Décryptage

Loi Travail : quand des universités ferment par "mesure de précaution"

Grève mercredi 9 mars 2016 à l'université Paris I Tolbiac contre l'avant-projet de loi El Khomri de réforme du code du travail.
Grève mercredi 9 mars 2016 à l'université Paris 1 – Tolbiac contre l'avant-projet de loi El Khomri de réforme du Code du travail. © Olivier SAINT-HILAIRE/HAYTHAM-REA
Par Sarah Hamdi, publié le 17 mars 2016
1 min

Leurs portes sont closes. Les instances administratives de Paris 1 et Bordeaux ont décidé de fermer leurs établissements jeudi 17 mars 2016. Suivies dans la foulée par Lyon 2. En ce deuxième jour de mobilisation nationale de la jeunesse contre la loi Travail, l’initiative est perçue par certains étudiants comme une atteinte au droit de réunion et à la liberté d’expression.

Jeudi 17 mars, les étudiants de Paris 1 et Bordeaux ont eu la surprise (pour ceux qui n’avaient pas regardé leur boîte mail) de trouver leur établissement fermé. Sont concernés les sites universitaires Panthéon-Sorbonne et Tolbiac pour Paris 1 et La Victoire, pour Bordeaux.

"Garantir la sécurité"

Après la mobilisation du 9 mars 2016, c’est la deuxième journée d'action nationale organisée par la jeunesse contre la loi Travail. Pourtant, les présidents de ces universités ont décidé la fermeture de leurs établissements, où étaient prévues des assemblées générales. La raison avancée ? "Par mesure de précaution."

Pour la Sorbonne, la décision d’évacuer les locaux a été prise par arrêté du recteur de Paris, en début de matinée. Puis, c’est au tour de Lyon 2 de fermer ses deux campus après le blocage du campus Porte des Alpes. L'établissement explique qu’il ne peut pas garantir la sécurité des usagers.

De son côté, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche déclare avoir "eu connaissance de ces fermetures. Elles sont décidées par les présidents d'université afin d'éviter des dégradations".

La semaine dernière, l’université de Bordeaux avait vu une partie de ses locaux saccagée le mercredi soir et dans la nuit du mercredi au jeudi. Soit quelques heures après la manifestation contre le projet de réforme du Code du travail. Matériel volé ou cassé, murs tagués, ces actes de vandalisme avait été réalisés en marge des assemblées générales. Les cours avaient été suspendus pour "évaluer les dégâts" et "remettre les locaux en ordre de marche et aux normes de sécurité", expliquait l’université.

Atteinte à la liberté d'expression

Mais les syndicats de jeunes ne l’entendent pas de cette oreille. Pour l’UNEF, il s’agit de "pratiques qui visent ni plus ni moins à priver les étudiants de leur droit de réunion et de leur liberté d'expression". C’est pourquoi le premier syndicat étudiant en appelle à la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem afin de permettre "la réouverture la plus rapide possible de ces sites universitaires et ainsi respecter les droits démocratiques des étudiants". À défaut d'entrer dans les locaux, des AG et des discussions s'improvisent donc devant les établissements. Interprétées comme des provocations, ces décisions risqueraient d’engendrer des tensions chez les jeunes.

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