Décryptage

Coronavirus : comment êtes-vous surveillé lors des examens à distance ?

Après les cours, les examens à distance : à l'avenir, vous aurez peut-être de moins en moins besoin de vous déplacer pour passer vos épreuves.
Après les cours, les examens à distance : à l'avenir, vous aurez peut-être de moins en moins besoin de vous déplacer pour passer vos épreuves. © plainpicture/Johner
Par Morgane Taquet, Amélie Petitdemange, mis à jour le 08 avril 2020
6 min

Les cours en ligne n'ont certainement plus de secrets pour vous. Mais qu'en est-il de l’évaluation à distance ? L'Etudiant vous explique comment fonctionne la télésurveillance des examens depuis chez vous.

Le 16 mars 2020, toutes les universités de France ont fermé leurs portes en raison de l’épidémie de coronavirus. Alors que les partiels approchent, plusieurs solutions existent pour vous évaluer : reporter les examens, les annuler au profit du contrôle continu, ou bien les remplacer par un examen en ligne ou un devoir à la maison.

"Il faut reporter certains examens mais pas la totalité. Même si les universités vont rouvrir, je ne suis pas sûr qu’on puisse tout de suite mettre 300 étudiants dans la même salle", souligne Gérard Casanova, expert numérique chez Aunege (Association des universités pour le développement de l’enseignement numérique en économie et gestion).
Ainsi, de nombreux établissements font le choix de l’évaluation en ligne. Comment la vérification de l'identité est-elle effectuée ? Quelle connexion est nécessaire ? La télésurveillance mise en place à l'université de Caen pour leurs formations à distance est un bon exemple. Voyons son mode d'emploi.

Un examen blanc pour tester l'outil

Tout d'abord, vous recevez comme pour n’importe quel examen une convocation à l'examen en ligne. Dans celle-ci, se trouvent des liens pour télécharger l'application, mais également d'autres liens pour vous aider à utiliser la plateforme.
Une à deux semaines avant les épreuves, un système d'examen blanc a également été mis en place à Caen : "Tous les étudiants qui utilisent pour la première fois l'appli sont invités à participer à une session factice afin d'identifier les éventuels problèmes mais aussi pour minimiser le facteur stress", indique Alice Niezborala, directrice des partenariats chez Managexam, société Edtech qui développe ces examens délocalisés avec huit écoles et universités.

Le tour de la pièce à 360°

Les candidats installent l'application sur leur ordinateur pour l'épreuve. Ils doivent également lire et accepter un règlement intérieur. Ce document signale les documents acceptés pendant l'examen et les différentes étapes indispensables à la vérification préalable. "Faire le tour de sa pièce avec sa webcam à 360 degrés pour vérifier que vous êtes bien seul ou vérifier qu'il n'y a pas de documents à portée de main pour les examens qui n'acceptent pas de documents", énumère par exemple Alice Niezborala. Une équipe de surveillants se charge de la vérification visuelle, ou bien l'établissement a son propre "staff" de surveillance.

Des tests de connectivité

Comment vérifier que le matériel est opérationnel et que la connexion est bonne ? "Quand l'étudiant reçoit sa convocation, il peut vérifier que la webcam et le micro fonctionnent correctement et que sa connectivité est suffisante. 500 K en téléversement suffisent pour avoir un flux continu et un partage d'écran correct", explique Alice Niezborala.

Présenter ses papiers à la webcam

La vérification d'identité est la partie délicate, car elle est un rempart contre la fraude. "C'est une étape de la télésurveillance. Une présentation des cartes d'identité à la webcam est demandée. Ces données restent cryptées et ne sont accessibles qu'en fin d'épreuve", assure Alice Niezborala. Ensuite, la gestion de la "pseudoisation" des copies revient à Managexam qui rend les copies anonymes avant l'envoi aux correcteurs de l'établissement.

Des coupures surveillées

En cas de coupure de connexion, "les étudiants ont la possibilité de se reconnecter à une épreuve dans un temps limité. Mais le télésurveillant doit notifier l’interruption dans son procès verbal. Il existe différents cas de figure et nous pouvons savoir et donc notifier quand il s'agit d'une interruption volontaire ou involontaire liée au réseau par exemple. C'est ensuite l’établissement qui prend la décision de validité ou pas de l'épreuve."

Et après ?

Et après l'épreuve, que devient la copie ? "En fonction des établissements, les professeurs désignés peuvent venir corriger à l'écran ou bien nous exportons les copies pour des corrections à la main. Un rapport de télésurveillance est envoyé avec un système de drapeaux de couleur dans la timeline. Ils notifient là où il y a pu y avoir un problème, une coupure", explique Alice Niezborala. Le rôle de Managexam s'arrête ici. Les sessions sont ensuite entièrement anonymisées sous 12 mois, conformément au délai de prescription pour les recours.
Télésurveillance et surveillance en replay

Créée en 2012, Managexam travaille sur les solutions d'évaluation à distance au sens large, la télésurveillance, les sessions de rattrapage en ligne, les tests de positionnement. La société propose pour le moment trois options :
- Managexam Live, une solution de télésurveillance comme celle proposée à l'université de Caen ;
- Managexam Replay, où l'étudiant, autonome, est enregistré durant l'épreuve et qui est monitoré par la suite ;
- Managexam Auto, qui fonctionne à partir de captures d'écrans et qui est davantage destiné à des pays où les connexions sont instables.
L'entreprise de EdTech travaille avec huit établissements d'enseignement supérieur, parmi lesquels La Rochelle Business School, Montpellier Business School, Kedge, l'IDRAC et une seule université, à Caen. Pour cette dernière, la première session de télésurveillance en ligne a eu lieu le 1er février 2018. 122 examens se sont tenus sur une journée, avec huit télésurveillants.

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