à vie car face à cette maladie chronique, le risque de rechute demeure toujours", conclut-elle.

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