Témoignage

Présidentielle : Sarah, doctorante et championne de kick boxing, se bat pour Mélenchon

Sarah Soilihi, 24 ans, docteur en droit et porte parole national de Jean-Luc Mélenchon est aussi championne du monde de kick boxing 2015
Sarah, 24 ans, docteur en droit et porte-parole nationale de Jean-Luc Mélenchon, est aussi championne du monde 2015 de kick boxing. © Photo fournie par le témoin
Par Étienne Gless, publié le 07 avril 2017
1 min

ELLE S'ENGAGE POUR… Jean-Luc Mélenchon. Sarah, doctorante en droit à l'université d'Aix-Marseille, est porte-parole nationale du candidat de La France insoumise. Cette jeune championne en sports de combat de 24 ans compte se présenter aux législatives de juin 2017. Elle fait partie des étudiants engagés dans la campagne présidentielle 2017 que nous avons rencontrés.

"En ce moment  j'enregistre beaucoup de questions qui portent sur la VIe République." Ces demandes, Sarah les reçoit comme porte-parole nationale de Jean-Luc Mélenchon. Mission qu'elle occupe fièrement depuis septembre 2016.

Ce 4 avril, la jeune Marseillaise "monte" à Paris pour assister au débat télévisé des 11 candidats à la présidentielle : "J'ai de la chance. Chaque candidat ne peut avoir que 12 invités en plateau." Le job de Sarah dans cette campagne présidentielle ? "J'anime des réunions publiques auprès de groupes d'appui. J'y explique le programme de la France insoumise", explique la jeune femme qui a grandi dans les quartiers nord de Marseille. "Ces réunions sont participatives : nous mettons des stylos et des feuilles sur la table pour que les personnes puissent poser leurs questions, faire part de leurs envies et de leurs idées. Ensuite, j'interviens pour donner un petit cadre de discussion. Et, bien sûr, je fais remonter des propositions."

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La politique, un engagement avant d'être un métier

Elle partage aussi son temps avec les cours qu'elle dispense depuis septembre dernier à la faculté de droit de l'université d'Aix-Marseille en tant que chargée de mission d'enseignement. Titulaire d'un master 2 en sciences pénales et doctorante en droit, Sarah a terminé cette année sa thèse consacrée à la cyberfraude des œuvres de l'esprit. "Ma mère était femme de ménage. Elle m'a toujours dit de suivre des études longues pour que je ne sois dépendante de personne", confie Sarah, qui se rêve avocate et maître de conférences à l'université.

La jeune femme ne conçoit pas la politique comme un métier dont on tire l'essentiel de ses revenus : "Mon engagement est citoyen et bénévole, même si j'aspire à représenter le peuple à l'Assemblée nationale comme députée." Car Sarah sera candidate aux élections législatives des 11 et 18 juin 2017 dans la troisième circonscription des Bouches-du-Rhône, qui regroupe les quartiers situés au centre nord de Marseille.

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L’éveil à la politique à 9 ans… au soir du 21 avril 2002

Son déclic pour la politique remonte à ses 9 ans, précisément au 21 avril 2002. Au second tour de l'élection présidentielle, cette année-là, la gauche était exclue et Jacques Chirac affrontait Jean-Marie Le Pen. "Depuis ce jour, je me suis informée et j'ai construit ma propre idéologie."

Les années suivantes, dès qu'elle l'a pu, Sarah a milité à sa façon dans des associations d'aide aux devoirs ou de lutte contre les discriminations. "J'interviens encore aujourd'hui dans les collèges sur les thèmes de la citoyenneté, du Vivre ensemble et de la démocratie." 

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Engagée dans la société, Sarah participe aux travaux de la primaire du parti socialiste de 2011 : "J'ai regardé les programmes des candidats à la primaire du PS et j'ai milité pour que François Hollande gagne. Je me suis encartée 2 ans au PS." Mais le chef de l'État élu en 2012 déçoit rapidement Sarah, qui, comme de nombreux étudiants, a manifesté contre la loi d'Emmanuel Macron pour la croissance, l'activité économique et l'égalité des chances,  puis contre la loi Travail de Myriam El Khomri.

Du PS “décevant” à La France insoumise

"Je me suis aperçu que les dirigeants du PS ne représentaient pas l'idéologie du PS pour laquelle je m'étais engagée. Et, au gouvernement, je constatais une droitisation des mesures et le non-respect du programme de Hollande." Sans être pour autant du côté des "frondeurs", l'aile gauche du PS, Sarah se rapproche alors du mouvement que crée Jean-Luc Mélenchon.

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À ses yeux, le leader de La France insoumise ne ressemble pas à l'image que les médias renvoient : "Il est calme, souriant, détendu, pédagogue." La première rencontre avec Jean-Luc Mélenchon ? "Il a eu peur de moi ! J'étais montée à Paris, au QG. Jean-Luc est passé. Il a voulu me voir. On lui a dit que j'étais une championne d'arts martiaux. J'avais devant moi un des plus grands politiciens et orateurs de France, craintif devant un petit bout de femme de 1,58 m !" sourit Sarah.

Rester sur les rings

Car la jeune femme, adepte du karaté depuis ses 7 ans, est aussi devenue championne du monde de kick boxing en 2015. Et, depuis deux ans, cette battante s'est mise aux MMA, les arts martiaux mixtes. "C'est un mélange de karaté, de judo et de jiu-jitsu". Manière de signifier aux jeunes issus, comme elle, de milieu défavorisé qu'en se battant on peut y arriver. "Nous avons le bonheur de vivre en France, un beau pays qui nous permet de vivre librement malgré les difficultés, d'avoir notre chance et d'aller à l'école."

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Sarah, qui a déjà eu un avant-goût du combat électoral aux élections régionales de 2015, connaît la dureté du monde politique : "Sur un ring, il existe des règles et vous êtes immédiatement sanctionné si vous les enfreignez. En politique, beaucoup de gens ne respectent pas les règles, sans être sanctionnés", constate la jeune femme. "Je comprends l'abstentionnisme des jeunes aux élections. Mais ils ne doivent pas se laisser voler leur parole. Si vous ne votez pas, vous le regretterez !" conclut la porte-parole.  

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