Portrait

Les débuts de Julien, jeune diplômé en comptabilité

Par Marie-Aline Desvignes, publié le 01 décembre 2009
6 min

"Si c’était à refaire, je procéderais exactement de la même manière pour décrocher mon premier emploi", confie Julien, embauché en CDI depuis septembre 2007 chez Deloitte Luxembourg, seulement deux mois après l’obtention du master CCA (comptabilité, contrôle, audit). Le jeune homme s’est d’abord construit un parcours scolaire très cohérent. Après un bac ES et un DUT GEA option finance-comptabilité, il obtient une MSTCF (maitrise de sciences et techniques comptables et financières), puis en juin 2007, le master 2 CCA, et en parallèle, le DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion de niveau Bac +5, deuxième étape du parcours qui mène au titre d'expert-comptable).

Débuter dans un grand cabinet


julien, jeune diplome comptabiliteDans le cadre du master CCA, Julien effectue un stage de 4 mois à ARC Cecca, un cabinet régional de comptabilité-audit à Chalon sur Saône (71). Une bonne expérience, mais il décide de cibler dorénavant ses recherches sur des fonctions comptables au sein de grands cabinets. "Je savais que débuter sa carrière dans un grand cabinet était une excellente opportunité, tant par le travail proposé, que les formations que l’on peut suivre en interne et les possibilités d’évolution. De plus, j’avais passé toute ma scolarité sur Dijon et je souhaitais trouver un emploi dans un lieu qui m’offre beaucoup plus de possibilités."


Quitter la province pour plus d’opportunités


Julien se focalise ainsi sur deux destinations porteuses en termes d’emploi dans le secteur : Paris et le Luxembourg. "Le Luxembourg m’a attiré car c’est une plate-forme internationale. Cela permet d’avoir une vision du monde cosmopolite, une utilisation courante de l’anglais, et de travailler sur des marchés spécifiques, le tout avec un salaire plus élevé qu’en France", précise le jeune homme. Quant à Paris, "c’était l’opportunité de travailler chez l’un des Big Four dans une ville qui m’a toujours fasciné."

Des candidatures spontanées concluantes


Julien se met en quête d’un emploi dès le mois de mai. Il dépose son CV sur le site de recrutement Monster.fr, et Monster.lu, puis lance des candidatures spontanées sur les sites web des grands cabinets tels que Deloitte, Ernst & Young, KPMG, Pricewaterhouse Coopers, ou Mazars. "Je savais qu’ils pratiquaient des recrutements massifs au mois de septembre et qu’ils avaient besoin de jeunes diplômés, alors j’ai tenté ma chance !", explique Julien. Via Monster, il est repéré par un chasseur de têtes qui lui propose un poste d’expert-comptable stagiaire dans une petite agence de KPMG à Nevers. "J’ai refusé car la Nièvre n’est pas assez dynamique, et puis je voulais vraiment travailler dans une grosse structure pour ne pas être lâché seul dans la fosse aux lions !"

Une série de tests


Il préfère donc donner suite aux retours des grands cabinets intéressés par son profil. Le même processus de recrutement se répète alors, souvent en plusieurs étapes : des entretiens individuels, couplés avec une série de tests, techniques, de logique, de personnalité, et d’anglais (entretiens oraux).
Pour mettre toutes les chances de son côté, Julien s’est préparé en amont. "Je me suis d’abord entraîné à démontrer ma motivation en anglais car ce n’était pas mon point fort. Puis, j’ai revu des points de cours (TVA, fiscalité internationale, compta), et je me suis renseigné sur l’activité de l’entreprise, précise-t-il. Pour mes candidatures au Luxembourg, j’ai fait des recherches sur Internet afin de connaître un peu les lois et les grandes lignes historiques de la fiscalité luxembourgeoise."

Un poste adapté à ses ambitions


Mais, selon lui, la meilleure préparation a été son premier entretien fin juin 2007 chez Pricewaterhouse Coopers. "Je m’étais trop mis la pression et ma candidature a été refusée, mais cela a été formateur puisque je n’ai ensuite obtenu que des réponses favorables, avec la proposition d’un CDI à Mazars Paris, Ernst & Young Luxembourg, et Deloitte Luxembourg." Son conseil : postuler dans plusieurs entreprises, pour pouvoir ensuite faire son choix en fonction du travail proposé et de ses ambitions personnelles. Aujourd’hui, Julien ne regrette pas sa décision. "J’apprécie tout particulièrement de travailler pour des SOPARFI, des sociétés à participations financières(dont l’objet social est la détention d’actions, de prêts…). Cela n’existe pas en France et l’enjeu est vraiment international. Mon objectif est de continuer à travailler ici car j’ai encore beaucoup à apprendre, et à moyen terme, de passer le concours d’expert-comptable au Luxembourg."

L’avis de Isabelle Quatrevaux, Directrice des ressources humaines du cabinet "Conseil Audit et Synthèse" (Paris)


Un candidat comme Julien, c’est rassurant pour un recruteur car il s’est posé les bonnes questions avant de postuler. Son objectif est clairement défini et tous ses choix (comptabilité, grand cabinet, Luxembourg) reposent sur des arguments solides. Autre atout : sa méthode de recherche d’emploi est bien structurée, à l’image de son parcours scolaire, très cohérent. Mettre son CV en ligne sur des sites de recrutement comme Monster ou Cadremploi est une très bonne démarche, de même que l’envoi de candidatures spontanées au moment opportun. Les salons peuvent également permettre d’élargir son réseau. Mais le stage reste, pour beaucoup, la porte d’entrée dans le secteur. Nous recrutons 50 % de nos anciens stagiaires dans notre cabinet…
Les grands cabinets offrent toujours des opportunités malgré la crise. Mais il existe une offre complémentaire dans les cabinets de taille moyenne qui proposent, eux aussi, des plans de formation continue et des possibilités d’évolution. Par ailleurs, c’est plutôt une bonne idée de débuter au Luxembourg, ou dans une grande ville comme Lyon ou Paris, où l’activité économique est forte et les cabinets sont en concurrence. Mais je lui conseillerais plutôt de passer le diplôme d’expert-comptable français (DEC), très reconnu, d’autant plus qu’il est possible d’effectuer deux des trois années au Luxembourg.

À noter : Pour obtenir le DEC, il est possible de réaliser deux années du stage d’expertise-comptable en cabinet dans un autre pays membre de l’Union européenne, mais la troisième année doit obligatoirement être effectuée en France.

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