Enquête

BAROMÈTRE. Selon vous, Parcoursup mérite la note de 5/10

Adobe Stock Parcoursup
Les avis des utilisateurs de Parcoursup sont plutôt mitigés cette année. © Adobe Stock/MH
Par Pauline Bluteau, publié le 20 septembre 2019
7 min

INFOGRAPHIE. Passage obligé pour s’inscrire dans le supérieur, Parcoursup a suscité, cette année encore, du stress et de l’inquiétude. D’après notre baromètre, 54% d’entre vous se disent tout de même satisfaits de la plate-forme. Mais avec une moyenne de 5/10, Parcoursup est loin de faire l’unanimité.

La deuxième saison de Parcoursup est définitivement terminée depuis le 14 septembre. L’occasion de revenir avec vous sur la procédure qui a commencé il y a plus de neuf mois déjà. D’après notre baromètre, réalisé à la rentrée, les avis sont plutôt mitigés : 26% d’entre vous ont attribué la note de 1/10 quand 18,5% ont attribué un 8/10. Avec un 5,02/10 de moyenne générale, Parcoursup peut donc mieux faire…

48% des inscrits ont obtenu leur vœu préféré

Avec moins de dix vœux validés sur Parcoursup, les inscrits semblent plus ou moins satisfaits des réponses qu’ils ont obtenues. Près d’un étudiant sur deux a été accepté dans son vœu préféré alors que 15% des candidats n’ont reçu qu’une seule proposition d’admission parmi tous leurs vœux. "Je n’ai pas hésité à mettre le maximum de vœux pour être sûr d'avoir des propositions et ne pas paniquer", affirme un étudiant en réorientation. Généralement, les candidats ont reçu entre 1 et 5 réponses. Des propositions qui arrivent très majoritairement (64%) dès l’ouverture de la phase d’admission le 15 mai.

Des vœux validés définitivement début juillet

Mais pour d’autres, l’attente est beaucoup plus longue. Près de neuf candidats sur dix ont été placés sur liste d’attente dans au moins un de leurs vœux. "Je voulais intégrer un DUT GEA, je me suis donnée à fond au cours de mes années de première et terminale et finalement je finis sans rien, uniquement des listes d'attente", s’indigne une bachelière ES.

Une situation qui a généré beaucoup de stress et d’impatience pour les candidats. La plupart d’entre eux ont dû attendre de recevoir leurs résultats du bac le 5 juillet pour valider définitivement leurs vœux sur Parcoursup. Néanmoins, même si certains bacheliers se sont retrouvés sans aucune proposition, peu de lycéens se sont inscrits à la phase complémentaire (23,4%).

Des critères de sélection parfois incompris

Pour autant, les candidats s’accordent à dire que Parcoursup n’est pas encore tout à fait au point. D’après eux, le système ne s’intéresse pas assez à leur motivation, et ce malgré l’obligation de rédiger un projet de formation motivé sur la plateforme. "Parcoursup ne prend pas du tout en compte ce que veulent les lycéens et provoque ainsi stress et déception… De quoi gâcher les études", affirme une bachelière en STL. "Il y a 14.500 formations, c'est difficile de faire une généralité, explique Jérôme Teillard, chargé de mission Parcoursup auprès du ministère de l'Enseignement supérieur. On ne peut pas garantir que tous les établissements regardent ces éléments mais certains le font et c'est fondamental."

Les candidats se posent aussi beaucoup de questions sur les quotas géographiques et les quotas de boursiers. "Les critères de sélection sont totalement incompréhensibles : priorité aux boursiers alors que certains n’ont même pas 10 de moyenne à l’année", rétorque une bachelière S. "Comment ça se fait que les boursiers passent devant les autres ? Je ne crois pas que la situation financière des parents influent sur la capacité à sortir diplômé d’une formation", poursuit une autre. De son côté, Jérôme Teillard assume d'avoir renforcé ces taux cette année en tant que "principe général d'égalité", mais "peux comprendre qu'à titre individuel cela soit frustrant."

Enfin, les élèves regrettent aussi le manque de transparence de la plate-forme : "Parcoursup indique seulement que tu n’es pas pris dans une formation mais sans indiquer la raison". "J’ai dû choisir une licence par défaut alors que j’avais 16 de moyenne et que j’ai eu mon bac avec mention bien", prétend une bachelière bordelaise. Le ministère rappelle que les candidats ont jusqu'au 14 octobre pour demander aux formations le détail de la décision qui a été prise sur Parcoursup.

"Donnez-moi une école, j’ai eu mon bac !"

Arrivés cette année sur Parcoursup, les IFSI (instituts de formation en soins infirmiers) ont aussi été la cible de critiques de la part des candidats. Notamment concernant les critères de sélection : "Les modalités d’admission en IFSI ne sont pas adaptées, on ne peut pas juger quelqu’un par des notes". "Aucun système n'est parfait, on y travaille", assure Jérôme Teillard. Le responsable de Parcoursup indique également que la visibilité des critères fait partie de la pédagogie des formations, une pédagogie qui doit être renforcée l'année prochaine.

Enfin, difficile de comprendre pourquoi une plate-forme censée accueillir tous les élèves ne parvient pas à contenter les quelques 885.000 candidats. Parmi les premiers concernés : les étudiants en réorientation. "Parcoursup ne permet pas de se réorienter, ce n’est pas du tout adapté aux bacheliers des années précédentes car ils ne sont plus considérés comme prioritaires", juge une étudiante de l’académie d’Aix-Marseille. Une information contredite par le ministère : "Il n’y a pas eu de discrimination. Les étudiants doivent avoir les mêmes conditions d'accès au supérieur que les lycéens."

Jérôme Teillard rappelle d'ailleurs que les candidats sans aucune proposition sur Parcoursup continueront à être accompagnés par la commission d'accès à l'enseignement supérieur (CAES), "en espérant qu'ils trouvent la formation qu'ils souhaitent".

La parole aux lecteurs

Notre baromètre 2019 a été mis en ligne du 26 août au 19 septembre. Au total, 475 lecteurs ont répondu au questionnaire. Leur profil ? Majoritairement des filles (58,7%) et des candidats âgés de 17 à 19 ans (85,9%) vivant en Ile-de-France (31,8%), dans l’académie de Lyon (7,8%), Bordeaux ou Aix-Marseille (5,3%).

Les répondants sont essentiellement des lycéens (76,8%) mais aussi des étudiants en réorientation (15,6%). La filière générale est surreprésentée avec 73,3% des candidats dont 47,6% de bacheliers scientifiques, viennent ensuite la filière technologique (18,5%) et la filière professionnelle (5,9%).

De manière générale, 41% des répondants ont fait entre 10 et 20 vœux et sous-vœux sur Parcoursup et 37,8% ont validé un vœu licence (y compris en double licence). Autre formation plébiscitée : 14,1% entrent en CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), 13,7% en BTS, 10,1% en DUT, 9,3% en école postbac (ingénieurs, commerce…), 3,8% en formation sanitaire et sociale, 1,3% en DNMADE (diplôme nationale des métiers de l’art et du design).

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