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Comment les universités préparent à l’insertion professionnelle

Familiariser les étudiants avec le monde du travail est l'une des missions des universités.
Familiariser les étudiants avec le monde du travail est l'une des missions des universités. © Adobe Stock/ijeab
Par Valentine Daléas, publié le 17 mai 2023
6 min

Les universités ont désormais pour obligation de mener une mission de professionnalisation auprès de leurs étudiants. De nombreuses initiatives sont mises en place pour faciliter l’insertion professionnelle des étudiants. Tour d’horizon.

Contrairement aux idées reçues, les universités aident leurs étudiants à préparer l’insertion professionnelle. Elles en ont même l’obligation depuis une loi de 2018. Un rôle assuré par les bureaux d’aide à l’insertion professionnelle (BAIP) présents dans toutes les universités. Certaines facs vont encore plus loin.

Rapprocher l'entreprise de l'université

À l’université Savoie Mont-Blanc (73), le vice-président David Mélo met en avant "un partenariat original et très étroit entre les services spécialisés de l’université et une association, le club des entreprises". Cette association fédère environ 100 entreprises et institutions de la région. Afin de renforcer l’accompagnement, un système de mentorat est organisé entre le club des entreprises et les étudiants. En parallèle, de nombreux évènements sont organisés tout au long de l’année : job dating de l’alternance, semaine de l’emploi et de l’entreprise…

Sorbonne Paris 1 (75) multiplie aussi les initiatives pour accompagner la professionnalisation des étudiants. L'université parisienne organise depuis plusieurs années un forum "Objectif emploi" qui a rassemblé cette année 54 entreprises et attiré 2.000 étudiants. "On accueille beaucoup de juristes, étant donné que c’est l’entité qui regroupe le plus d’étudiants, détaille Béatrice Piazza-Paruch, directrice de la DPEIP (Direction partenariat entreprises insertion professionnelle) de Paris 1. On a aussi des banques, des cabinets d’audit et de conseil, des entreprises de la grande distribution et du tourisme, des musées nationaux, des galeries d’art, ou encore le ministère des Affaires étrangères."

Toujours dans le but de familiariser les étudiants avec le monde du travail, le BAIP de Paris 1 dédie aussi une semaine à l’entrepreneuriat début juin. L’université a également lancé une bourse en partenariat avec BNP Paribas ainsi que des conférences mutualisées avec l’APEC (Association pour l’emploi des cadres). Elle prévoit aussi de tirer profit de son réseau de diplômés en lançant à la rentrée prochaine une plateforme dédiée aux alumni.

Faciliter la diffusion des offres

Par ailleurs, pour les étudiants, avoir accès à des offres de stages, d'alternance ou d'emploi, est aussi essentiel pour accéder au marché du travail. C'est ainsi le rôle des BAIP de relayer ces offres.

Pour aller plus loin, des établissements ont aussi décidé de développer des initiatives communes pour favoriser l’insertion professionnelle. La plateforme PEC (Portefeuille d’expériences et de compétences) a ainsi été mise en place par 29 universités françaises et compte plus de 360.000 utilisateurs. Elle permet aux étudiants de réaliser un bilan de compétences.

Autre projet collaboratif, le job board Réseau pro, qui rassemble six universités franciliennes (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Nanterre, Paris-Panthéon-Assas, Paris-Est-Créteil, Sorbonne Paris-Nord et Sorbonne Nouvelle) et propose près de 100.000 offres de stages, d'alternance et d'emploi.

Développer les compétences professionnelles des étudiants

Pour autant, selon un sondage Ifop de mars 2022, seulement quatre étudiants sur dix à l’université se disent bien préparés à l’entrée dans la vie professionnelle. C’est moins que les étudiants des écoles d’ingénieurs (68%) ou de commerce (77%).

De plus en plus d'universités proposent des actions pour mieux préparer leurs étudiants en organisant des ateliers d’écriture de CV ou de lettres de motivation aux étudiants volontaires. Pour David Mélo, il faut que les étudiants puissent "maîtriser les outils incontournables dans les processus de recrutement". "Il faut pouvoir préparer des entretiens, connaître la réalité du marché du travail et être en capacité de construire son projet professionnel", poursuit-il.

Le vice-président de l’université Savoie Mont-Blanc vante, lui, la "box insertion professionnelle", qui s’insère directement dans la maquette pédagogique. Il s’agit de "modules préconstruits par les équipes du BAIP et du club des entreprises", dont le contenu final est ensuite décidé avec les responsables de formation. "C’est du sur-mesure", affirme le vice-président de l’université.

"L’université a énormément développé ses actions à destination des étudiants, assure aussi Béatrice Piazza-Paruch, de l'université Paris 1. La différence avec les écoles, c’est que l’étudiant doit être pro-actif, car les modules d’insertion professionnelle ne sont pas toujours obligatoires." Pour la directrice de la DPEIP, ces actions permettent de développer "l’autonomie" des étudiants, "une compétence qui intéresse les recruteurs".

Après une baisse en 2020, le taux d’insertion à 30 mois des diplômés de master à l’université est reparti à la hausse en 2021. D’après les données du ministère de l’Enseignement supérieur, parmi ceux entrés dans la vie active, 93% occupaient un emploi au 1er décembre 2021.

Favoriser l’entrepreneuriat
D’après le sondage de l’Ifop, les étudiants sont très largement favorables (86%) à une place accrue des entreprises au sein de l’université. Certaines universités tentent de répondre à cette demande en créant des incubateurs. C’est notamment le cas de l’université de Reims ou de Lille.
Un incubateur accompagne les étudiants et les jeunes diplômés qui souhaitent créer leur entreprise : coaching personnalisé, recherche de financements, mise en relation avec de potentiels clients, accès à des bureaux…

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