Décryptage

5 critères pour bien choisir son école d’ostéopathie

31 établissements d'enseignement supérieur d'ostéopathie sont agréés par le ministère de la Santé.
31 établissements d'enseignement supérieur d'ostéopathie sont agréés par le ministère de la Santé. © Laurent CERINO/REA
Par Delphine Dauvergne, publié le 09 février 2017
5 min

Pour s’assurer du sérieux de sa future école d’ostéopathie, l’agrément du ministère est la garantie principale, mais elle ne suffit pas. Une étude du syndicat français des ostéopathes, publiée début février 2017, pointe du doigt des écoles agréées ne publiant pas d'enquête d'insertion professionnelle. Un outil pourtant appréciable pour comparer les écoles.

Le métier d'ostéopathe est de plus en plus pratiqué. La France comptait, en 2016, 24.000 ostéopathes, contre 10.000 en 2010. La reconnaissance du métier grandit, et avec elle, l'exigence de qualité concernant les formations. Même si les débouchés s'élargissent, ils demeurent limités. Le choix de l'établissement est donc toujours une question cruciale, d’autant plus que les frais de scolarité varient souvent entre 8.000 et 10.000 € l’année.

1. L'agrément du ministère

Pour pouvoir délivrer le diplôme d'ostéopathe, les établissements doivent être agréés par le ministère de la Santé. À la rentrée 2015, 23 écoles ont obtenu l'agrément avec les nouveaux critères, et huit un agrément "à titre provisoire", avec quelques réserves émises. Les deux types d'agréments sont valables cinq ans. "Si l’école respecte bien tous les décrets, c’est une formation adéquate pour devenir de bons professionnels", rassure Pierre-Adrien Liot, président de la FédEO (Fédération nationale des étudiants en ostéopathie).

2. Une enquête d'insertion professionnelle

Depuis 2015, les écoles d'ostéopathie sont obligées de publier des enquêtes d'insertion professionnelle de leurs diplômés. Mais toutes ne le font pas selon une étude publiée le 2 février 2017 par le syndicat français des ostéopathes. Parmi les 31 établissements agréés, plus de la moitié n'ont pas rendu public leurs données et neuf n'ont pas effectué d'enquête sur le devenir de leurs diplômés.

L'absence d'enquête est symptomatique selon Philippe Sterlingot "d'un manque de professionnalisme". Pour Pierre-Adrien Liot, ces enquêtes sont "primordiales pour se donner une idée des débouchés". Il conseille, pour les écoles qui ne les publient pas en ligne, de "les demander, puisque c’est une obligation pour l’agrément, cela donnera une idée du sérieux de l’établissement si celui-ci refuse".

Dans les enquêtes disponibles en ligne, pensez avant tout à consulter et comparer les revenus issus de l'activité à 18-30 mois après la sortie de l'école, mais aussi l'implantation géographique et la proportion de titulaires. Dominique Blanc, président d’Ostéopathes de France, met en garde les étudiants sur ces enquêtes, "souvent peu fiables. Il faut regarder le taux de participation, car les résultats peuvent être faussés si ce sont uniquement les diplômés bien insérés qui y répondent".

3. Une pédagogie solide

Comme pour toutes les formations, l'un des principaux conseils est de se rendre aux journées portes ouvertes pour se rendre compte de l'ambiance, des locaux et échanger avec des étudiants. Avant de postuler dans l'école, il faut se renseigner sur "l'équilibre entre la théorie et la pratique, le nombre de consultations sur des patients effectuées au cours de la formation, ou encore l'engagement de l'école dans une dynamique de recherche", liste le président du syndicat français des ostéopathes.

Pensez à regarder la composition de l’équipe pédagogique. "Les décrets imposent des enseignants praticiens qui ont cinq ans d’ancienneté, mais je considère qu’il faut plutôt dix ans pour avoir des mains d’ostéopathe", souligne le président d’Ostéopathes de France. Le ratio d’encadrement est aussi un critère à prendre en compte, car "les écoles qui ont moins d’étudiants peuvent souvent leur accorder plus de temps", ajoute le président de la FédEO.

Vérifiez que les cliniques ostéopathes étudiantes sont au même endroit que le lieu de formation, et que les étudiants sont bien accompagnés d’un professionnel lors des consultations. Enfin, demandez si l’école pratique "l’approche globale de l’individu, si les trois piliers (sphère abdominale, crânienne et musculo-squelettique) sont abordés ensemble dans l’enseignement", précise Pierre-Adrien Liot.

4. L'enregistrement au RNCP

Pour Philippe Sterlingot, président du syndicat français des ostéopathes, "l'enregistrement d'une formation au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) niveau I est un gage de qualité". Sur les 31 écoles agréées, 14 ont des formations certifiées RNCP I, d'une durée de cinq ans.

Ce critère ne fait cependant pas l’unanimité. Pour Dominique Blanc, président de l’association Ostéopathes de France, "c’est un simple argument marketing, certaines écoles ont fait le choix de ne pas candidater pour avoir ce label et ont tout de même des formations exigeantes". Pour Pierre-Adrien Liot, "cela donne une valeur ajoutée au diplôme, mais ne change rien au contenu de la formation".

5. Des partenariats prouvant un rayonnement

Pour le président de la FédEO, "on peut comparer le tissu partenarial de l’établissement, s’il propose d’autres cours complémentaires comme de la dissection anatomique, s’il lie des partenariats avec une université pour que les étudiants puissent assister à des conférences ou bénéficier de passerelles pour continuer des études en STAPS par exemple".

L'adhésion à la charte Erasmus+, permettant des échanges à l'étranger dans l'Union européenne, mais aussi des partenariats avec d'autres établissements de l'enseignement supérieur, pour délivrer des doubles-diplômes par exemple, montre la reconnaissance de l'école dans d'autres sphères, même si c’est un critère de sélection secondaire.

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