Réforme de l'enseignement supérieur : face aux dérives, Parcoursup deviendra "le seul label qualité des formations", selon le ministre

Le ministre Philippe Baptiste souhaite engager une réforme menant à un meilleur encadrement de l’enseignement supérieur, notamment privé, avec des niveaux de reconnaissance qui seront visibles sur Parcoursup d’ici 2027.
Face à la croissance du secteur de l’enseignement supérieur privé et aux abus de certaines écoles, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste souhaite engager une réforme pour mieux réguler l’enseignement supérieur.
Ainsi, le ministre veut rendre l’offre de formation plus claire avec des niveaux de reconnaissance, gages de la qualité de l'établissement, qui seront visibles sur la plateforme d’orientation Parcoursup pour la rentrée 2027.
Deux niveaux de reconnaissance prévus pour une meilleure régulation de l’enseignement supérieur
Le ministre prévoit deux niveaux de reconnaissance pour mettre de l’ordre sur Parcoursup. Le premier niveau concernera les établissements publics (universités, CPGE, grandes écoles publiques...) et les établissements privés à but non lucratif, les EESPIG , qui participent aux missions de service public de l’enseignement supérieur.
Ensuite, le deuxième niveau visera les établissements agréés par le ministère qui ne remplissent pas l’intégralité des missions de service public mais demanderont à être reconnus. Les écoles privées à but lucratif et les établissements d'enseignement supérieur consulaires liés aux CCI sont ainsi concernés, comme l'école de management HEC ou l'école de management hôtelier Ferrandi Paris.
"Je souhaite que l’agrément soit la norme pour l’ensemble des formations souhaitant apparaître sur Parcoursup […]. Parcoursup sera le seul label, en termes de lisibilité pour les bacheliers comme pour les familles, de la qualité d’une formation", soutient le ministre. Ainsi, les établissements qui n’auront pas d’agrément auront vocation à sortir de Parcoursup.
"Au-delà de ces deux cercles se trouvent les établissements qui n'auront aucune reconnaissance spécifique du ministère, poursuit le ministre. Ils sont néanmoins soumis à la régulation par Qualiopi, garantissant ainsi un niveau minimal de qualité."
Un secteur privé en forte croissance
À la rentrée 2023, 790.000 étudiants sont inscrits dans des établissements privés, soit 26,6% des effectifs. Ce chiffre a beaucoup augmenté en dix ans, notamment en raison de la réforme de l’apprentissage qui a favorisé le développement du privé.
Mais cette croissance a entraîné un manque de contrôle. Résultat : des formations peu claires, une information insuffisante offerte aux familles, et une qualité inégale. "Au-delà de ces difficultés ponctuelles, je crois qu’il faut entendre la demande forte exprimée par les familles d’améliorer la lisibilité du paysage", affirme Philippe Baptiste.
Le ministère travaillera prochainement à un référentiel d’évaluation en vue de l’obtention de cette reconnaissance. De plus, il indique également que cette réforme devra s’inscrire dans la loi. "Je souhaite donc que le ministère puisse travailler avec toutes les parties prenantes pour préparer un dispositif législatif sur ce sujet à l’été", précise le ministre.