Enquête

Polytechnique, Sciences po, HEC, ENA... focus sur les formations des nouveaux ministres

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Découvrez le CV des membres du gouvernement d'Elisabeth Borne. © Jacques Witt/POOL/REA
Par Etienne Gless, publié le 27 juillet 2022
4 min

Quelles études ont suivies les 42 ministres ou secrétaires d'Etat du gouvernement ? D’Elisabeth Borne à Pap Ndiaye en passant par François Braun, l'Etudiant détaille les formations des hommes et femmes qui détiennent actuellement le pouvoir.

Si la plupart des ministres du gouvernement ont plusieurs diplômes et ont étudié dans de prestigieuses grandes écoles - Polytechnique, Normale Sup, HEC, Sciences po Paris, INSP (ex-ENA) -, on retrouve aussi plusieurs profils scientifiques dans la nouvelle équipe en place depuis les élections de 2022. Quelques-uns ont aussi des formations plus courtes : une licence de droit, un CAP esthétique.

Parmi les ministres qui ont suivi des études scientifiques ou en écoles d’ingénieurs, la plus emblématique reste la Première ministre Elisabeth Borne, diplômée de l’école Polytechnique. Cinq membres du gouvernement sont des professionnels de santé.

Mais c'est la filière droit et sciences politiques qui reste la plus représentée avec 13 ministres en tout. Sept ministres sont passés par l'ENA (aujourd'hui INSP). Filière par filière, découvrez la variété des études suivies par le nouveau personnel politique.

Les profils scientifiques et écoles d’ingénieurs : Elisabeth Borne, Sylvie Retailleau...

Alors que les études scientifiques et d'ingénieurs peinent à se féminiser, le gouvernement compte quatre femmes de sciences. En tout sept ministres sur 42 ont suivi des études à dominante scientifique.

  • La Première ministre Elisabeth Borne est Polytechnicienne. Après deux années de classe prépa, elle intègre en 1981 l’X et en sort ingénieure diplômée du corps des Ponts et Chaussées. Si elle est la deuxième femme à occuper le poste de Première ministre (après Edith Cresson en 1991), elle est aussi la première ingénieure à devenir chef de gouvernement.

  • Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, est agrégée de sciences physiques. Après ses deux années de classe préparatoire, elle intègre l’ENS-Cachan (devenue l’ENS Paris-Saclay). Elle décroche son doctorat en sciences à l’université Paris-Sud en 1992.

  • Sonia Backès, secrétaire d’Etat à la Citoyenneté, est titulaire d’une maîtrise (devenue master 1) en mathématiques de l’université de Pau et d’un diplôme de recherche technologique (bac+6) de l’université Grenoble-Alpes. Elle détient aussi un diplôme d’ingénieur informatique de l’Institut polytechnique de Grenoble.

  • Dominique Faure, secrétaire d’Etat à la Ruralité, a un profil hybride d’ingénieur-manager. Après des études à l’Insa de Lyon, elle a suivi un MBA à HEC Paris. Signe particulier, elle a mené ses études tout en étant sportive de haut niveau : cette tenniswoman a même été championne de France cadettes.

  • Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, est titulaire d'un DEUG (bac+2) en sciences de la vie et de la nature. Il est aussi diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 2003.

  • Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie, est, comme la Première ministre, diplômé de l'école Polytechnique en 1990. Il détient aussi un master en économie.

  • Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, a passé un bac C (l'ancien bac scientifique). Cet ancien professeur de sciences physiques a été maire de Clichy-sous-Bois avant d'entrer au gouvernement.

Les profils littéraires : Pap Ndiaye, Bruno Le Maire...

La France est une grande nation littéraire. Et les femmes et hommes de lettres sont nombreux en politique à exercer aux plus hautes fonctions.

  • Pap Ndiaye, nouveau ministre de l’Education nationale, qualifie son parcours académique de "pur produit de la méritocratie à la française" : après une classe préparatoire littéraire au lycée Henri IV, il réussit le concours d’entrée à l’ancienne Ecole normale supérieure de Saint-Cloud (qui fait désormais partie de l’Ecole normale supérieure de Lyon). Il est agrégé d’histoire et est titulaire d'un doctorat en histoire de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

  • Bruno Le Maire cumule les attributions comme les diplômes. Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a, effectué une classe préparatoire littéraire et intégré l’Ecole normale supérieure. Titulaire d’une licence d’allemand et d’une maîtrise de lettres il devient agrégé de lettre modernes. Également diplômé de Sciences po Paris, il intègre ensuite l'ENA.

  • Olivia Grégoire, la ministre déléguée aux PME, au Commerce, à l'Artisanat et au Tourisme, a effectué une prépa littéraire avant d'obtenir une licence d'histoire à l'université Paris 10-Nanterre. Diplômée de Sciences po Paris elle a également décroché un mastère spécialisé en marketing à l'Essec.

  • Caroline Cayeux, ministre déléguée en charge des Territoires, est titulaire d'une licence d'anglais, d'une maîtrise de droit et d'un DESS (devenu master) en droit international.

Emmanuel Macron

est passé par une classe prépa lettres et sciences sociales. Mais le futur chef de l’Etat échoue deux fois au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 2001, il a suivi en même temps un cursus en philosophie à Paris-Nanterre où il obtient un DEA (devenu master). Il intègre ensuite l’Ecole nationale d’administration (ENA) dont il sort inspecteur des finances.

Les profils écoles de commerce : Stanislas Guérini, Agnès Pannier-Runacher...

HEC, Essec... Sept membres du gouvernement sont surtout diplômés de business schools, parmi les plus prestigieuses.

  • Stanislas Guérini ministre de la Transformation et Fonction publiques, est diplômé de HEC Paris en 2006.

  • Ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher est elle aussi diplômée de HEC Paris en 1995. Elle a aussi été étudiante à Sciences po Paris, un tremplin avant d’intégrer l'ENA dont elle est sortie inspecteur des finances.

  • Amélie Oudéa-Castera, ministre en charge des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, a débuté une carrière de joueuse de tennis professionnelle avant de se lancer dans les études. Diplômée de l’Essec, elle est aussi titulaire d’une maîtrise de droit de l’université Panthéon-Sorbonne et diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris et de l'ENA, où elle faisait partie de la même promotion qu'Emmanuel Macron.

  • Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement, est diplômé de l'ISG et de l'Essec où il a obtenu un mastère spécialisé (bac+6) en management urbain.

  • Jean-Noël Barrot, ministre délégué en charge de la Transition numérique et des Télécommunications, a fait une prépa économique et commerciale. Il est diplômé du master grande école de HEC Paris, d'un master de Sciences po Paris et d'un doctorat en sciences de gestion.

  • Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer, est diplômé de HEC en 1974 et de l'ENA.

  • Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a suivi un cursus en marketing au sein de l’IAE (Institut d’administration des entreprises) de Rennes.

Les profils études d’économie et/ou de sciences humaines et sociales : Rima Abdul-Malak, Jean-Christophe Combe...

Plusieurs ministres ont suivi des études d'économie ou de sciences humaines et sociales.

  • Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, est sortie diplômée de l’Institut d’études politiques (IEP) de Lyon en 1999 avant de préparer et d’obtenir un DESS en développement et coopération internationale de l’université Panthéon-Sorbonne à Paris.

  • Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées, a décroché une licence d’histoire de l’université Paris1 Panthéon-Sorbonne après avoir suivi une classe prépa littéraire. Il est aussi diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris en 2005.

  • Carole Grandjean, ministre déléguée en charge de l'Enseignement et de la Formation professionnels, est titulaire d'un master 2 en gestion des ressources humaines de l'université de Lille.

  • Laurence Boone secrétaire d’Etat en charge de l’Europe, est diplômée d’un DEA de modélisation et d’analyse quantitative de l’université Paris Nanterre. Elle détient aussi un doctorat d’économie de la London business school et un master en économétrie.

  • Hervé Berville, secrétaire d’Etat à la Mer, a suivi une classe prépa littéraire en Bretagne et est diplômé de Sciences Po Lille et de la London School of Economics où il a décroché un master en histoire économique.

Les profils droit et sciences politiques : Catherine Colonna, Gabriel Attal...

Les études de droit et de sciences politiques préparent bien à la gestion des affaires publiques. C’est la filière de formation la plus représentée au gouvernement avec 12 ministres sur 42 qui ont une dominante dans ce secteur.
  • Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, est diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Lille.

  • Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, est titulaire d’un master 2 droit public de l’université de Tours. Diplômée de Sciences po Paris, elle a ensuite intégré l’ENA en 1981.

  • Eric Dupont-Moretti, actuel ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a effectué ses études de droit à l'université de Lille 2 et obtenu son certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) en 1984.

  • Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a suivi des études de droit à l’université Panthéon-Assas à Paris. Il est titulaire d’une simple licence de droit car il n’a pas achevé son master de droit public.

  • Olivier Dussopt, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, a effectué ses études à l’Institut d’études politiques de Grenoble. Il est titulaire d’un DESS en développement local et management des territoires qu'il a suivi en apprentissage.

  • Gabriel Attal, ministre des Comptes publics est diplômé d'un master en affaires publiques de l'Institut d'études politiques de Paris.

  • Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, est diplômé de Sciences po Paris en 1996. Il est aussi titulaire d’un DEA de droit public et d’un DESS de droit des interventions sanitaires et sociales.

  • Isabelle Rome, ministre déléguée en charge de l'Egalité entre les hommes et les femmes, de la Diversité et de l'Egalité des chances, est magistrate de formation. Elle est diplômée de l'Ecole nationale de la magistrature et devient, à 23 ans, en 1986, la plus jeune juge de France.

  • Olivier Becht, chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité de la France et des Français de l'étranger, a suivi des études à l'IEP de Strasbourg avant de faire une prépa à Sciences po Paris pour entrer à l'ENA qu'il intègre en 2002.

  • Clément Beaune, chargé des Transports, est lui aussi diplômé de Sciences po Paris et de l'ENA (promotion 2002). Cet Européen convaincu est aussi diplômé du Collège de l'Europe, un établissement d'enseignement supérieur privé en Belgique.

  • Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance, a étudié à l’IEP de Paris et à la faculté de droit de l’université Panthéon Assas. Elle intègre ensuite l’ENM (Ecole nationale de la magistrature).

  • Sarah El-Hairy, secrétaire d’Etat en charge de la Jeunesse et du Service national universel, a d’abord effectué une classe prépa ENS puis s’est rabattue sur des études de droit à Nantes université.

Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale depuis juin 2022 et première femme à occuper le "perchoir" a suivi des études de droit pénal à l’université Paris Nanterre. Elle débute une carrière d’avocate pénaliste puis créé son propre cabinet. Elle reprend des études et obtient en 2012 un master 2 en droit des affaires et juriste d’entreprise.

Les profils études de santé : François Braun, Olivier Véran...

Médecin, pharmacien, gynécologue... Les médecins et professionnels de santé sont bien représentés au sein de l’équipe gouvernementale avec cinq ministres ou secrétaires d'Etat.

  • François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, a suivi des études de médecine. Il devient médecin urgentiste et a remis un rapport sur les urgences et les soins non programmés. Cela tombe bien, il doit gérer en urgence plusieurs dossiers "chauds" : canicule, crise de l’hôpital, Covid-19, variole du singe…

  • Olivier Véran, actuel porte-parole du gouvernement et ancien ministre de la Santé durant la crise du Covid-19, a suivi ses études de médecine à Grenoble. Il est aussi titulaire d’un master en gestion et politique de la santé de l'Institut d’études politiques de Paris.

  • Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée en charge de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, est pharmacienne de formation.

  • Geneviève Darrieussecq, chargée des personnes handicapées, a effectué ses études de médecine à l'université de Bordeaux.

  • Enfin Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat en charge du Développement et de la Francophonie, est gynécologue de métier. Elle est titulaire d’un doctorat sur l’endométriose. Elle a suivi ses études en Italie et est diplômée de l’université de Rome La Sapienza.

Les profils plus atypiques : Marlène Schiappa et Patricia Mirralès

Une forte personnalité, un engagement militant de longue date, une cause peuvent vous propulser dans une équipe gouvernementale et compter plus que les références académiques sur un CV.

  • Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire, est titulaire d’un bac économique et social. Elle détient une licence de communication et nouveaux médias mention écritures électroniques de l’université de Grenoble-Alpes.

  • C'est la seule membre du nouveau gouvernement à ne pas avoir suivi d'études supérieures. Patricia Mirralès, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants et en charge de la Mémoire, est titulaire d’un CAP d’esthétique obtenu en 1985. Elle commence à travailler à 18 ans avant de monter son propre salon d’esthétique-parfumerie.

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