Comment fonctionnent les algorithmes de Parcoursup ?
Pour fonctionner, Parcoursup utilise des algorithmes. Mais ces fameuses lignes de codes, critiquées pour leur manque de transparence, ne font pas tout. Explications.
Dans quelques semaines, vous allez formuler des vœux sur Parcoursup. Vous êtes-vous jamais demandé comment fonctionne la plateforme d'orientation post-bac ?
Vous en avez sûrement entendu parler : ce sont des algorithmes qui transforment vos vœux en affectation. Mais concrètement, comment ça marche ? L’Etudiant fait le point.
Qu’est-ce qu’un algorithme ?
Un algorithme est une suite d’instructions permettant d'aboutir à un résultat. Un peu comme une recette de cuisine : on doit suivre à la lettre les étapes de celle-ci pour faire un gâteau. Sauf que l'algorithme est suivi automatiquement par un ordinateur.
De même, ce sont des algorithmes qui gèrent le traitement de vos demandes de formations pour la rentrée universitaire : ceux de Parcoursup et des établissements.
Aider au classement des dossiers
Quand ils reçoivent vos candidatures, les établissements classent vos dossiers en fonction de leurs attentes. Pour les établissements de formations sélectives (CPGE, BTS, BUT…), une étape d’élimination s’ajoute.
Cette partie est indépendante de Parcoursup, chaque établissement possède ses propres algorithmes et méthodes pour effectuer ce travail. "On ne sait pas trop comment ces classements sont faits", regrette Claire Mathieu, chercheuse en informatique qui était chargée de mission pour Parcoursup en 2018. Car les formations ne sont pas tenues de dévoiler les détails de leurs fonctionnements.
Derrière les algorithmes de Parcoursup, des humains
Dans certaines formations comme les licences STAPS, les critères sont publics : compétences scientifiques, littéraires et sportives, mais aussi investissement civique et projet d’avenir construit. Un algorithme attribue aux candidats un certain nombre de points pour chaque critère, ce qui permet de les classer.
"Ce dispositif nous aide à gagner du temps", accorde Fabrice Dosseville, président de la commission Parcoursup de l’UFR Staps de Caen (14). Mais il préfère qualifier cette étape "d’aide à la décision", car l’algorithme ne fait pas tout le travail.
Un second examen, manuel cette fois, est réalisé car "on ne veut pas rater un ou une candidate qui a un bon dossier", explique-t-il. Les membres de la commission Parcoursup étudient entre 1.000 et 1.500 dossiers à la recherche des candidats qui ne répondent pas à l'intégralité des critères.
L'algorithme, garant du respect des critères de sélection post-bac
Après le classement effectué par les établissements, les algorithmes de Parcoursup entrent en scène. Ils combinent les classements des établissements avec d’autres critères.
Par exemple, l'algorithme s'assure que le quota d'élèves boursiers est respecté pour chaque formation. Concrètement, si ce quota est de 20%, l'algorithme vérifie qu'il y a au moins un boursier parmi les cinq premiers candidats. Si oui, il ne fait rien, si non, il remonte en première position le premier élève boursier du classement. Ce processus se répète avec les cinq candidats suivants et ainsi de suite.
Les algorithmes de la plateforme permettent aussi de mettre automatiquement à jour les classements dès que vous acceptez ou refusez une proposition.
Lorsque plus aucun élève ne refuse ou n’accepte de formation, les algorithmes ne peuvent plus actualiser le classement. C’est la fin de la procédure de Parcoursup.
Les algorithmes de Parcoursup sont en accès libre. Vous pouvez les consulter en suivant ce lien : https://framagit.org/parcoursup/algorithmes-de-parcoursup.
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