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Le VTE pour créer des ponts entre les PME et les grandes écoles

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Rapprocher les jeunes diplômés des grandes écoles, c'est l'objectif du volontariat territorial en entreprise (VTE). © pict rider/Adobe
Par Guillaume Mollaret, publié le 11 septembre 2020
4 min

En novembre 2018, le dispositif volontariat territorial en entreprise était lancé pour "créer des ponts entre les jeunes issus de grandes écoles, étudiants ou jeunes diplômés, et les PME dans les territoires". Depuis, plus de 100 contrats ont été signés alors que près de 300 entreprises et 40 écoles ont manifesté leur intérêt. Décryptage de ce dispositif.

Rapprocher les grandes écoles des PME du territoire... C’est l’ambitieux projet nourri par les chartes de volontariat territorial en entreprise (VTE) coordonnées par Bpifrance, qui a lancé l'initiative en novembre 2018.

Peu connu, ce dispositif, bien que freiné par le confinement imposé au printemps, se concrétise à ce jour par environ 150 contrats signés alors que plus de 300 entreprises et environ 40 écoles du supérieur - parmi lesquelles IMT, l'Ecole des Arts et Métiers, emlyon, Inseec, Kedge, TBS, etc. - ont manifesté leur intérêt.

Faire découvrir les PME et les ETI

À l’instar du VIE (Volontariat international en entreprise) qui permet, sous certaines conditions, d'exercer une mission dans une société française à l'étranger, le VTE revêt principalement deux rôles :

  • Faire découvrir des PME (petites, moyennes et entreprises de taille intermédiaire ETI) sur l’ensemble du territoire français à des étudiants ou jeunes diplômés ;

  • permettre, d’autre part, à ces sociétés de se rendre davantage visibles aux yeux des "jeunes" en leur proposant un poste (en alternance, CDD, ou CDI avec salaires aux prix du marché), en lien direct avec au moins un membre du top management de l'entreprise.

"Pour ce qu'ils m'en disent, mes camarades de promotion en alternance dans des grands groupes ont du mal à trouver leur projet. Ici, on m’a directement mis dans le concret", témoigne Baptiste Januel, étudiant en première année à l’Institut supérieur des techniques de la performance (ISTP) de Saint-Etienne, et alternant chez Thuasne (conception de dispositifs médicaux). Dans cette entreprise, il est chargé d’une étude sur la logistique et les flux de production au sein d'un groupe qui réalise 40% de son chiffre d’affaires à l’international.

"Nous accueillons deux VTE dans l’entreprise et leurs missions respectives sont vraiment importantes", argumente Sandra Bismuth, DRH de l’entreprise qui complète : "La charte VTE nous offre une visibilité auprès des réseaux locaux, dont fait partie Bpifrance. À mon sens, ce qui fait la qualité de cette charte, au-delà du contrat de travail qui ne diffère en rien d’un autre, c’est l’engagement tripartite entre l'entreprise, le collaborateur et l’école."

Un label pour valoriser l'économie locale

Etudiante en troisième année à l’Ecole supérieure de gestion de Toulouse, Alizée Cadoux, elle, a signé une charte VTE en marge de son contrat en alternance au sein du groupe FMH (270 salariés), une société de sous-traitance aéronautique dont le siège se trouve en milieu rural. Lotoise, l’étudiante voulait rester dans son département d’origine pour effectuer cette alternance. C’est lors d’un salon de l’emploi qu’elle a fait la connaissance de son futur employeur pour lequel elle travaille à la structuration d’une politique de marketing et de communication.
Coordinatrice ressources humaines au sein de FMH, Isabelle Echalier pense le VTE "comme un label qui permet d’éveiller la conscience des étudiants sur le fait que l’économie ne se fait pas uniquement dans les mégapoles et qu’il y a des métiers intéressants et une qualité de vie supérieure dans les entreprises de taille moyenne installées en milieu rural où il y a du soutien et de la bienveillance."
De la capacité de l'étudiant alternant à se montrer indispensable dépendra en grande partie la pérennisation de son poste une fois ses études achevées. Un point sur lequel Isabelle Echalier se veut rassurante : "Les PME ont toujours su se distinguer par leur capacité d’adaptation. Quand on rédige une fiche de poste, elle est rarement gravée dans le marbre. Dans nos entreprises, c'est parfois le candidat qui fait l’offre."

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