Témoignage

Job étudiant : "Pourquoi je travaille à côté de mes études"

Maxime et Lise ont fait le choix de travailler à coté de leurs études.
Maxime et Lise ont fait le choix de travailler à coté de leurs études. © Etienne Gless / L'Etudiant
Par Etienne Gless, publié le 24 novembre 2022
6 min

Plus de 40% des étudiants travaillent à côté de leurs études à l'université ou en école. Pour préparer son entrée dans la vie professionnelle, pour arrondir ses fins de mois ou par pure nécessité : le choix d'un job en parallèle de ses études obéit à des logiques différentes. Trois étudiants témoignent.

Maxime, Lise et Chloé*. Ces trois étudiants ont un job à côté de leurs études. Mais leurs motivations et leur stratégie de choix de jobs sont très différentes. Pour deux d'entre eux - Maxime et Lise - le fait de travailler à coté de leurs études relève du choix tandis que pour Chloé, il s'agit d'une nécessité.

Travailler à côté de ses études pour enrichir son CV

Maxime est étudiant en école de commerce où il prépare un master en management et achat internationaux. Tous les week-ends et les jours où il n'a pas cours, il accueille le public dans différents événements privés ou publics. "J'ai commencé à travailler dès le lycée à 16 ans. Au départ c'était pour financer les sorties avec mes copains. Depuis que je suis étudiant, je choisis davantage des jobs en rapport avec mes études et mon futur métier d'acheteur international".

Pour s'y préparer, Maxime doit développer son sens des relations humaines : savoir parler aux gens et être avenant, nourrir la relation commerciale... "C'est pour cela que j’ai pris cet automne des emplois d’hôte d’accueil sur des événements pour développer mon sens du contact et mon aisance relationnelle".

Chaque mission permet à Maxime d'enrichir son CV de nouvelles compétences professionnelles. Mais il ne s'en cache pas : concilier chaque semaine 25 heures de cours et 15 à 20 heures de job exige un sacré sens de l'organisation et de bannir la procrastination. "Si tu te dis 'je le ferai demain' tu vas vite être rattrapé par le temps et débordé !", prévient le jeune homme.

Prendre un job étudiant, un choix personnel

Lise de son côté est étudiante en troisième année de licence de langues étrangères appliquées à l'Institut catholique de Paris. Elle fait du baby-sitting à côté des cours durant la semaine avec une agence ou elle a signé un CDI de 15 heures par semaine. Un choix personnel confirme la jeune femme. "Je voulais prendre mon autonomie, moins dépendre de mes parents financièrement et avoir de l'argent pour mes dépenses personnelles".

Pour Lise, le baby-sitting est le job étudiant parfait : "Je travaille en fin d'après-midi et en début de soirée après les cours en général de 16h30 à 19h00. Cela me permet d'être libre le week-end et de réviser". Pour arrondir ses fins de mois, l'étudiante s'accorde une fois par mois un job comme hôtesse dans le secteur événementiel : "Cela m'assure un complément de revenus de 150 euros. Au total j'arrive à gagner chaque mois 450 à 500 euros".

Lise s'est fixée des limites pour que ses jobs alimentaires ne concurrencent pas fortement le temps consacré à ses études : "Je refuse de travailler tous les week-ends ou tard le soir. Finir à 21h00 ou 22h00 ce n'est pas possible. Il faut faire attention à ne pas se laisser prendre au jeu de l'argent et de travailler plus pour gagner plus au risque de laisser tomber ses études".

"Je dois travailler pour vivre, mes parents ne peuvent pas m'aider"

Mais cette possibilité de choisir de travailler à côté de ses études n'est pas ouverte à tous. Pour Chloé*, étudiante en économie et politique publique à Sciences po Paris, la question ne s'est pas posée. "Je dois travailler pour vivre. Je prends des jobs ponctuels comme extra dans des bars et restaurants les soirs et le week-end ou encore sur des salons en fin de semaine. Le montant de ma bourse sur critères sociaux - 110 euros par mois - n'est pas suffisant. Et mes parents ne peuvent m'aider financièrement et j'ai honte d'en parler."

La jeune femme préférerait se consacrer pleinement à ses études mais n'a pas le choix.

"À Paris, la vie coûte plus cher qu'en région", relève Chloé originaire du Nord. En septembre le coût de la rentrée universitaire a en moyenne augmenté de 7,5% sur un an soit un coût moyen de 2.527 euros selon la Fage.

Très gros poste de budget, le logement : Chloé y consacre près 800 euros soit le loyer moyen d’un étudiant à Paris contre 550 euros en moyenne nationale. Et côté frais de vie courante, ce sont les courses alimentaires qui ont vu les prix s'envoler. "Travailler à côté de mes études m'empêche d'étudier sereinement. D'autant que mes jobs sont purement alimentaires et sans aucun lien avec ma formation, confie Chloé. Ce dimanche soir je finis à 18h00 et je n'ai pas encore révisé mes cours pour demain".

Pour autant, Chloé se débrouille financièrement et n'envisage pas de recourir aux banques alimentaires ou de faire la queue aux restos du cœur. Ni de lancer un appel au secours sur TikTok comme sa camarade Maëlle, étudiante en quatrième année de double diplôme franco-allemand. Début novembre cette étudiante boursière avait témoigné en larmes sur le réseau social de ses difficultés financières. "Je m'en sors financièrement avec mes petits boulots, même si c'est dur", conclut l'étudiante.

*Le prénom a été modifié

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