Comment faire pour travailler en tant que freelance ?
Flexibilité horaire et géographique, indépendance… Le statut de freelance séduit de nombreux jeunes travailleurs. Avant de vous lancer dans cette aventure qui peut aussi rimer avec précarité, il est nécessaire d’avoir quelques éléments en tête.
En 2023, la France comptait 3,3 millions d’auto-entrepreneurs, ou travailleurs "freelances", selon Statista. Contrairement à un employé classique qui touche un salaire chaque mois, un travailleur freelance facture ses clients en fonction de missions effectuées.
Un statut qui rime avec souplesse et indépendance mais qui peut aussi s’avérer précaire.
Comment devenir freelance ou auto-entrepreneur ?
Avant toute chose, il est nécessaire de vous demander si le statut de freelance ou d'auto-entrepreneur est compatible avec votre secteur d’activité. Certaines professions (graphiste, ingénieur informaticien, comptable…) se prêtent mieux à une telle configuration.
Ce questionnement vous permettra aussi de déterminer le statut juridique sous lequel vous lancer. Selon que vous choisissez de créer une entreprise individuelle, ou une société (SARL, SA…), les démarches et la fiscalité seront différentes. Le régime le plus courant auprès des jeunes freelances reste la micro ou auto-entreprise.
"Pour créer son auto-entreprise, il faut se rendre sur le site de l’URSSAF. C’est une démarche très rapide", explique Hugo, sound designer en freelance depuis un an.
L’URSSAF collecte ensuite chaque mois vos cotisations sociales. Bon à savoir : lors de votre première année d’exercice, et en fonction de votre chiffre d'affaires, vous pouvez demander à bénéficier de l’Acre , une exonération partielle de ces cotisations.
Comment est-on rémunéré en tant que freelance ?
Contrairement à un emploi classique, quand on travaille en freelance on ne touche pas un salaire fixe. "Mes clients me paient en heure de travail ou à la tâche, comptant ou par acomptes", explique Hugo.
De son côté, Laura explique facturer ses clients à la journée, en leur adressant une facture tous les mois. "Un auto-entrepreneur fixe ses tarifs. Dans la communication, on est payé en moyenne 350 euros la journée", ajoute la chargée de communication freelance auprès d'ONG environnementales.
Auprès de ses clients, un freelance doit éditer des devis ou des bons pour accord où sont mentionnés le motif de la mission, le montant de la prestation et les modalités de paiement. "Mes tarifs comprennent la présentation de mon projet à mes clients, la composition, les retours éventuels. À l’issue de chaque mission, j’adresse une facture au client", complète Hugo.
Du fait de ses revenus irréguliers, un travailleur freelance doit prévoir son chiffre d'affaires tout au long de l’année et anticiper les périodes où il travaillera moins ou pas du tout.
Comment trouver des clients quand on est travailleur indépendant ?
"J’ai travaillé pour deux structures que j’ai connues grâce à mon engagement associatif", explique Laura. Entretenir son réseau professionnel est important pour un freelance. Vous pouvez étoffer ce dernier grâce aux réseaux sociaux (Linkedin, Instagram…), en développant un site internet, etc.
"J’envoie aussi des candidatures spontanées", explique par ailleurs Hugo. Pour vous aider dans cette prospection, des sites répertorient les missions de freelance (Malt, Upwork, Freelancer.com …). "Ensuite, il faut les contacter de temps en temps pour leur signaler que l’on est disponible, sans toutefois être insistant", précise Hugo.
Comment gérer son emploi du temps ?
Auto-entreprise rime souvent avec souplesse, à condition de savoir s’organiser. "Je cumule mon auto-entreprise et une activité artistique. Être freelance me permet de choisir les moments de la journée durant lesquels je travaille", explique Hugo.
Pour le jeune sound designer, il faut avant tout être rigoureux, et capable de s’imposer un calendrier. "Pour quelqu’un qui a besoin d’être cadré, d’avoir des horaires de travail fixes, ça peut être anxiogène", ajoute-t-il. Laura abonde : "Être freelance permet aussi d’être mobile. J’ai travaillé depuis plusieurs endroits d’Europe. Il faut être adaptable".
Peut-on avoir le chômage en parallèle d'un travail en freelance ?
"Quand on commence son activité, on n’a pas de filet. J’ai occupé un poste avant de me lancer et peux donc compter sur des droits au chômage ouverts précédemment. Sans cela, je ne me serais pas lancé", explique Hugo.
Si vous avez occupé un poste avant de vous lancer en freelance, vous pourrez ainsi toucher des droits au chômage voire l’aide au retour à l’emploi (ARE). En revanche, sans droits ouverts, un freelance ne perçoit pas de chômage les mois où il ne touche pas de salaire, à moins de cesser son activité.