Portrait

Présidentielle : Laure, 24 ans, bénévole auprès de François Fillon et candidate aux législatives

Laure, militante pour la campagne de François Fillon
Laure soutient François Fillon depuis 2012, tout en poursuivant ses études pour devenir enseignante. © Photo fournie par le témoin
Par Laura Makary, publié le 22 mars 2017
1 min

ELLE S'ENGAGE POUR... François Fillon. Laure, 24 ans, soutient activement le candidat Les Républicains depuis 2012. Au point d'être aujourd'hui candidate investie par le parti aux prochaines législatives. Elle est l'un des étudiants, bénévoles ou salariés, engagés dans la campagne présidentielle 2017, que nous avons rencontrés.

Depuis 5 ans, Laure n'arrête pas. À 24 ans, cette Parisienne mène deux vies. D'un côté, elle étudie les lettres modernes à l'université Paris-Sorbonne et prépare le CAPES (certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement secondaire) pour devenir enseignante. De l'autre, elle milite activement pour la campagne de François Fillon, le candidat Les Républicains

D'abord occupée par les tracts, les affiches et les courriers, elle gagne rapidement des galons grâce à son sérieux et son omniprésence. Au point d'être investie candidate aux élections législatives de juin 2017 par le parti, là où elle est née et a grandi, dans le XIIIe arrondissement de Paris.

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Entre meetings et cours

Tout commence en 2012. Alors étudiante en deuxième année d'études de cinéma à l'université Paris 8 – elle y décrochera un master – Laure découvre François Fillon via des articles de presse. Elle adhère aux idées comme au personnage. "J'ai commencé à militer d'abord en tant que petite main, lors de sa candidature à la présidence de l'UMP. Je passais des coups de fil et saisissais les parrainages", se souvient-elle. L'étudiante y prend goût, et passe tout son temps libre entre réunions, petits travaux pour la campagne, installation de chaises lors des meetings et distribution de tracts sur les marchés le week-end. Tout en continuant ses études. "J'ai mis un point d'honneur à ne rater aucun cours et je ne suis jamais passée au rattrapage", souligne Laure.

Un entourage mitigé

Moins enthousiastes, ses parents, plutôt de gauche, ont mis du temps à comprendre son engouement. "Au tout début, je n'avais pas osé leur dire que je militais. À juste titre, car ils se sont mis en colère quand ils l'ont appris ! Puis, est venue l'inquiétude. Ils avaient peur que mon engagement m'empêche de trouver un emploi par la suite", explique-t-elle. Ils la soutiennent désormais. "Et ils ont dit qu'ils voteraient pour moi aux législatives", lance Laure en souriant.

Autre difficulté, en plus du sacrifice de son temps libre : certains amis. "J'ai gardé mes meilleurs amis, qui me soutiennent. En revanche, j'ai perdu pas mal de potes, qui n'ont pas compris ce mode de vie et cette passion. Ils ne voulaient pas en entendre parler", soupire Laure. L'étudiante militante apprend aussi à être disponible tout le temps, même en vacances.

Prises de responsabilités

Mais tout cela paie. Laure se fait des amis proches. Son engouement et son engagement – bénévole – lui font peu à peu gagner une reconnaissance au sein du staff de François Fillon. Elle est élue conseillère d'arrondissement en 2014, puis prend des responsabilités, notamment lors des primaires de la droite… jusqu'à être choisie pour les élections législatives de juin 2017. Elle l'avoue : elle ne s'y attendait pas. "Quand on m'a proposé d'être candidate, j'ai d'abord pensé à mes parents. Et aux gens qui écriraient des insultes sur mes affiches. Mais j'ai endossé le rôle, je suis entourée d'une bonne équipe et je me sens prête à défendre mes idées. En plus, je n'ai pas peur d'aller me présenter sur les marchés, bien au contraire", détaille-t-elle. Elle montre son tract, reçu tout récemment. Et confie qu'elle a toujours vécu là, dans cette circonscription plutôt ancrée à gauche, et qu'elle y croit.

Députée ou enseignante ?

Pour l'instant, Laure est bénévole à 100 %. Elle n'a touché aucune rémunération, ni indemnité, même en tant que conseillère d'arrondissement. "Je n'ai jamais touché 1 €. Mais j'ai pu continuer mes études en parallèle et conserver une grande liberté. Pour une campagne, un bénévole est une force incroyable, car c'est une personne qui vient donner de son temps par conviction", souligne-t-elle.

Et après ? La question se pose. Si elle n'est pas élue députée, Laure terminera sa licence et passera son CAPES de lettres modernes. "Et si je suis élue, j'aimerais quand même continuer mes études à côté. Je ne pourrai sans doute pas passer le CAPES pendant mon mandat, mais j'aimerais au moins valider ma licence. J'aime avoir ces deux parties de ma vie, qui m'épanouissent autant l'une que l'autre", ajoute-t-elle. Une seule chose est sûre : après ces années effrénées, elle prendra un peu de vacances cet été.

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