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Réorientation : l’AFIJ donne un coup de pouce aux étudiants décrocheurs

publié le 20 avril 2011
1 min

"Rebond" : c’est le nom de l’expérimentation menée par l’AFIJ (Association pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés) sur 33 sites universitaires pour aider les jeunes décrocheurs à se remettre sur les rails, grâce au soutien du Fonds d’expérimentation Jeunesse et des collectivités locales.
Résultat : près de 70 % d’entre eux ont rejoint une formation. Retour d’expériences avec Mérouane, Julie, Monica et Nelly.

Soutien psychologique 
Chercher une formation n’est pas toujours facile et les moments de découragement sont fréquents. Telle a été l’expérience de Nelly, inscrite en L1 d’économie par défaut parce qu’après son bac pro, elle n’avait pas obtenu de BTS sur Admission-postbac. Très vite, elle décroche car si les cours de management et de marketing ne lui posaient pas de problème, "l’éco et les maths étaient vraiment trop difficiles", explique-t-elle.
La jeune fille se tourne alors vers l’AFIJ et reprend ses recherches pour trouver un BTS mais "les réponses étaient toujours négatives, raconte-t-elle. J’ai commencé à baisser les bras, et j’ai envoyé un mail de détresse à ma conseillère". Celle-ci s’attache à remotiver Nelly et l’encourage à poursuivre ses démarches, ce qui finit par aboutir puisque l’étudiante obtient finalement une place en BTS Assistant de manager en formation initiale.
"J’aurais préféré un BTS en alternance pour avoir des revenus, mais ce n’est pas grave. Mon objectif reste d’avoir un bac+2, indique aujourd’hui Nelly, heureuse d’avoir bénéficié du soutien de l’AFIJ : "cela m’a permis d’aller au bout de ce que je cherchais".


"Après deux ans d’éco-gestion à Nanterre, j’ai dû arrêter mes études pour des raisons personnelles pendant presque deux ans. Je m’étais inscrit en 3e année mais je n’y ai jamais mis les pieds : j’ai travaillé dans la restauration, et l’année dernière j’ai eu envie de reprendre mes études".
Comme près de 2 400 "jeunes décrocheurs", Mérouane a bénéficié du soutien de l’AFIJ (Association pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés) qui a mené une expérimentation de l’automne 2009 à février 2011 pour aider les étudiants en échec universitaire à raccrocher : "l’AFIJ m’a aidé à faire des lettres de motivation, à construire mon projet, et m’a donné des contacts", raconte Mérouane qui bifurque finalement vers un centre de formation pour devenir assistant import-export. "J’étais dans le processus de reprendre mes études, mais l’association m’a facilité la tâche".

Apport d’informations
"L’AFIJ apporte énormément d’infos", confirme Julie, qui avait commencé une prépa commerciale option économique. Mais "je ne rentrais pas dans le moule : très impliquée dans des activités associatives, je ne voulais pas réduire mon temps extrascolaire et j’ai très vite lâché la prépa à cause du niveau en maths".
Elle démissionne en mars 2010 et trouve un petit boulot en attendant de pouvoir s’inscrire en DUT Techniques de commercialisation à la rentrée suivante. A priori, "je savais ce que je voulais faire. L’AFIJ m’a néanmoins envoyé de la documentation sur d'autres filières, m'offrant un panel d'informations beaucoup plus large, témoigne Julie, qui a pu être ainsi "confortée dans [son] choix".

Construction d’un projet
Mais tous les étudiants décrocheurs sont loin d’être aussi décidés ! Pour Monica, cet accompagnement lui a ainsi permis de mûrir son projet : après le bac, la jeune fille s’était engagée dans une L1 à l’Inalco  (Institut national des langues et civilisations orientales) "parce que j’avais envie de découvrir une langue rare", explique-t-elle. La voilà qui se lance dans le swahili, mais elle se rend compte que cette formation n’offre "pas de débouché, sauf prof", d’où sa décision de changer de voie.
Pour des raisons financières et parce qu’elle souhaitait acquérir une expérience professionnelle, Monica souhaitait suivre une formation en alternance. Restait à trouver dans quel secteur. "J’avais des rendez-vous réguliers avec une conseillère et j’ai beaucoup changé d’avis !, sourit-elle aujourd’hui.
Après avoir envisagé un BTS Transports, puis un DUT, elle opte finalement pour un BTS Assistant de manager, "pour le côté administratif et les deux langues obligatoires". Sa conseillère AFIJ lui recommande alors de se rendre sur un salon et lui indique quelles entreprises sont susceptibles de l'embaucher. De fait, c'est ainsi que Monica trouve son employeur. "Je n’aurais pas trouvé par moi-même", affirme la jeune fille.

A l’issue de cette expérimentation, les résultats sont jugés "encourageants" par l’AFIJ qui souhaiterait renouveler l’opération. Reste à convaincre les collectivités locales de financer l’accompagnement des jeunes décrocheurs.
 

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N’hésitez pas à vous rapprocher des COP (conseillers d’orientation-psychologues).
D’autre part, la ministre chargée de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle Nadine Morano lance, fin avril 2011, le service public d’orientation (SPO).
Dans cette perspective, un comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle va commencer à labelliser certains organismes d’ici l’été 2011. L’objectif : garantir une orientation de qualité pour tous, à travers des conseils personnalisés, un accompagnement individuel et surtout une meilleure coordination des structures existantes. Les acteurs doivent notamment être regroupés en un lieu unique, appelé "Pôle information et orientation sur les formations et les métiers".
Il est également prévu qu’un service d’orientation dématérialisé voie le jour. Une première version du portail Internet doit être lancée à la rentrée 2011.
Sophie Blitman
Avril 2011

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