Intelligence artificielle : "Notre cerveau est plus puissant que toutes les IA", assure l'expert du domaine Rafael Pinot
VIDEO - A l’occasion du dossier IA de l'Etudiant, un expert du sujet nous éclaire sur les limites de cet outil dans l’enseignement et l’apprentissage : Rafael Pinot, enseignant-chercheur en mathématiques à Sorbonne Université.
Près de 90% des élèves de seconde en France ont déjà eu recours à l’intelligence artificielle générative pour faire leurs devoirs, selon un sondage cité dans un rapport du Sénat. Les élèves l’utilisent régulièrement pour rédiger un texte, synthétiser un cours, faire une fiche de révision ou encore générer des images.
L'IA, une menace pour l'apprentissage ?
L’IA est un véritable outil pour faciliter l’apprentissage mais elle présente aussi des risques. Les élèves peuvent perdre progressivement des compétences essentielles, si l’IA exécute une tâche à leur place. Par exemple, rédiger une dissertation peut devenir impossible sans l’aide d'une machine dans les années à venir.
L’élève ne pourra donc plus structurer sa pensée et écrire seul : "L'IA pensera à notre place si on la laisse penser à notre place. Je pense que notre cerveau est largement plus puissant que toutes les IA qui existent aujourd'hui. Il faut juste qu'on se souvienne de l'utiliser", selon Rafael Pinot.
Avec l'IA, l'esprit critique est essentiel
L’esprit critique est également essentiel lorsqu'on utilise une IA. Ses réponses ne sont pas toujours correctes puisqu'elle collecte des données trouvées sur Internet. Et même si elle réalise un tri en amont, il peut y avoir des "fake news" dans les résultats proposés.
"L'IA, comme elle est faite pour vous fournir des réponses et qu'elle ne veut pas vous décevoir entre guillemets, même si elle n'a pas de conscience, elle va vous fournir des sources, même si ce sont des fausses sources. Donc, c'est très important d'aller vérifier ce qu'on vous propose", explique Rafael Pinot.
Avec de l’expertise et de l’esprit critique, l’IA peut devenir un atout pour les jeunes, à condition qu'ils soient formés. D'ailleurs, les élèves de 4e et de seconde vont bénéficier d'une formation en ligne dès la rentrée de 2025, a annoncé d'Elisabeth Borne, ministre de l'Education nationale.
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