Orientation : écoutez vos enfants mais ne choisissez pas pour eux
L’orientation reste un moment important dans la vie des élèves... et de leurs parents. Entre écoute et accompagnement, ceux-ci jouent souvent un rôle important, mais n'ont pas le dernier mot.
Deux périodes charnières constituent la dernière année de lycée : Parcoursup et le baccalauréat. Mais l’orientation demeure le point sur lequel les parents sont le plus attendus, tant la réflexion menée peut être longue. Pour Olivier Dalmont, professeur d'HGGSP (histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques) en région parisienne, le rôle des parents est important. "Certains nous sollicitent, d’autres pas. C’est avant tout un partenariat entre eux, l’élève, le professeur principal que je suis et le psychologue de l’Éducation nationale."
"En tant que parent, il faut être présent", mais en laissant une autonomie certaine aux enfants, développe Sandra Pauget, psychologue de l’Éducation nationale en Bourgogne-Franche-Comté. "Ils peuvent les accompagner lors des salons et journées portes ouvertes si les élèves le souhaitent. Toutefois, il faut éviter de leur mettre la pression." L’autre point primordial est de "discuter en famille de l’orientation" et de bien rester à l’écoute du jeune.
Prendre en compte l'avis des enseignants
Parfois, parents et lycéens s’autocensurent. "Des élèves s’interdisent de s’inscrire en classe prépa, car ils pensent qu’ils n’ont pas le niveau", regrette Olivier Dalmont, qui conseille aussi aux familles de "ne pas mettre que des vœux sélectifs". Pour éviter ces situations de blocage, Sandra Pauget renvoie "toujours l’élève vers son professeur principal, car il est celui qui réalise la synthèse d’équipe".
Au contraire, des parents peuvent aussi exiger que leur enfant réalise une formation éloignée de ses capacités. "C’est une histoire de responsabilité, explique Olivier Dalmont. Notre objectif de prof principal est d’informer les familles et de faire en sorte que l’élève obtienne quelque chose." Aux parents, aussi, de prendre en compte l'avis des enseignants sur le niveau réel de leur(s) enfant(s). Même s'il trouve que dans l'ensemble, "les familles sont assez lucides" par rapport à l’orientation de leurs enfants.
Faire confiance à son enfant
"Cela m’est déjà arrivé que des parents ne soient pas d’accord avec leur enfant quant à l’orientation, mais plutôt à la sortie de la troisième, complète Sandra Pauget. En terminale, ils ont presque 18 ans et ont souvent un projet plus abouti." Ainsi, un élève suffisamment mature sera habilité à faire ses propres choix. Et dans ce cadre, "les avis d’un parent, d’un enseignant, d’un psychologue ou d’un professionnel lui sont utiles", énonce-t-elle.
Ces accompagnateurs savent en outre prioriser les publics qui en ont le plus besoin. "Nous sommes amenés à aider les familles issues de milieux défavorisés, souligne Oliver Dalmont. C’est normal. Le rôle de l’école est de résoudre certaines inégalités, notamment dans la rédaction des lettres de motivation." "J’aime bien être professeur principal, car nous travaillons collectivement pour la réussite des élèves", conclut l’enseignant.
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