Reportage

Des étudiants interpellent le Medef sur l'urgence écologique

Théo (Science Po Paris, à gauche), Mathis (Mines ParisTech),Marion (HEC)  Claire (ENS Paris) promeuvent le Manifeste étudiant pour un réveil écologique et alertent les entreprises du Medef sur l'urgence de la transition écologique
Théo (Science Po Paris, à gauche), Mathis (Mines ParisTech),Marion (HEC) Claire (ENS Paris) promeuvent le Manifeste étudiant pour un réveil écologique et alertent les entreprises du Medef sur l'urgence de la transition écologique © Etienne Gless
Par Etienne Gless, publié le 29 août 2019
4 min

VIDEO. Ce 20 septembre débute une nouvelle grève mondiale pour le climat. A New-York, l'activiste suédoise Greta Thunberg mènera la manifestation tandis qu'en France, plusieurs associations de jeunes et lycéens ont prévu des actions. Depuis un an, les étudiants de grandes écoles du Manifeste pour un réveil écologique interpellent les entrepreneurs du Medef pour qu'il s'engagent vraiment dans la transition écologique. L'Etudiant les a rencontrés.

"Si vous ne mettez pas vraiment en oeuvre la transition écologique dans votre entreprise nous n'irons pas travailler chez vous". C'est en substance le message délivré par Théo, Nathalie, Mathis, Claire, Marion et la petite cinquantaine d'autres étudiants qui se relaient au sein du Manifeste étudiant pour un réveil écologique. Lancée fin 2018, ce manifeste a recueilli en quelques mois plus de 30.000 signatures d'étudiants de grandes écoles.

Enseignement supérieur et monde du travail manquent d'ambition face au péril climatique

"À l'origine du Manifeste étudiant pour un réveil écologique, un groupe d'étudiants de Polytechnique, Agro ParisTech, HEC Paris, l'ENS, CentraleSupelec rédigent à l'automne 2018 un texte évoquant leur conscience du péril climatique et des limites écologiques du modèle économique actuel", explique Théo 22 ans étudiant en dernière année de master à Science Po Paris. "Surtout ils font part de leur effarement face au manque d'ambition généralisé pour affronter le problème". En quelques mois, le texte a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux et recueilli beaucoup d'échos auprès des médias. Un groupe d'étudiants moteurs décide de continuer à travailler pour faire bouger les lignes sur deux axes : l'enseignement supérieur et le monde du travail. "Actuellement les formations de l'enseignement supérieur sont peu cohérentes et trop parcellaires", estime Théo. "Notre idée est que tous les jeunes qui sortent de l’enseignement supérieur français soient informés des enjeux dont on parle et formés pour y répondre". Côté monde du travail, les étudiants des grandes écoles refusent de séparer leurs convictions écologiques personnelles et leur engagement dans la vie professionnelle. "Nos convictions vont se reporter dans le monde du travail", poursuit le jeune homme.

Pour un emploi respectueux des convictions personnelles

"À quoi bon aller au travail à vélo si c'est pour contribuer aux activités d'une entreprise qui participe à l'aggravation du réchauffement climatique et à l'épuisement des ressources naturelles"

. Les futurs jeunes diplômés de grandes écoles ont pour beaucoup d'entre eux la possibilité de choisir leur employeur en début de carrière : "Nous refusons de travailler dans des entreprises qui polluent trop. Nous irons travailler dans des entreprises qui prennent au sérieux les enjeux écologiques et qui entament les transformations nécessaires", proclame Marion, étudiante en deuxième année à HEC Paris. Près d'un an après le lancement du Manifeste, les étudiants de grandes écoles ont rencontré une centaine de dirigeants d'entreprises pour leur faire part de leurs exigences. Ils ont même été reçus par le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux qui leur a demandé d'intervenir à la Réunion des entrepreneurs de France le 29 août dernier. Théo, Emmanuelle, Marion, Claire et les autres ont martelé leur message : les étudiants qui ont signé le manifeste refuseront de travailler pour des entreprises qui contribuent à l'aggravation du réchauffement climatique et à l'épuisement des ressources. A fortiori surtout si elles ne tentent pas de remettre en question les choses au sein de l'entreprise !

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