Décryptage

Après les résultats du bac, Parcoursup va-t-il (enfin) placer tout le monde ?

Par Natacha Lefauconnier, Laura Taillandier, publié le 04 juillet 2018
5 min

Depuis l'ouverture de la phase complémentaire, le 26 juin 2018, plus de 30.000 propositions d'admission ont été acceptées sur Parcoursup. Mais vous êtes plus de 110.000 à n'en avoir aucune ! Trois facteurs pourraient accélérer le processus : l'annonce de la création de 10.000 places dans les filières en tension, la réduction du délai de réponse et les résultats du bac.

Depuis le 26 juin 2018, Parcoursup a repris du service. Après la pause des épreuves écrites du baccalauréat, du 18 au 25 juin, les allers-retours redémarrent entre les vœux des candidats et les réponses des formations. Durant cet intervalle de huit jours, les commissions d'accès à l'enseignement supérieur ont poursuivi leur travail, et les candidats en apprentissage ont pu obtenir des propositions.

"Plus de 90.000 places" étaient en lice à l'ouverture de la phase complémentaire, selon le ministère de l'Enseignement supérieur. La phase complémentaire doit permettre aux candidats sans réponse ou non satisfaits de formuler une nouvelle salve de vœux dans les formations où des places seraient encore disponibles.

Un processus lent

Si l’on peut observer un léger rebond à compter du 26 juin (voir infographie plus bas), avec 30.000 nouvelles propositions d’admission acceptées, le processus “au fil de l’eau” de Parcoursup est plus lent que prévu. D'autant que le tableau de bord quotidien mis en ligne par le ministère prend aussi en compte les propositions faites et acceptées via la phase complémentaire (bien que le titre du document indique "phase principale" de Parcoursup). Les candidats qui ont une proposition mais aussi des vœux en attente prennent leur temps pour se décider. Conséquence : beaucoup de formations ne font pas encore le plein, malgré des listes d’attente.

10.000 de plus dans les filières très demandées

Le ministère de l’Enseignement supérieur a réagi en annonçant, mardi 3 juillet, la création de 10.000 places supplémentaires “dans les formations les plus demandées, sur l’ensemble du territoire”. Difficile d’en savoir plus pour le moment, car “ces places seront identifiées et financées grâce au dialogue noué par le ministère et les académies avec les établissements d’enseignement supérieur”.

Autrement dit, c’est au cas par cas que les places seront créées dans les filières en tension, selon les remontées du terrain. Il devrait s’agir principalement de places dans les IUT (instituts universitaires de technologie). À noter que ces places viennent s'ajouter aux 21.000 places supplémentaires déjà créées pour la rentrée étudiante 2018, dont 17.000 à l’université et 4.000 en BTS (brevet de technicien supérieur).

Une réduction du délai de réponse

Du côté des formations, on espère également que le raccourcissement du temps de réponse permettra d'accélérer le remplissage des promotions. En effet, à chaque nouvelle proposition, vous n'avez plus que de trois jours pour vous décider, au lieu de sept jours avant les épreuves du bac.

"Cela va nous permettre d'y voir plus clair. S'il était extrêmement important que les élèves bénéficient de ce temps en début de procédure, maintenant, ils savent où ils veulent aller. Trois jours, c'est suffisant", juge Dominique Averty, le vice-président formation de l'université de Nantes.

L'amplification du taux de réponses est visiblement très attendue aussi du côté des équipes en charge de Parcoursup, qui ont adressé avant la réouverture de la plate-forme plusieurs messages aux universités accueillant des formations susceptibles de "rencontrer des difficultés à se remplir". Le ministère a ainsi donné la consigne aux formations d’augmenter leur taux de surréservation et d’appeler ainsi un nombre de candidats plus important.

L'effet "résultats du bac"

Si vous êtes toujours en attente d'une proposition d'admission, gardez espoir : les choses devraient donc s'accélérer dans les jours qui viennent, d'autant que les résultats du bac sont imminents.

“Le 6 juillet sera sans doute une journée clé, occasionnant une accélération des réponses : 10 % des candidats n'auront pas réussi leur bac", relève ainsi Benoît Tock, le vice-président formation de l'université de Strasbourg.

Le dispositif "meilleurs bacheliers", qui prévoit un accès privilégié sur Parcoursup, risque d'inciter certains candidats à maintenir leurs vœux en attente jusqu'aux résultats. Même si les formations atténuent cet effet "fast pass" : "Les meilleurs bacheliers sont déjà pris dans les formations. Peut-être que cela aura un effet dans les filières sélectives", tempère ainsi Lynne Franjié, vice-présidente formation et vie universitaire de l'université de Lille.

Reste à miser sur l'effet vacances :

les bacheliers encore indécis vont faire un choix avant de partir, histoire d'avoir l'esprit tranquille. Et surtout, il va falloir, pour beaucoup, trouver un logement étudiant pour la rentrée, ce qui n'est pas non plus une mince affaire...

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