Portrait

Héloïse Nio crée une école pour former les refugiés à la langue française

USAGE UNIQUE // JAV Héloise, école français langue étrangère
C'est grâce à une campagne de financement participative, qu'Héloïse a pu ouvrir l'école Thot. © Laurent Hazgui/Divergence pour l'Etudiant
Par Isabelle Maradan, publié le 16 septembre 2016
1 min

LES JEUNES ONT DE L'AVENIR. Héloïse Nio, 25 ans, a quitté son poste d’ingénieure pour lancer une école de français pour les réfugiés et demandeurs d’asile à Montreuil, près de Paris.

Avec Judith Aquien, 32 ans, Héloïse Nio, 25 ans, a cofondé Thot ("Transmettre un horizon à tous"), en octobre 2015, une école qui délivre des cours de FLE (français langue étrangère), à des réfugiés et des demandeurs d'asile. 65.955 € : c'est la somme réunie via la campagne de financement participative sur la plate-forme Ulule. Thot est une école qui propose une formation gratuite et qualifiante à des exilés. "Il fallait atteindre 63.000 € pour pouvoir ouvrir quatre classes de dix élèves", se réjouit Héloïse.

"Incubée" par Singa

Les apprenants suivront dix heures de cours par semaine pendant seize semaines pour valider le DELF (diplôme d'études en langue française). Thot souhaite aussi prendre part à la vie sociale des bénéficiaires et les aider dans leurs démarches de demande d'asile. "Chez Singa [association d'entrepreneuriat social], où nous sommes incubés, nous rencontrons d'autres acteurs, ce qui permet d'avoir des retours d'expériences et des contacts avec d'autres associations", développe Héloïse. Un théâtre bruxellois viendra animer des ateliers. L'association compte aussi sur des bénévoles passionnés de dessins ou de photos, par exemple, pour élargir le champ des activités proposées.

"Crise de la quarantaine à 25 ans"

Pour se consacrer complètement à ce projet et à ses autres activités associatives, Héloïse, diplômée de l'INSA (Institut national des sciences appliquées) Rennes, a quitté son travail d'ingénieure dans un bureau d'études de design radio le 31 mars dernier. "J'ai fait ma crise de la quarantaine à 25 ans, pour être sûre de ne pas perdre de temps", s'amuse-t-elle.

Partir des besoins

L'idée de créer une école est venue de Judith (présidente de l'association), qu'elle a rencontrée dans le lycée Jean-Quarré, à Paris (XIXe arrondissement), lorsque plus de 500 migrants s'y sont installés. Héloïse a alors donné bénévolement des cours de français. "Je me servais des méthodes et des livres de FLE. Je partais de leurs besoins comme se repérer dans la rue, savoir quoi demander à la préfecture...", raconte-t-elle. La jeune femme attend de voir comment Thot démarre avant de chercher un emploi. "Contrairement au social, mon métier d'ingénieure me permet de trouver facilement un emploi", reconnaît-elle. Aujourd'hui, elle n'exclut pas de pouvoir marier les deux. C'est bien parti !

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