Décryptage

Travailler dans le paramédical : choisir entre le libéral, l'hôpital ou les structures spécialisées

Le secteur du paramédical débouchent sur une vingtaine de professions.
Le secteur du paramédical débouchent sur une vingtaine de professions. © Daisy Daisy / Adobe Stock
Par Séverine Mermilliod, publié le 20 juillet 2022
5 min

Les études dans le secteur paramédical débouchent sur une vingtaine de professions. La force de cette voie - pas toujours facile - : la possibilité de travailler dans différents types de lieux selon vos appétences, du libéral à l’hôpital en passant par des structures spécialisées.

"J’ai tout fait", s’amuse Florine, 28 ans, qui a exercé de Paris à Lyon comme ergothérapeute. Ce métier est dit 'paramédical', un secteur de la santé qui compte une vingtaine de professions différentes (soignants, ostéopathes, manipulateurs radio…). Professions qui s’exercent aussi bien à l’hôpital qu’en libéral, structure privée ou associative, maison de retraite ou de santé. Une diversité qui sollicite des compétences multiples.

Rééducation du geste chez des patients handicapés, évaluation ou aménagement du logement de patients hospitalisés en vue de leur retour à domicile… "En ergothérapie, les métiers qu’on peut faire sont totalement différents", souligne Florine. Elle a commencé par la fonction publique hospitalière, avant d’être salariée d’une association de maintien à domicile, puis fonctionnaire territoriale, ensuite à son compte en libéral et embauchée en entreprise privée. À chaque statut, "ses pour et ses contre".

L'hôpital est formateur, le privé plus rémunérateur

Selon elle, le plus gros avantage de l’hôpital public concerne "toutes les possibilités de formations prises en charge", sans compter "les congés et le statut de fonctionnaire". Pour autant, "le salaire n’est pas top, même s’il a été réévalué". Anna, qui à sa sortie d’études d’orthoptie a partagé son temps entre l’hôpital et un centre de santé, le reconnaît : le centre de santé "est nettement mieux payé" que l’hôpital.
Elle a pourtant choisi l’hôpital, au Centre national d’ophtalmologie. "C’est intellectuellement beaucoup plus enrichissant. Il y a des innovations tout le temps, de nouvelles machines, on participe à des études et on se spécialise plus facilement : on a des centres pour le glaucome, la cornée, la rétine... J’ai le sentiment d’être au cœur de l’ophtalmologie, dans l’action ! On peut faire plein de choses différentes."
"L’hôpital est formateur pour commencer, abonde Florine, mais il est plus difficile de prendre des initiatives car c’est une grosse machine." Pour porter des projets, l’entreprise est une autre option, mais attendez-vous à travailler plus. "Il faut créer son réseau, savoir prendre des initiatives car on n’est pas 'porté' comme à l'hôpital, où on te donne ta liste de patients et il faut faire ce qu’on te dit. Le salaire est confortable mais côté 'vie perso', on a moins de temps et la charge de travail est plus conséquente", témoigne l’ergothérapeute.
Lise, jeune ambulancière dans une entreprise de Seine-Maritime, confirme : "le salaire dans le privé est plutôt bien, mais on ne sait jamais à quelle heure on termine. Malgré les horaires parfois compliqués, la diversité du métier est agréable : chaque transport est différent, on a nos patients habitués."

Savoir travailler en équipe essentiel dans le paramédical

Dans le paramédical, le sens du relationnel est très important. En territorial comme en association, Florine devait, par exemple, faire le relais avec une assistante de soins en gérontologie ou d’autres services d’aide à la personne. Les ambulanciers aussi sont au contact des autres : "on fait les urgences SAMU, des transports de patients en consultation, des retours à domicile", détaille Lise.
Les orthoptistes, eux, réalisent parfois "des consultations en EHPAD et dépistages ponctuels", liste Anna. Si vous exercez au sein d’une structure, savoir "travailler en équipe" sera donc la base selon elle, tout comme "être patient, avoir de la maturité et être dynamique."

Le libéral, pour les soignants autonomes

Le paramédical permet aussi d’exercer en libéral. Très peu pour Anna, qui l’a découvert en stage : "Il y a de nombreuses charges donc il faut faire de grosses journées pour être rentable. On enchaînait les patients de 8h à 20h..."
"Le libéral peut convenir aux personnes qui ont du mal avec la hiérarchie, qui sont autonomes et veulent se gérer elles-mêmes, tempère Florine. Mais commencer par-là peut être compliqué car tu n’as aucun retour de tes collègues… En fait, tout dépend de ton implication."

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