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Sciences po : réussir le concours d'entrée sans prépa

Par Camille Stromboni, publié le 15 mars 2010
1 min

Estelle a décroché le gros lot : Sciences po Paris, après un bac scientifique, spé physique, dans un bon lycée strasbourgeois. « Pas du tout le bac approprié pour Science po donc … », sourit la jeune fille de 18 ans, actuellement en première année de l’IEP parisien. Heureusement, plus que sa filière, c’est sa préparation qui a fait la différence au concours, et ce sans passer par une prépa. Comment-a-t-elle réussi ce challenge ?

"Plus tôt on sait qu’on veut faire Sciences po, mieux c’est pour commencer à se préparer, parce que c’est vraiment beaucoup de travail", précise d’entrée la jeune strasbourgeoise de 18 ans.
 

"Pendant un an, je n’avais plus de vie à côté"


Elle-même a commencé sa préparation dès les grandes vacances entre la première et la terminale, simplement en lisant la presse (Courrier international et Le Monde ou Libération), avant de passer la vitesse supérieure durant l’année de terminale.

"Tout s’est arrêté pendant un an. C’était très intense, je n’avais plus de vie à côté à part mes amis", avoue-t-elle. Finis ses loisirs comme la confection de bijoux ou sa passion : l’écriture. Estelle veut en effet devenir écrivain. D’où son choix de préparer Sciences po : un moyen d’entrer dans le milieu culturel et littéraire, explique-t-elle. Mais pourquoi avoir choisi la terminale S ? "J’avais une bonne moyenne et cela m’offrait le plus de débouchés. Aucune filière ne m’était fermée", estime-t-elle.
 

"Je réservais ma semaine au lycée, mon week-end à Sciences po"


Côté horaire, Estelle n’a pas lésiné. D’autant qu’il fallait concilier programme de terminale pour le bac et préparation Sciences po. "Je réservais ma semaine au lycée et travaillait le week-end pour Sciences po. Je gardais mon samedi soir pour sortir. Pendant toutes les petites vacances, je travaillais environ 6 heures par jour. Durant l’été, c’était plus intensif : 8 heures par jour au mois d’août, juste avant le concours, et quelques pauses en juillet, soit environ 4 heures par jour", explique-t-elle.

Et pourtant, Estelle partait déjà avec un point fort à la base : la langue. La jeune strasbourgeoise avait de grandes facilités en allemand. "Nous avons appris cette langue dès le primaire", raconte-t-elle.
 

Sa méthode en histoire : lire, surligner, ficher, apprendre !


Le plus gros morceau à préparer, selon elle ? L’histoire. Sa bible : les fameux trois tomes du Bernstein&Milza. L’étudiante appliquait une méthode de travail rigoureuse : lire le livre une première fois, le relire en soulignant les éléments importants, ficher l’ensemble et… apprendre toutes ces fiches. Laborieux ! Depuis, elle a gardé l’habitude de surligner et ficher les ouvrages sur lesquels elle travaille. "C’est une technique que nous avons tous à Sciences po", explique-t-elle.

Pour l’épreuve de culture générale, la jeune scientifique s’est trouvée quelque peu dépourvue… "En S, en philosophie, on ne traite pas tout le programme demandé à Sciences po", rappelle-t-elle. Outre la presse, elle a lu de nombreux ouvrages, selon ses affinités et a travaillé certaines thématiques durant l’année.
 

Certains profs du lycée et son grand-père l’aident à s’entrainer


Apprendre, c’est bien, mais comment s’est-elle entraînée aux épreuves ? "Les annales sont à disposition sur le site de Sciences po", souligne-t-elle. En histoire, elle essayait de faire des plans sur chaque sujet. Son prof d’histoire lui en a corrigé certains, son grand-père également. Sa prof de philo l’aidait aussi de temps en temps.

"Par exemple sur la méthode du plan. Si l’on choisit de faire deux parties, c’est deux sous-parties et une longue introduction. Si l’on choisit un plan en trois parties, il faut vraiment qu’il soit rigoureux avec une intro moins longue", explique-t-elle. Des petites astuces glanées auprès de certains de ses professeurs de lycée, ainsi que sur internet. Mais son seul entraînement "grandeur nature", c’était le concours commun des 6 IEP de province, qu’elle a d’ailleurs raté.
 

Eviter la pression des prépas et gagner du temps pour travailler plus


Aucun regret de ne pas avoir fait une prépa ? Tout l’inverse ! "Je suis vraiment contente de ne pas avoir fait de prépa, parce j’ai l’impression que ça mettait encore plus la pression. En plus, le temps que l’on passe à la prépa - le week-end notamment - c’est moins de temps pour lire, travailler et apprendre. Par contre, c’est bien pour la méthode. Toute seule, moi, j’étais parfois perdue et peu sûre de moi", raconte-t-elle. A l’épreuve de langues et celle sur documents, elle est ainsi arrivée sans aucun entrainement.
 

"C’est sur l’assurance que va être jugé le candidat autant que sur ses capacités"


Ses conseils ? "Ne pas stresser, c’est sur l’assurance que va être jugé le candidat autant que sur ses capacités. L’aisance dans l’écriture est ainsi primordiale. Il faut aussi beaucoup travailler l’histoire, car il s’agit de l’épreuve que les candidats ratent en général. Moi, c’est ce qui m’a permis de réussir. Et évidemment, il faut assurer en langues." Evidemment … 


Ses résultats au bac et à Sciences po
Son travail a payé, à tous les niveaux ! La jeune fille a décroché la mention Très bien au bac, avec 17 de moyenne (16 en philo, 18 en histoire et 15 en langues). Au concours de l’IEP parisien – qui lui a refusé l’entrée via la mention Très bien – elle a obtenu 13 en langues, 10 en épreuve sur documents, 11 en culture générale et 11,5 en histoire.

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