Enquête

Ecologie : les métiers pour sauver la planète boostés par le plan de relance

Dans les années à venir, les métiers autour de la transition énergétique vont considérablement augmenter.
Dans les années à venir, les métiers autour de la transition énergétique vont considérablement augmenter. © Viacheslav Iakobchuk / Adobe Stock
Par Etienne Gless, mis à jour le 04 novembre 2021
4 min

De nombreux métiers de la transition vont être boostés par le plan de relance. Des investissements synonymes d'opportunités d'emplois dans l'écologie pour de futurs diplômés. Focus sur 10 métiers d'avenir accessibles du bac+2 au bac+5.

30 milliards sur un total de 100 milliards. C’est le montant que le plan de relance présenté début septembre par le Premier ministre Jean Castex consacre à l’écologie

. Une enveloppe qui va servir à financer la rénovation énergétique des bâtiments, la décarbonation de l'industrie, le développement de transports plus propres ou encore la production d'hydrogène vert. L'Etudiant a repéré 10 métiers "verts" qui vont avoir le vent en poupe dans les mois et les années à venir.

Les métiers émergents de la transition énergétique

"Des emplois et des compétences vont se créer dans les métiers de l’efficacité énergétique" confie-t-on aux cabinets de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et de la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher. "Dans les métiers de l’ingénierie et de la conception pour l’industrie, des solutions d’efficacité énergétique ou de production de chaleur sont des métiers sur lesquels il y a de vraies excellences en France."

Un rapport sur les emplois et les compétences de la transition énergétique réalisé en 2019 par Laurence Parisot a repéré 4 catégories de métiers qui, sans être "inédits", vont ainsi prendre une place très importante dans la transition énergétique :

  • Le conseiller énergie (ou chargé de mission énergie) a pour rôle d'accompagner les administrations, les collectivités locales et les entreprises dans leur stratégie énergétique. Il conçoit les projets de développement et supervise leur mise en oeuvre. Le métier s'exerce soit au sein d'un cabinet de conseil ou d'un bureau d'études ou encore au sein des organisations.

  • L'"energy manager" ("économe de flux" ou encore "consultant green IT") occupe une fonction plus opérationnelle. Sur un site (unité industrielle, grande surface, immeuble de bureau, habitat collectif...), il améliore les processus techniques pour optimiser les consommations d'énergie. L'"energy manager" intervient sur tous les flux du chauffage aux déchets. Il peut aussi peser pour acheter plus responsable. De plus en plus de postes d'acheteur responsable/acheteur durable se créent d'ailleurs dans les grandes entreprises. L'acheteur n'est plus payé pour "juste" acheter le moins cher possible !

  • L'agrégateur, le dispatcher ou encore le trader permettent au système électrique de gagner en flexibilité. Ces métiers répondent aux enjeux d'intégration des énergies de sources renouvelables et intermittentes.

  • L'ingénieur en génie des matériaux est un spécialiste en propriétés des matériaux : ses compétences en modélisation multi physique et électrochimie des batteries vont en faire un profil encore plus recherché pour assurer la transition énergétique des secteurs comme les transports, l'automobile ou le stockage des énergies.

Quelles études de niveau licence et master dans le domaine de l'énergie ?

Cinq licences professionnelles du secteur de l'énergie

:
- Métiers de l'électricité et de l'énergie ;
- Gestion et maintenance des installations électriques ;
- Maintenance des systèmes industriels, de production et d'énergie ;st-block-28
- Maîtrise de l'énergie, électricité et développement durable ;
- Métiers de l'énergétique, de l'environnement du génie climatique.

Au niveau master :
- Master "Approche interdisciplinaires des énergies de demain" de l'Université de Paris (ex Paris Diderot) ;
- Master "Optimisation des systèmes énergétiques" des Mines ParisTech ;
- Masters sur les transports de l'École des Ponts ParisTech ;
- Les formations de l'Ecam-Epmi consacrées à l'énergie dans les villes du futur (smart cities) ;
- Le Cnam propose également de nombreuses formations liées aux questions énergétiques.

Les métiers à impact positif qui recrutent

Les entreprises se convertissent de gré ou de force à la transition écologique

. "La COP21 a été le déclic pour les entreprises françaises mais 2019 a été l'année de la bascule", constate Caroline Renoux fondatrice et directrice de Birdeo, cabinet de recrutement et chasseuse de tête spécialisée dans la responsabilité sociale et environnementale, le développement durable et les métiers à impact positif. Birdeo a listé les métiers qui ont le vent en poupe, tous requérant un bac+5 :

  • Le chef de produit innovation durable a la charge d'accompagner la transformation des produits et services proposés par l'entreprise afin de les rendre plus vertueux. "L'agroalimentaire, le luxe et même la mode s'y mettent", constate Caroline Renoux.

  • Le chef de projet climat est chargé de faire respecter les accords sur le climat. Son objectif est de faire baisser l'empreinte carbone de l'entreprise et de contribuer à son adaptation au changement climatique. Il initie des projets bas carbone et contribue à minimiser les impacts négatifs.

  • Le chef de projet "labellisation B corp devient aussi un poste en vogue. "B corp" est un label qui certifie les entreprises commerciales répondant à des exigences sociétales et environnementales. Ce professionnel est avant tout un spécialiste en conduite du changement très au fait de l’articulation des métiers et process de l'entreprise avec les objectifs de développement durable.

  • Le chef de projet Parties prenantes accompagne l'entreprise pour prendre en compte les intérêts de celles et ceux qui sont impactés par son activité, par exemple les collectivités locales, les riverains ou les ONG. Le poste requiert de la diplomatie, de la ténacité et une capacité à créer et animer un réseau. "Etre capable de dialoguer avec les activistes constitue une valeur ajoutée très importante", observe encore Caroline Renoux.

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