Aujourd'hui, la majorité des diplômés des grandes écoles de commerce a emprunté la voie d'admission sur titre, aussi appelée admission parallèle. Ils ont un bac+2/3 et passent des concours qualifiés de plus "faciles", parce que tous les profils sont acceptés. Vue d'ensemble sur les 40 grandes écoles de commerce qui les accueillent.

L’avantage de ces concours, c’est qu’ils s’adaptent à tous les profils. Peu importe votre formation postbac et que vous soyez issu de ES, L, S ou STG. Seuls impératifs : bien s’exprimer à l’écrit et à l’oral, maîtriser l’anglais, l’art de la synthèse, et faire figurer sur son CV au moins un stage significatif.
Reste que certains profils sont plus attirés par ces concours que d’autres. D’après une enquête de la Conférence des grandes écoles, 45 % des admis en 1re année sont titulaires d’un DUT (diplôme universitaire de technologie) gestion des entreprises et des administrations ou techniques de commercialisation ; 33 % ont un BTS (brevet de technicien supérieur) MUC (management des unités commerciales), NRC (négociation relation clients), comptabilité, ou commerce international pour l’essentiel ; et 9 % viennent de L2 (sciences éco, droit, administration économique et sociale, langues étrangères appliquées, etc.).
À l’entrée en 2e année, les L3 comptent pour 40 % des admis. Les autres sont titulaires d’un Bachelor (17 %), d’un master universitaire (8 %) ou d’un diplôme étranger.
Davantage de portes ouvertes
Par ailleurs, ces concours sont globalement plus faciles. Ils exigent moins de préparation, et les épreuves sont moins longues. Ainsi, pour entrer en M1 à SKEMA, vous devez passer le test Tage-Mage (QCM de logique, grammaire et compréhension), un test de langues (le TOEIC – Test of English for International Communication), un oral d’anglais et un entretien. Le concours Tremplin (6 écoles) ajoute une synthèse de documents. Bref, rien à voir avec les dissertations d’histoire, de culture générale, les versions et thèmes dans 2 langues, les épreuves de maths de 4 heures et les multiples oraux imposés aux "prépas" !
Une voie plus "facile"
La seule difficulté, finalement, est donc d’arriver à se motiver seul pour se lancer dans les révisions. Certains y arrivent bien, d’autres préfèrent faire des stages dans des instituts privés pendant les vacances.
Si ces concours sont réputés plus faciles, c’est aussi qu’à niveau égal, vous pouvez accéder à de "meilleures" écoles en passant par les admissions parallèles qu’en suivant une prépa. À Sup de Co Reims, 73 % des admis en 1re année issus de prépa avaient décroché une mention bien ou très bien au bac, contre 30 % de ceux recrutés par le concours Tremplin. Idem à l’ESC Toulouse : 72 % des ex-étudiants de prépa ont eu plus de 14/20 au bac, contre 19 % pour les autres.
Dernière raison de ne pas se faire une montagne de ces concours : Passerelle, le principal d’entre eux (17 écoles), compte chaque année autant de candidats qu’il offre de places. Près de 95 % des inscrits sont admissibles dans au moins une école. Les épreuves visent donc plus à répartir les étudiants entre les divers établissements (certains étant plus demandés que d’autres) qu’à ne conserver que les meilleurs.
Une fois à l’intérieur…
Quant au mélange entre les élèves issus de prépas et les admis sur titre, il "prend" bien dans la plupart des cas. "Il y a parfois une petite guéguerre, mais cela s’atténue vite, assure Édouard, en 3e année à l’ESC Grenoble. Avec les activités associatives et sportives, les week-ends d’intégration et les travaux de groupe, on se mélange tous. Après 3 mois, on ne fait plus de différence."