"L'orientation, ça s'apprend et ça s'enseigne" : une réforme de l'orientation dès la rentrée prochaine, annonce Elisabeth Borne

La ministre de l'Éducation nationale a annoncé ce jeudi 5 juin des mesures pour renforcer l'orientation des collégiens et des lycéens. Nouvelles compétences pour les élèves, formation des enseignants, année de césure… Voici ce qu'il faut retenir.
Une réforme de l'orientation entrera en vigueur dès la rentrée prochaine, en septembre 2025. C'est ce qu'a annoncé ce jeudi 5 juin Elisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale.
Formation des enseignants, programme d'orientation, développement d'alternatives… L'Etudiant fait le tour des principales annonces.
"Il faut apprendre à faire des choix"
Faisant le constat que "l'orientation est un facteur de stress pour beaucoup d'élèves et leurs parents", mais aussi "un facteur de reproduction des inégalités", la ministre a présenté un plan pour l'orientation, ce jeudi après-midi, pour "permettre à chaque élève de mieux se projeter dans son futur professionnel en fonction de ses aspirations", selon un communiqué de presse du ministère.
Elle a ainsi annoncé que l'orientation va prendre une place beaucoup plus importante dans le quotidien des élèves. Un "programme d'éducation avec des compétences à acquérir de la 5e à la terminale" sera publié prochainement. "L'orientation devient un sujet d'éducation, a souligné Elisabeth Borne ce matin au micro de RTL. Il faut apprendre à faire des choix, à se connaître."
En parallèle à cet accompagnement des élèves, les professeurs principaux seront également formés à l'orientation, à commencer par les 30.000 profs principaux de 3e, avec une demi-journée de formation dès la rentrée prochaine.
Mise en place de rencontres parents-élèves-professeurs
Dès la rentrée 2025, les établissements pourront avoir accès à différentes ressources, telles que des données sur l’orientation et sur les parcours des élèves, pour pouvoir proposer un projet d’orientation sur mesure.
Pour permettre aux parents d’avoir des informations plus précises sur l’orientation de leur enfant, "des rencontres parents-élève-professeurs" seront organisées juste avant la fin du deuxième trimestre, pour chaque élève de 3e ainsi que de 2de, afin de permettre "un temps d’échange et de coconstruction", explique Élisabeth Borne lors d'un déplacement dans un lycée à Hanches (28).
Avec l’aide des régions, les élèves devront également suivre quatre demi-journées, leur permettant de découvrir différents métiers et formations. Cette mesure, mise en place dès la rentrée, s'ajoute aux heures de vie de classe et aux stages.
À partir de la rentrée prochaine, les lycéens pourront aussi avoir accès à Mon Projet Sup. Cet outil, disponible sur la plateforme Avenir(s), aidera les lycéens à "élargir et cibler" leurs vœux en fonction de leurs centres d’intérêt et résultats scolaires.
Encourager l'année de césure
"L'orientation, ça s'apprend et ça s'enseigne", estime la ministre, qui observe qu'"on n'ouvre pas suffisamment de possibilités aux élèves". Aussi, afin de "s'adapter à différents profils", elle a annoncé qu'elle va "encourager la possibilité de faire une année de césure juste après le bac", une possibilité déjà existante sur Parcoursup mais peu répandue. Les élèves pourront exercer un service civique, un voyage ou encore une mission dans une ONG, a listé Elisabeth Borne.
Elle souhaite également "développer des années propédeutiques pluridisciplinaires" avant de s'engager dans l'enseignement supérieur.
La ministre de l’Éducation nationale souhaiterait renforcer ce dispositif, proposée initialement dans 22 universités, dans 45 universités à partir de 2027 : "86% des étudiants ayant choisi l’année propédeutique sur Parcoursup ont validé leur première année d’études supérieures", a affirmé Élisabeth Borne cet après-midi en présentant le détail des 23 mesures.
Des mesures plus ciblées pour les bacheliers professionnels
Une partie de ces mesures concerne prioritairement les lycéens professionnels. À partir de 2026, les bacheliers professionnels pourront accéder à des classes préparatoires réservées pour poursuivre leurs études en écoles de commerce et d’ingénieurs. Elles se dérouleront en trois ans, la première année étant une année de propédeutique. L’objectif est "d’ouvrir les portes des écoles à tous les talents", souligne la ministre de l’Éducation nationale.
Les bacheliers professionnels pourront également se tourner vers un certificat de spécialisation. À partir de 2026, 5.000 places seront ouvertes chaque année pour permettre à plus d’étudiants d’y accéder.
À la suite de ce diplôme, ils pourront poursuivre en BTS. D’une durée initiale de deux ans, la possibilité de poursuivre un BTS en trois ans, avec une année de propédeutique, sera testée à partir de la rentrée 2026. Les étudiants en BTS pourront d'ailleurs bénéficier d’un accompagnement plus renforcé dans la réussite de leurs études, avec notamment la mise en place d’un conseil de mi-semestre organisé pour les première année.
Elisabeth Borne répond à l'Etudiant
Invitée par l'Etudiant, Elisabeth Borne, la ministre de l'Éducation Nationale, de Enseignement supérieur et de la Recherche, s'exprime sur les enjeux de société qui touchent l'école et la jeunesse.