Portrait

À 25 ans, elles créent une marque de lingerie pour les adolescentes

Samantha et Chloé ont lancé leur marque de lingerie en octobre 2016.
Samantha et Chloé ont lancé leur marque de lingerie en octobre 2016. © Delphine Dauvergne
Par Delphine Dauvergne, publié le 13 janvier 2017
1 min

Elles se sont rencontrées sur les bancs de l’université Paris-Dauphine. Chloé Bernard et Samantha Montalban ont monté la start-up Mina Storm pour combler un manque sur le marché du vêtement : une marque de lingerie faite entièrement pour les adolescentes.

L'idée a germé le jour où Samantha Montalban cherchait à offrir un joli soutien-gorge à sa petite sœur. "Tout ce qu'on trouvait dans les boutiques de lingerie ne correspondait pas à ses goûts d'adolescente. Les brassières vendues en supermarché font "trop bébé" et sont peu attractives visuellement, tandis que les soutiens-gorge à armature avec de la dentelle font "trop séductrice" et ne correspondent pas à sa morphologie. Au collège et au lycée, les jeunes filles doivent souvent se changer dans des vestiaires communs quand elles font du sport, d'où l'envie notamment de porter des sous-vêtements dont elles sont fières", raconte Samantha.

Un parcours construit pour monter sa start-up de lingerie

La jeune fille, qui avait alors 18 ans, garde cette idée dans un coin de sa tête, et décide de se construire un cursus en cohérence avec son projet. Elle commence par une licence de gestion et d'économie appliquée à l'université Paris-Dauphine, puis un master en stratégie et marketing dans le même établissement.

En parallèle, elle multiplie les stages dans les grandes marques (Hermès, Seraphine, Lemon Curve, Gat Rimon), pour "découvrir tous les postes et étapes en obtenant le plus d'expérience possible". Elle passe une année en apprentissage chez le chocolatier Jacques Genin, où elle s'occupe de la stratégie de développement et de la direction artistique.

Deux cofondatrices aux compétences qui se complètent

Chloé Bernard a elle aussi commencé son parcours d'étudiante à Paris-Dauphine, en licence économie. Elle se spécialise en M1 en apprentissage ingénierie économique et financière avant de décider de compléter son cursus par le programme Grande École de l'ESSEC. "J'aimais les chiffres, mais je ne me voyais pas travailler dans la finance. J'ai choisi de poursuivre des études à l'ESSEC pour m'ouvrir plus de portes, cette école de commerce permet aussi d'avoir un parcours personnalisé, avec des cours à la carte", explique l'étudiante en dernière année. Elle s'oriente vers l'entrepreneuriat et acquiert des compétences en marketing.

Chloé décide alors de découvrir une start-up de l'intérieur en rejoignant Samantha, rencontrée sur les bancs de l'université, pour l'aider à parfaire son business plan. Cette collaboration, qui ne devait durer que quelques mois, s'est finalement prolongée. Chloé et Samantha se révélant un duo de fondatrices efficace. À l'automne 2015, les deux jeunes femmes de 25 ans décident de consacrer le plus de temps possible au projet. Samantha se charge plutôt de la partie artistique, du design des produits, du packaging ou encore de l'animation des réseaux sociaux. Chloé s'occupe plutôt des questions budgétaires, de la vérification des stocks et des commandes. Les deux mettent la main à la pâte pour la confection des colis à envoyer.

Mina Storm, une marque dédiée aux jeunes filles

Le but que s'est fixé Samantha : "Faire de Mina Storm la marque de lingerie préférée des adolescentes". Le nom de la marque a été choisi "en rappel des séances de shopping lingerie tempétueuses avec ma petite sœur. Je voulais aussi personnifier la marque avec un prénom évoquant un personnage fantastique inspirant pour les jeunes filles : une princesse un peu rebelle, aventurière et pétillante", explique Samantha.

Les sous-vêtements de Mina Storm sont disponibles à la vente depuis fin octobre 2016, uniquement sur Internet. "Les jeunes filles achètent plus facilement sur Internet, où elles ne sont pas accompagnées de leur mère ou de leurs amies et peuvent poser des questions intimes, sans gêne ni honte", argumente Chloé.

Via les réseaux sociaux, une complicité se crée déjà entre Mina Storm et ses jeunes clientes. "Leurs interrogations tournent surtout autour de la normalité de la taille de leur poitrine, mais on échange aussi des astuces, pour connaître sa taille par exemple, ou encore certaines nous envoient des modèles qu'elles ont dessinés, dont on s'inspirera", décrit Chloé.

Plus de 700 modèles vendus en un mois

À la mi-décembre 2016, plus de 700 modèles étaient déjà vendus, avec une rupture de stock de deux semaines. Chloé tire un premier bilan positif : "La marque a plu, nous n'avons reçu que des avis positifs et aucune demande de remboursement, seulement des échanges de tailles". Les soutiens-gorge coûtent entre 32 et 36 €. Un prix qui peut rebuter certains parents...

Leurs formes ont été travaillées pendant des mois pour qu'elles correspondent aux morphologies des adolescentes et maintiennent correctement. En matière stretch, ils sont prévus pour évoluer avec la taille de leur acquéreuse. "Et sans étiquette qui gratte dans le dos !"

Les deux cofondatrices ne se rémunèrent pas encore, la première collection a été financée par une levée de fonds auprès de proches et des prix qu'elles ont remportées (FrenchTech, réseau Entreprendre, MOOVJEE). "Nous avons conscience que la marque va mettre un peu de temps à se faire connaître, car la confiance va venir par le bouche à oreilles", concède Chloé. Les adolescentes déjà clientes en redemandent : elles sollicitent la marque pour avoir aussi des pyjamas et des maillots de bain !

Pour la suite du développement, Mina Storm va s'ouvrir progressivement à l'étranger et propose déjà des livraisons au Luxembourg et en Belgique. De prochains modèles sont prévus, mais avec une déclinaison des couleurs et des motifs uniquement. Quant à ouvrir la marque aux garçons... "On nous le demande souvent, mais ce n'est pas dans nos projets !".

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